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Grand format
Inédit
Tout public
252 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-014493-8
Coll. "Série noire"
Actualités
- 08/09 Prix littéraire: Première sélection 2014 du Prix de Flore
Fondé en 1994 par des habitués du café du même nom réunis autour de Frédéric Beigbeder, le Prix de Flore récompense un jeune auteur au talent prometteur au mois de novembre. Outre son attrait pécunier - une dotation de 6150 euros -, il se caractérise également par le droit de venir boire chaque jour pendant un an un pouilly-fumé dans un verre gravé à son nom. Inauguré avec le Cantique de la racaille, de Vincent Ravalec, le palmarès du prix n'hésite pas à arpenter des terrains sombres puisque figure également Virginie Despentes pour son roman Les Jolies choses. Et s'il erre dans une impasse en 2007 en choisissant de désigner Amélie Nothomb avec pour critères de sélection l'originalité, la modernité et la jeunesse, il propose cette année une belle surprise. En effet, il est très rare de voir un roman d'une collection de littérature policière figurer dans les sélections d'un prix de la rentrée (même les premières sélections). Or c'est le cas avec La Faux soyeuse, d'Éric Maravélias, édité dans la prestigieuse "Série noire" gallimardienne. Cela valait bien une dépêche. Les jurés auront-ils l'outrecuitance d'aller jusqu'à le couronner ? Pour cela il faudra déjà attendre la sélection finale dévoilée le 15 octobre et, qui sait, le 13 novembre, date de remise du prix à son lauréat.
Première sélection du Prix de Flore 2014 :
- L'Aménagement du territoire, d'Aurélien Bellanger (Gallimard, "Blanche") ;
- Constellation, d'Adrien Bosc (Stock, "Bleue") ;
- En face, de Pierre Demarty (Flammarion, "Littérature française") ;
- L'Oubli, de Frederika Amalia Finkelstein (Gallimard, "L'Arpenteur") ;
- Vie et mort de Vince Taylor, de Fabrice Gaignault (Fayard, "Littérature française") ;
- Dancing with myself, de Ismaël Jude (Verticales) ;
- La Faux soyeuse, d'Éric Maravélias (Gallimard, "Série noire") ;
- Visible la nuit, de Franck Maubert (Fayard, "Romans") ;
- Gueule de bois, d'Olivier Maulin (Denoël) ;
- Le Bonheur national brut, de François Roux (Albin Michel, "Romans français") ;
- J'ai eu des nuits ridicules, de Anna Rozen (Le Dilettante) ;
- Dans le jardin de l'ogre, de Leïla Slimani (Gallimard, "Blanche").
Liens : Cantique de la racaille - Opus 2 |Virginie Despentes - 29/08 Prix littéraire: Sélection 2014 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
- 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP
Dope show
S'agit-il d'un Trainspotting à la française ? En tout cas, ce roman glacé et glaçant mérite bien le titre de roman noir : le lire d'une traite, c'est comme de s'envoyer l'intégrale de Joy Division de nuit, à la lumière glauque d'un réverbère dans une friche industrielle désaffectée. On est loin de certaines visions complaisantes de dealers cools et branchés... La came, c'est l'enfer, et c'est bien ce que montre ce texte d'Éric Maravélias en évitant soigneusement les écueils du misérabilisme ou de la complaisance. À travers cette histoire étalée sur deux époques, de l'ère de la naïveté aux années sida où les cadavres s'amoncellent, on se situe une fois de plus au confluent des mauvais genre et de la blanche : le début est très écrit, parfois aux limites du surécrit, écueil qu'il faut surmonter pour en arriver à la substantifique moelle. Et si tout n'est pas d'une originalité foncière, c'est le prix de la crédibilité : on croit du début à la fin à l'histoire d'Eckel, narrateur décavé dont la vie tout entière est marquée au fer rouge par la came ; et si on se doute qu'il n'y a pas de fin heureuse, c'est l'itinéraire pour y parvenir qui compte vraiment. La Faux soyeuse est un bel exemple de littérature à l'estomac. Espérons que l'auteur, qui semble maîtriser son sujet (ou alors qui fait sacrément bien semblant) ne sera pas celui d'un seul livre...
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2014
Prix Mystère de la Critique 2015
Grand prix de la littérature policière - roman français 2014
Citation
Les junkies ne s'intéressent qu'à l'immédiat, et l'immédiat, c'est toujours plus de came.