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Inédit
Tout public
Haine comme normal
Il est des patronymes bien difficiles à porter pour peu que l'on veuille se faire un prénom... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le point de départ de ce roman n'est pas d'une originalité flagrante. Un groupe d'amis trentenaires est réuni pour un week-end en pleine montagne lorsque tout dérape, les passions s'exacerbe et que l'on s'échange ses vérités : combien de fois a-t-on vu tel postulat, surtout au cinéma ? Mais un point de départ aussi bateau peut être transcendé, et Valentin Musso y arrive presque. L'intrigue est tronçonnée entre le traditionnel "des années plus tôt" racontant la rencontre entre deux personnages : Théo, le riche dilettante trempant dans la drogue, et Romuald, le métis né du mauvais côté de la barrière, fils de femme de ménage, brillant qui a l'occasion d'entrer dans un lycée huppé, et fasciné par la richesse affichée par ses condisciples. Rien de très original encore une fois, mais l'auteur y écrit ses plus belles pages dignes d'un bon roman de littérature. À ce stade, le drame est inévitable et l'on se doute peu à peu de ce qui va arriver, mais la façon d'y parvenir compte plus que le dénouement, et si l'auteur refuse heureusement la facilité du retournement de situation final, un peu courue, il s'en tire avec une pirouette discutable. Reste l'écriture, d'une fausse simplicité, mais d'une efficacit... sans faille !
Citation
Elle aime le luxe et l'argent, comment pourrait-il l'ignorer ? Parfois, il a même l'impression qu'elle est équipée d'un radar : dès qu'elle sent le pognon et la réussite, quelque chose s'anime dans son œil, sa pupille se dilate, sa voix monte dans les aigus comme une soprano attaquant l'air de la Reine de la Nuit C'est serait presque comique si ce n'était pas aussi gonflant.