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Inédit
Tout public
Traduit du hébreu par Laurence Sendrowicz
Paris : Le Seuil, mars 2014
320 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-107666-0
Coll. "Policiers"
Actualités
- 04/07 Librairie: Sélections de l'été 2015 de la librairie Compagnie
- 18/03 Colloque-conférence: Rencontre au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (75)
"On trouve très peu de romans policiers écrits ou traduits en hébreu [...] Batya Gour a été une pionnière de la littérature policière en hébreu, et ses premiers livres n'ont pas si bien marché que ça", nous révèle Dror Mishani dans un entretien publié en avril 2014 dans Le Nouvel observateur. Cet universitaire de trente-neuf ans, spécialisé dans l'histoire du roman policier, vient de voir traduit en français la deuxième enquête de l'inspecteur Avraham Avraham. Après Une disparition inquiétante (2014), les éditions Seuil publient La Violence en embuscade, un roman (traduit par Laurence Sendrowicz) sur fond de relation père-fils qui nous emmène dans des banlieues pas très chics. Le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme propose une rencontre (tarifée) avec le romancier israélien sous la forme d'une conversation avec Macha Séry, journaliste littéraire au Monde. Celle-ci se déroulera le jeudi 26 mars à partir de 19 h 30, et promet d'être riche tant en anecdotes sur le roman policier israélien qu'en découvertes sur cet inspecteur à la dualité patronymique, qui se révèle au fil de ses aventures profondément humain (le romancier pourra nous en dire un peu plus sur cette genèse, et si elle provient ou pas d'un de ses congénères du 87e District d'Ed McBain).
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
Réservations. Par téléphone au 01.53.01.86.48 ou par mail.
Tarifs. Plein tarif : 6 €. Tarif réduit : 4 €. Amis du Mahj "Myriam Tangi" et "Ruth Zylberman" : gratuit.
Liens : Ed McBain - 06/03 Édition: Parutions de la semaine - 6 mars
- 01/01 Prix littéraire: Sélection 2015 du Prix du meilleur polar des lecteurs de Points
- 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP
- 14/03 Édition: Parutions de la semaine - 14 mars
Dans les labyrinthes de la psychologie
Avraham Avraham est un policier atypique. Lorsque l'on vient lui demander d'enquêter sur la fugue mystérieuse d'Ofer Sharabi, seize ans, et que l'on évoque des criminels, il répond par une parabole sur le roman policier israélien. Il n'y a pas de littérature policière en Israël car il n'y a pas de criminels, juste des intimes qui commettent des délits ! Et de penser que le disparu est juste un fugueur.
Le roman va ainsi avancer cahin-caha, à l'image de l'enquête qui s'arrête durant une partie centrale du texte afin de mieux suivre le policier partant à un congrès à Bruxelles, ne s'occupant que peu de l'affaire mais se centrant sur les angoisses des différents protagonistes : le policier, inquiet, ayant toujours peur de mal faire ou coincé dans ses remords, un voisin du fugueur qui jour un rôle plus que trouble.
Des lieux emblématiques sont des points de rencontre : l'immeuble où était le disparu, les appartements des voisins, celui du policier, les bureaux du commissariat, comme autant d'occasions de bloquer la situation, de renforcer ce qui fait le cœur de cette histoire - de longues descriptions psychologiques sur les acteurs du drame, ponctuées de dialogues et de pensées qui renversent les perspectives.
Avraham Avraham semble coincé dans une vie familiale pesante, le voisin est un jeune père qui se rêve écrivain et teste son écriture sans se rendre compte du mal qu'il peut provoquer, l'enquête piétine et avance par à-coups, sur les éclairs de génie de l'un ou de l'autre policier, le final retourne la vérité car même si le coupable a avoué, le fait-il sur de vrais motifs ?
Cette description fouillée des personnages axée d'ailleurs sur d'autres personnes que celui qui commet le crime ou en est le complice, apparaît très étrange, car ce décalage est vraiment inhabituel dans le genre, créant une atmosphère qui peut décontenancer. En effet, l'enquête est molle, les tensions inexistantes et l'on suit surtout le quotidien de deux protagonistes dans leur difficulté aux autres, dans leur rapport ambigu à la société et aux morts, sans trop bien savoir de quoi sera fait la suite de l'intrigue qui sert de liant un peu lâche aux différentes scènes. C'est dire si cela risque de dépayser grandement, voire un peu trop, les lecteurs habituels du genre policier... pour leur plus grand bien.
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2014
Citation
Il soupçonnait les policiers de l'accueil d'aller arrêter les passants dans les rues et de leur demander de venir se plaindre de n'importe quoi, rien que pour le transformer en 'chat noir'.