Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
360 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-03037-7
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 14/03 Prix littéraire: Sélection 2016 du Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en poche
- 19/07 Prix littéraire: Finalistes 2015 des Balais d'or
Le Concierge masqué sur son blog a dévoilé ses finalistes des Balais d'or. Cette année, ils sont déclinés en deux catégories : le Prix Balai d'or, qui récompense un roman de genre policier d'un auteur plus ou moins confirmé et qui a accepté de répondre aux questions du compère de service (l'équivalent masculin de la commère) ; le Prix Balai d'or de la découverte, qui récompense tout pareillement un roman de genre policier d'un auteur novice ayant subi les mêmes sévices. Les sélections de douze ouvrages ont été établies à l'issue d'un premier tour contrôlé par Geneviève Van Landuy et Richard Contin, et mêlent romans étrangers et francophones sans aucune distinction. Les jurés ont rendez-vous le 26 septembre 2015 à partir de 19 heures à l'Auberge Notre-Dame de Paris pour un ultime vote qui sera dévoilé le 28 novembre à la Bibliothèque Parmentier (Paris). A priori, les deux lauréats se verront remettre chacun une œuvre d'art. Dans le premier cas, c'est une certitude car il s'agit d'une toile du peintre havrais Dominique Lafosse. Il incombe d'ajouter que son nom sera gravé sur le Trophée en bronze déjà existant, et qu'il en recevra un en verre (un peu à l'instar du trophée de Roland Garros) ; dans le second, il n'est fait nulle mention d'une telle récompense hormis la photographie en vignette d'un trophée, ce qui laisse à penser que l'heureux élu ne sera pas oublié. Rendez-vous en novembre afin d'en savoir plus !
Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or :
- Adieu demain, de Michaël Mention (Rivages, "Noir") ;
- Poubelle's Girls, de Jeanne Desaubry (Lajouanie) ;
- La Malédiction de Norfolk, de Karen Maitland (Sonatine) ;
- Reflex, de Maud Mayeras (Anne Carrière) ;
- Quand les anges tombent, de Jacqus-Olivier Bosco (Jigal, "Polar") ;
- N'éteins pas la lumière, de Bernard Minier (XO) ;
- Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil, "Cadre vert") ;
- Les Neuf cercles, de Roger Jon Ellory (Sonatine) ;
- À mains nues, de Paola Barbato (Denoël, "Sueurs froides") ;
- Nos disparus, de Tim Gautreaux (Le Seuil, "Cadre vert") ;
- Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages, "Thriller") ;
- La Porte du Messie, de Philip Le Roy (Le Cherche midi, "Thriller").
Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or de la découverte :
- X, de Sébastien Teissier (Nouveau monde) ;
- Une terre pas si sainte, de Pierre Pouchairet (Jigal, "Polar") ;
- Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Gallimard, "Série Noire")
- Les Écorchés vifs (Les Rédempteurs), d'Olivier Vanderbeq (Amalthée) ;
- Les Belges reconnaissants, de Martine Nougué (Le Caïman, "Polars") ;
- Les Roses volées, d'Alexandre Geoffroy (Ex Æquo, "Rouge") ;
- Le Bal des hommes, d'Arnaud Gonzague & Olivier Tosseri (Robert Laffont) ;
- Ravensbrück mon amour, de Stanislas Petrosky (Atelier Mosésu) ;
- Burn-Out, de Didier Fossey (Flamant noir) ;
- L'Heure du chacal, de Bernhard Jaumann (Le Masque, "Grand format") ;
- Beau temps pour les couleuvres, de Patrick Caujolle (Le Caïman, "Polars")
- Aux animaux la guerre, de Nicolas Mathieu (Actes Sud, "Actes noirs").
Liens : La Malédiction du Norfolk |Quand les anges tombent |N'éteins pas la lumière |Une terre d'ombre |Les Neuf cercles |Après la guerre |La Porte du messie |Une terre pas si sainte |Les Roses volées |Burn-out |L'Heure du chacal |Beau temps pour les couleuvres |Ravensbrück mon amour |À mains nues |Jeanne Desaubry |Karen Maitland |Jacques Olivier Bosco |Ron Rash |Roger Jon Ellory |Hervé Le Corre |Philip Le Roy |Pierre Pouchairet |Alexandre Geoffroy |Didier Fossey |Patrick Caujolle |Paola Barbato - 12/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des Trophées 813
- 07/04 Prix littéraire: Sélection 2015 du Prix du Goéland masqué
- 29/08 Prix littéraire: Sélection 2014 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
- 01/08 Édition: Erreur de casting pour Aux animaux la guerre ?
- 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP
- 14/03 Édition: Parutions de la semaine - 14 mars
Le monde comme il va
Il y a quelques années en arrière, les journalistes faisaient grand bruit avec plusieurs écrivains américains nés ou vivant à Missoula, et parlaient même de la création d'une "école littéraire", un peu comme si l'exotisme portait à cette ouverture d'esprit face aux Français si coincés et si restreints. Après Pierre Pelot et Johan Heliot, débarque dans le paysage local un nouvel écrivain de polars vosgien. La thématique et l'intrigue pourraient d'ailleurs rappeler les œuvres de Pierre Pelot : sens de l'espace montagnard, randonnées en voiture sous la neige, description fine, sociologique mais vivante des petites gens, rudesse des cœurs et des peaux qui correspond à la rigueur du climat, personnages cernés avec soin mais marginaux et décalés, à la recherche d'une normalité introuvable.
Dans ce récit, quelques figures émergent du décor : une usine de sous-traitance automobile, l'une des dernières mais proche de la fermeture. D'un côté, Martel un syndicaliste, pris dans la tourmente des dettes et des petits arrangements et son ami Bruce. De l'autre, une inspectrice du travail. Face à eux, des patrons parisiens venus "nettoyer" l'entreprise, des gangsters qui décident de se faire la guerre par "péquenots" interposés et une prostituée prise entre deux feux.
Tout commence donc avec les dettes de Martel. Afin de les rembourser il a d'abord joué avec l'argent du CE. À présent, il se tourne vers des petits truands qui lui prêtent une certaine somme en échange du kidnapping d'une prostituée. Mais, celle-ci réussit à s'enfuir et est dépannée par l'inspectrice du travail.
Les allers-retours entre la campagne, profonde,des maisons isolées, des lotissements inachevés, des vieilles fermes où survit un ancien de l'OAS, et la ville où l'on stagne dans des hôtels sordides ponctuent la vie quotidienne de gens de peu qui essaient de survivre, de dorer un peu leur existence, pour qui la lutte n'est pas une grève pour faire plier les patrons, mais pour obtenir quelques pièces en plus sur l'indemnité de licenciement.
Roman aux descriptions fines d'un monde ouvrier qui disparaît, pris dans ses contradictions - le travail est rude mais il pourrait quand même continuer pour nos enfants -, Aux animaux la guerre est un polar de qualité, servi par un style et qui sait jouer de l'ellipse, du décalage et des variations de points de vue. Dans la lignée des bons romans de Pierre Pelot (même si comparaison n'est pas raison), il sait à la fois jouer sur la critique sociale, sans sombrer dans le politiquement correct, sur un soin apporté aux personnages complexes et aux décors urbains ou ruraux, pour à la fois raconter une histoire forte de gens ordinaires, un peu paumés, pris dans la tourmente d'un monde qui les dépasse et une image profondément réaliste et humaine du monde qui nous entoure. Finalement, il y a peut-être une école vosgienne.
Lire la dépêche complémentaire de Philippe Bouquet.
Récompenses :
Prix Mystère de la Critique 2015
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2014
Grand prix de la littérature policière - roman français 2014
Trophée 813 du roman francophone 2015
Citation
Un accident dans une papeterie, un mec est presque mort. Tout le monde est désolé. Elle monte le son. Elle n'est pas triste. Elle persévère.