Par le feu

Freud se doutait que s'il démasquait les pères incestueux de la bourgeoisie – dont une partie étaient les médecins qui lui adressaient des malades -, il n'aurait plus qu'à faire une croix sur sa clientèle. Or, comme il était obligé de gagner sa croûte, il a préféré laisser, d'après Konzak, les papas tripoter leurs petites filles.
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Roman -

Par le feu

Tueur en série - Procédure MAJ lundi 28 avril 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

Jane Casey
The Burning - 2010
Traduit de l'anglais par Cécile Leclère
Paris : Presses de la Cité, septembre 2013
486 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-09260-0
Coll. "Sang d'encre"

Feu & fumée

Un tueur en série bat à mort ses victimes avant de les brûler. Une jeune femme monte dans une voiture, croit être la future Jeanne d'Arc, et blesse le conducteur. Enquête finie ? Tueur emprisonné ? Le roman pourrait ainsi s'arrêter dès les premières pages, mais un nouveau cadavre est découvert et relance l'affaire... Maeve Kerrigan, chargée des constatations sur ce nouveau meurtre, découvre quelques détails qui la gênent, comme si le nouveau crime était l'œuvre d'un imitateur. Rebecca, la nouvelle victime, n'a pas le même profil que les autres, et surtout son ancien compagnon est un homme manipulateur et violent. Une amie de la morte, Louise, est très inquiète car elle oscille aussi entre la répulsion et la fascination pour cet homme.
Partie sur un faux semblant, l'enquête va continuer sur le même stratagème (au milieu du roman, comme par magie, une scène va faire apparaître le véritable tueur et la résolution de l'énigme du tueur en quelques pages) et jouer sur les apparences : apparence du bel homme, manipulateur violeur et violent, qui est le pendant d'un autre homme de même nature mort des années plus tôt dans le sillage de Rebecca et Louise ; apparence de Rebecca, jeune femme en pleine ascension sociale qui n'est qu'une droguée renvoyée de son entreprise, apparence de Louise qui se présente comme une douce amie.
Par le feu s'inscrit bien dans la tradition procédurière du roman policier britannique avec des morceaux de vie quotidienne des protagonistes. Mais tout est contaminé par ce jeu de faux-semblants : la vie de Maeve avec son compagnon n'est qu'une suite d'erreurs, les policiers sont mus autant par la découverte de la vérité que par leur promotion ou les ragots, un long exposé final revient sur toute l'histoire éclairée d'un jour nouveau - mais que le lecteur perspicace avait saisi. C'est cet aspect psychologique fouillé, dans une sorte de trajectoire à la Columbo (entre le crime parfait et l'enquête serrée d'une policière qui tourne autour de la vérité) qui retiendra l'attention d'éventuels lecteurs, même si tout le para-texte conduit vers l'histoire d'un tueur en série qui n'occupe qu'une portion congrue du roman.

Citation

Quelle que soit la mission qu'il m'assignerait, elle serait l'équivalent de la corvée de latrines. Tel était le prix à payer pour avoir joué la porteuse de mauvaises nouvelles deux fois de suite en vingt-quatre heures.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 15 avril 2014
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