Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par France-Marie Watkins, revu et complété par Jean Esch, Pierre Bertin
Paris : Folio, mai 2009
392 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-039676-4
Coll. "Policier", 550
Actualités
- 12/01 Nécrologie: Joe Gores, ironie de l'histoire
- 05/01 Radio: Soirée spéciale Dashiell Hammett sur TSF Jazz
Il y a cinquante ans disparaissait Dashiell Hammett, celui dont on dit qu'il a fait "entrer le roman policier dans l'ère moderne" et introduit en France le roman noir, avec ses personnages typiques - détectives durs à cuire, femmes fatales - et ses ambiances glauques, ténébreuses, aux forts relents de sang, de poudre et d'alcool, de rues obscures et de bouges mal famés... Un réalisme âpre à des lieues des atmosphères feutrées où évoluent Hercule Poirot et ses émules, qui a fini par fonder un genre à part entière, avec ses codes propres bien définis à l'intérieur de la vaste famille "polar".
À l'occasion de ce cinquantième anniversaire, Laurent Sapir et Sébastien Vidal, animateurs des "Lundis du Duc" sur TSF Jazz*, ont consacré leur émission du 3 janvier - exceptionnellement enregistrée en studio car Le Duc des Lombards était fermé - au fameux romancier américain, en compagnie de quatre invités de marque dont chacun a à cœur d'aborder l'œuvre et l'homme : Natalie Beunat (traductrice et spécialiste de Hammett), Bob Garcia (que l'on ne présentera pas ici...), François Guérif (éditeur, qui évoque notamment Spade & Archer de Joe Gores, publié chez Rivages) et Aurélien Masson (également éditeur, qui dirige la collection "Série noire").
"Les Lundis du Duc" - Tous les lundis à 19 heures sur TSF Jazz, en direct du Duc des Lombards (42, rue des Lombards - 75001 Paris. Tél. : 01.42.33.22.88)
Liens : Moisson rouge |Spade & Archer |Dashiell Hammett |Natalie Beunat |Bob Garcia |Joe Gores
Joe Gores et Dashiell Hammett : deux privés à San Francisco
Dans le cas de Dashiell Hammett, est-ce le romancier qui a fait le détective ou le détective qui a fait le romancier ? Cette question mêlant œuf et poule, Joe Gores y donne une réponse comme toujours dans ce cas ambiguë. Dans son roman Hammett, sous-titré "Une enquête du privé Dashiell Hammett", nous suivons les pas du romancier redevenu détective par la force des choses, et voyageons de romans en romans, de nouvelles en nouvelles. Car Hammett est une somme des textes de Hammett à la sauce Gores. Tout débute lorsqu'un ancien camarade de jeu de l'agence Pinkerton presse Hammett de l'aider à nettoyer la ville de San Francisco avec l'appui des notables de la ville ; que ce même camarade est passé à la batte de base ball, transformant l'un en bouillie et l'autre en justicier repentant et alcoolique. Hammett enquête, refuse de coucher avec Blondie, sa voisine de palier qui réceptionne ses communications téléphoniques, souffre de son foyer détruit, et ne sait plus trop s'il doit vivre ou mourir. Il enquête comme dans ses livres, et prend des notes pour ceux qu'il est en train d'écrire. Le début est à l'instar du Faucon de Malte. Hammett se sent responsable de la mort de son associé. Il sombre dans la déchéance. La suite ressemble furieusement à Moisson rouge. Démarrage poussif (pas comme dans Moisson rouge). Il faut passer les trente premières pages. Accepter un Hammett forcément pas comme on veut. Puis l'alchimie prend. Sur fond de tromperie évidemment. Hammett n'est pas Sam Spade, son héros. Hammett est Hammett. C'est tout ce qu'on demande.
Citation
Il clignait des yeux de myope derrière des lunettes épaisses comme des culs de bouteille, c'était un prêteur sur gages et l'un des plus redoutables joueurs de poker amateurs de toute la ville. Il avait tué deux joueurs dont Hammett connaissait les pedigrees.