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Grand format
Inédit
Tout public
128 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-35887-071-9
Coll. "Roman noir"
Dernière descente
La pagination est légère mais c'est logique car le thème est limpide, fluide et ne prépare pas à une saga. À part un court flashback qui explicite la fuite du narrateur qui se révèle être un braqueur, nous nous retrouvons dans le train et dans sa tête, en sa compagnie, pour suivre les dernières heures avant son arrivée en gare, une gare où l'attend la police, lourdement armée.
Tout l'intérêt du roman de Lilian Bathelot tient justement dans cette tension que vit le personnage pris entre son angoisse, ses remords et son envie de s'en sortir. Une tension qui joue sur un style rendant avec force le monologue intérieur, les envolées lyriques comme les considérations les plus simples.
Tout concourt à une ambiance tragique, au sens premier du terme, y compris dans cette course ferroviaire dirigée vers son point ultime. Dans son compartiment, le narrateur est en compagnie d'une jeune femme dont il tombe amoureux, et le récit laisse entendre que c'est peut-être réciproque. Une jeune femme policière en vacances dont il observe l'ongle de la main gauche. Mais est-ce bien réel ? Rêve-t-il de cette femme, de ce train quasi désert, de cette liaison possible, de cet échappatoire à sa propre condition ? Le rêve est-il entier ou parcellaire ?
Terminus mon ange se souvient, avec bonheur, de la littérature "classique" des années 1950, de La Chute d'Albert Camus par exemple, lorsque le personnage se trouve confronté, à travers une situation quotidienne, à, l'absurde et à la banalité de sa condition. Le narrateur évolue dans une sorte d'atmosphère cotonneuse et assourdie, rendue avec soin par Lilian Bathelot. Ce voyage ultime par bien des aspects est d'ailleurs un rappel de la barque de Charon...
Le périple en train, sur une ligne droite dont il est impossible de dévier se révèle être une parabole classique, mais ô combien efficace ! Surtout lorsqu'elle est décrite dans un mélange de soin du détail et d'allégorie visant à l'universel. C'est ainsi que le lecteur a pris place dans le livre et lui non plus ne peut descendre avant le terminus.
Citation
Les mots qui sortaient de nos bouches devenaient un peu tièdes, se mélangeaient au milieu du compartiment avec la fumée de nos cigarettes, entre nos visages qui se rapprochaient, par moments.