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Grand format
Inédit
Tout public
480 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-5651-9
Coll. "Romans français"
L'uranium dans la peau
Lorsque Murana, le premier groupe énergétique français, prépare l'achat de mines d'uranium en Afrique, toute la faune du pouvoir s'agite... Le colonel Montsarrat, en disgrâce sur une île solitaire de l'océan Indien où il est censé préparer la formation de nageurs de combat, est rappelé. Sa cible : son "frère" Fahad Khan dit le Radjah, grenouilleur de première, mouillé dans tous les bons coups tant qu'il y a de l'argent à se faire. Et la transaction se monte à plus de deux milliards de dollars... Le Radjah devient alors l'homme à abattre d'un pouvoir entièrement vendu aux intérêts privés. Mais que veut exactement le Radjah ?
Dire que l'on croyait le genre espionnage mort avec la fin de la guerre froide... Les acteurs ont changé, l'avidité et les intérêts privés ont supplanté l'idéologie, les contrats juteux remplacent microfilms et rayons de la mort, mais on y retrouve toujours la même faune de petits poissons ou de grands requins cachant sa crasse sous un vernis de luxe. Vincent Crouzet, l'auteur de Villa Nirvana en est un spécialiste et n'a cessé d'affiner son art : l'écriture, sèche, au présent, rappelant parfois celle de Jan Thirion ou du regretté Kaa, donne également à son récit un côté onirique bien senti dans ce tourbillon de lieux de rêves évitant la violence gratuite des émules de Jason Bourne, préférant des références à peine déguisées à l'actualité — sans heureusement les a priori idéologiques qui gâchent certains romans. Et si on serait bien en mal de définir comment on passe exactement d'un point à l'autre de l'énigme, celle-ci engendre bien le vertige qui est l'apanage des meilleurs récits du genre, né de l'impression de voir une fraction d'une histoire plus vaste dont nul ne détient toutes les clés. Le tout se clôt par une pirouette ironique de toute beauté. Un excellent roman d'espionnage de plage ou d'aéroport qui n'insulte pas l'intelligence du lecteur, que demander de plus ?
Citation
Le lisier du pouvoir conserve une odeur tenace.