Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Baste !
Écrivain réputé mais en proie à l'angoisse de la page blanche, Alexander Byrd se passionne pour un fait divers, celui qui concerne une vieille dame et un chat qui ont tué trois malfrats qui s'en prenaient à des passants. Il ignore que celle que l'on surnomme Cat-Oldie a aussi un œil sur lui... L'auteur va se retrouver au sein d'une lutte immémoriale qui prend ses racines dans l'Égypte ancienne.
Retour d'Ayerdhal après le légèrement décevant Rainbow Warriors , qui reprenait les tropes du roman de guerre sans vraiment les transcender, avec un synopsis qui évoque les mille bagarres — toutes semblables — entre toutes les créatures imaginaires possibles et imaginables qui encombrent les étals... Sauf qu'on n'a pas affaire à un usineur de vampires choupinets au kilo. Le début prend tout son temps pour s'installer, posant les personnages et le décor, peut-être un peu surdimensionné (ce qui assure néanmoins la dévotion pavlovienne des kritiks salonnards pour qui tout roman new-yorkais est génial avant la première ligne), chevauchant une fois de plus la frontière imaginaire entre genre et littérature dite blanche, et c'est au moment où l'ensemble risquait de tourner au procédé qu'on dévoile les cartes cachées jusqu'à présent. Si les enjeux sont bien, à nouveau, un affrontement entre créatures surnaturelles, le lecteur est parfois dépassé par les enjeux, créant ainsi le vertige typique du roman d'espionnage (mais comme le dit l'auteur, "passé un certain niveau de pouvoir, il est difficile de savoir qui contrôle quoi et où se situe chacun. Les interactions sont complexes, les alliances furtives, les accommodements permanents, et l'intérêt collectifs n'est pas définissable par la somme des intérêts individuels, seulement par ce qui peut lui nuire" : une excellente définition du genre espionnage depuis qu'il a abandonné ses oripeaux manichéens !) qui ne lui fait voir qu'une partie d'un grand tout que l'ont pressent plus qu'on sent. Et, bien sûr, si le tout se clôt par LA grande scène d'action hollywoodienne digne d'un Mission : impossible (votre humble chroniqueur a cru déceler un clin d'œil direct à la série cinématographique), la vérité est ailleurs.
Il est vrai qu'on aimerait en savoir plus sur cette sororité à la fois antagoniste et soudée et aux interactions complexes (sans déflorer, le titre est moins un anglicisme branchouille qu'une référence à une certaine déesse Bast), certains développements sont un peu complaisants (faire intervenir des auteurs bien réels vire au clin d'œil pour potes), mais il reste l'écriture, imparable et luxuriante, et un ton bien à part dans la production actuelle, hexagonale ou étrangère.
Citation
Il y a un âge où on se sent immortel. Parfois ce sentiment s'éteint brusquement. Il suffit d'un regard, d'une voix et de quelques morts.