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Grand format
Inédit
Tout public
360 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-03037-7
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 14/03 Prix littéraire: Sélection 2016 du Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en poche
- 19/07 Prix littéraire: Finalistes 2015 des Balais d'or
- 12/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des Trophées 813
- 07/04 Prix littéraire: Sélection 2015 du Prix du Goéland masqué
Les bibliothécaires des huit étabissements du Pays Bigouden Sud (Plomeur, Pont- L'Abbé, Combrit, Loctudy, Plobannalec, Treffiagat, Le Guilvinec et Penmarc'h ) ont bien réussi comme chaque année leur coup littéraire. À partir d'une présélection noire et policière, ils ont récupéré un butin de trois cent cinquante et une fiches de lecture dont quarante pour cent étaient argumentées. À l'issue du partage des fiches, ils ont ainsi pu opérer à une précieuse mise en valeur, celle de la sélection finale du Prix littéraire du Goéland masqué. L'heureux lauréat francophone sera dévoilé le 17 avril, mais le prix lui sera remis à l'occasion du Salon du roman policier de Penmarc'h qui se déroule du 15 au 21 mai. Quoi qu'il en soit, voici la sélection, et ce que l'on peut d'ores et déjà dire c'est que l'auteur lauréat aura bien mérité son prix !
Sélection 2015 du Prix littéraire du Goéland masqué :
- Terminus Belz, d'Emmanuel Grand (Liana Levi) ;
- Aux animaux la guerre, de Nicolas Mathieu (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Yeruldelgger, de Ian Manook (Albin Michel).
Liens : Terminus Belz |Yeruldegger |Emmanuel Grand |Ian Manook |Salon du roman policier de Penmarc'h - 29/08 Prix littéraire: Sélection 2014 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
- 01/08 Édition: Erreur de casting pour Aux animaux la guerre ?
- 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP
- 14/03 Édition: Parutions de la semaine - 14 mars
Le monde comme il va
Il y a quelques années en arrière, les journalistes faisaient grand bruit avec plusieurs écrivains américains nés ou vivant à Missoula, et parlaient même de la création d'une "école littéraire", un peu comme si l'exotisme portait à cette ouverture d'esprit face aux Français si coincés et si restreints. Après Pierre Pelot et Johan Heliot, débarque dans le paysage local un nouvel écrivain de polars vosgien. La thématique et l'intrigue pourraient d'ailleurs rappeler les œuvres de Pierre Pelot : sens de l'espace montagnard, randonnées en voiture sous la neige, description fine, sociologique mais vivante des petites gens, rudesse des cœurs et des peaux qui correspond à la rigueur du climat, personnages cernés avec soin mais marginaux et décalés, à la recherche d'une normalité introuvable.
Dans ce récit, quelques figures émergent du décor : une usine de sous-traitance automobile, l'une des dernières mais proche de la fermeture. D'un côté, Martel un syndicaliste, pris dans la tourmente des dettes et des petits arrangements et son ami Bruce. De l'autre, une inspectrice du travail. Face à eux, des patrons parisiens venus "nettoyer" l'entreprise, des gangsters qui décident de se faire la guerre par "péquenots" interposés et une prostituée prise entre deux feux.
Tout commence donc avec les dettes de Martel. Afin de les rembourser il a d'abord joué avec l'argent du CE. À présent, il se tourne vers des petits truands qui lui prêtent une certaine somme en échange du kidnapping d'une prostituée. Mais, celle-ci réussit à s'enfuir et est dépannée par l'inspectrice du travail.
Les allers-retours entre la campagne, profonde,des maisons isolées, des lotissements inachevés, des vieilles fermes où survit un ancien de l'OAS, et la ville où l'on stagne dans des hôtels sordides ponctuent la vie quotidienne de gens de peu qui essaient de survivre, de dorer un peu leur existence, pour qui la lutte n'est pas une grève pour faire plier les patrons, mais pour obtenir quelques pièces en plus sur l'indemnité de licenciement.
Roman aux descriptions fines d'un monde ouvrier qui disparaît, pris dans ses contradictions - le travail est rude mais il pourrait quand même continuer pour nos enfants -, Aux animaux la guerre est un polar de qualité, servi par un style et qui sait jouer de l'ellipse, du décalage et des variations de points de vue. Dans la lignée des bons romans de Pierre Pelot (même si comparaison n'est pas raison), il sait à la fois jouer sur la critique sociale, sans sombrer dans le politiquement correct, sur un soin apporté aux personnages complexes et aux décors urbains ou ruraux, pour à la fois raconter une histoire forte de gens ordinaires, un peu paumés, pris dans la tourmente d'un monde qui les dépasse et une image profondément réaliste et humaine du monde qui nous entoure. Finalement, il y a peut-être une école vosgienne.
Lire la dépêche complémentaire de Philippe Bouquet.
Récompenses :
Prix Mystère de la Critique 2015
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2014
Grand prix de la littérature policière - roman français 2014
Trophée 813 du roman francophone 2015
Citation
Un accident dans une papeterie, un mec est presque mort. Tout le monde est désolé. Elle monte le son. Elle n'est pas triste. Elle persévère.