San-Antonio chez les Mac

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Roman - Noir

San-Antonio chez les Mac

Humoristique - Trafic MAJ lundi 26 mai 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,2 €

San-Antonio
Antoine Helbert (illustrateur de couverture)
Paris : Pocket, avril 2014
246 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-25022-1
Coll. "San-Antonio", 47

Swinging Scotland

Que l'on ne se méprenne pas sur le titre de ce quarante-septième "San-Antonio". Il ne s'agit pas d'une enquête dans le milieu du proxénétisme, mais bien d'une aventure en Écosse, pays de carte postale dans lequel San-A et Bérurier viennent enquêter incognito dans une distillerie de Mybackside-Ischicken (charmante bourgade des Highlands), afin de démanteler un trafic de stupéfiants.
Cet opus est incontestablement un San-A bien roulé, efficace, parfaitement calibré, écrit avec une jubilation évidente et communicative.
L'Écosse, terre fertile en fantasmes littéraires, y est décrite de façon certes un peu clicheteuse, mais redoutablement efficace pour le décalage comique entre par exemple les mœurs d'un larbin aussi compassé que britannique, et la faconde d'un Bérurier dans ses œuvres (et on ne vous parle pas de tous les calembours imaginables que la toponymie écossaise propose...). Landes pluvieuses, manoir séculaire hanté... n'oublions pas que Frédéric Dard a sévi au Grand-Guignol et qu'il connaît les recettes d'une atmosphère bien rendue. Mais toujours avec ce second degré de plus en plus évident, et ce décalage humoristique qui fait mouche à chaque coup. Pour un peu, on se croirait dans un vieil épisode de Chapeau melon et bottes de cuir !
On recense environ cinq métaphores ou comparaisons à la page, de l'argomuche à foison, des pépées pas farouches et carrossées en diable, de la baston et de l'action pour répondre aux codes du roman noir. Mais pas que. On sent en effet que Frédéric Dard prend de plus en plus de liberté avec les impondérables du genre et qu'il est en train d'atteindre sa vitesse de croisière : sexualité de plus en plus présente et parodique, réflexions sur la littérature et digressions incongrues sur le sens de la vie...
Sans oublier un art du portrait qui glisse de plus en plus vers l'hénaurme, l'excentrique, le surréaliste. La visite du commissaire dans la belle-famille de Bérurier avant de partir pour l'Écosse devrait être étudiée dans toutes les écoles d'écriture ! Où Freaks revisité par Fellini et Jérôme Bosch.
Bref, ce San-Antonio chez les Mac pourrait être proposé comme réponse à la sempiternelle question : "Je n'ai jamais lu un San-A, tu me conseilles lequel ?", car parfaitement à la croisée de la sagesse des tout premiers et de l'exubérance (parfois rédhibitoire pour les non-avertis) des suivants.

Citation

Nous faisons notre entrée à Stingines Castle. Le majordome prend Béru en charge.
- James Mayburn, se présente-t-il.
- Je ne déteste pas non plus les miennes, rétorque Béru qui croit à une saillie.

Rédacteur: Maxime Gillio vendredi 16 mai 2014
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