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Grand format
Inédit
Tout public
374 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 9782365740159
Coll. "Zones d'ombre"
Beauté vs. chaos
Il y a des écrivains qui fonctionnent à l'économie, qui gèrent leurs petites intrigues avec soin et dévident le fil d'une histoire bien foutue. Et puis, il y a les généreux, qui partent en tous sens, qui ouvrent des pistes, qui s'amusent en développant une deuxième intrigue, voire une troisième, qui n'hésitent pas à dessiner une petite boucle en plus dans les cheveux de leur starlette. C'est plus dans cette deuxième catégorie qu'a décidé de concourir Gilles Vidal. Il s'installe dans un petit bourg, et il va multiplier les actions qui se télescopent : on croise un savant spécialiste en informatique qui travaille sur l'arme ultime et est surveillé par des agents russes mais protégé par une espionne de grande classe, un truand local qui s'est associé à la mafia russe mais ne remplit pas parfaitement ses objectifs de progression, un mari jaloux qui veut liquider sa femme et son amant, et un gars retiré des voitures mais qui a des comportements bien étranges.
Cela pourrait sembler beaucoup mais Gilles Vidal maîtrise cela à la perfection, passant de l'un à l'autre, grâce à une écriture rapide, nerveuse et qui n'hésite pas au clin d'œil humoristique. N'évoquons justement que l'ami qui recueille un fugitif. Ce dernier, telle l'histoire de Barbe-Bleue, ouvre des portes et tombe sur des congélateurs flambants neufs dans une vieille masure. S'agit-il de l'antre d'un tueur en série ? La réalité sera plus compliquée. Gilles Vidal pousse ses feux jusqu'au bout puisque tous ces éléments tournent autour de l'histoire centrale : une vieille maison habitée par un fou et dans laquelle la police met à jour, peu à peu, des cadavres en tous sens. Leur redonner une identité et une histoire, et ainsi démêler les fils complexes qui peuvent emmener à l'assassin est l'occasion de longs maux de tête pour les policiers de ce petit bourg balnéaire de Vernais...
Le Sang des morts est un roman policier d'aujourd'hui : démesuré, avec un soin du détail et de la construction, rendant compte de la folie du monde : quelque chose qui a l'air logique, porté par la raison et la modernité, et qui n'est qu'une suite de failles béantes, de gouffres passionnels avec des situations qui naviguent sur l'absurde, et des gens qui essaient tant bien que mal d'y trouver ou d'y donner un sens, en passant leur temps à en augmenter le chaos.
Citation
Une fois le macchabée emporté vers la morgue et les policiers et ambulanciers partis, Margot Farges avait offert à Stan Delorme un jus de furits, puis ils avaient un peu discuté de tout et de rien.