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Femmes serial killers : pourquoi les femmes tuent ?
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (Canada) par Patricia Barbe-Girault
Paris : Points, avril 2014
496 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-4149-5
Coll. "Crime"
Le meurtre en série serait-il de genre ?
Pourquoi les femmes tuent ? Pas sûr qu'il y ait une réponse convaincante à cette question : le meurtre serait-il limité à un certain genre ? Certes, il existe bien des différences plus ou moins formalisables, ne serait-ce que déjà dans les moyens : on sait par exemple que, statistiquement, les femmes semblent avoir opté pour le poison qui leur permet de contourner leur déficit musculaire, et parce que la victime vit dans une proximité domestique autorisant ce genre d'approche. De même quant aux victimes : la femme serait de préférence une tueuse "domestique", explique l'auteur Peter Vronsky, s'en prenant à ses proches de préférence et ce avant tout dans l'univers familial... Pour le reste, les études dont a disposé Peter Vronsky n'expliquent rien. Il n'y a pas, à proprement parler, d'essence féminine de la violence. Sinon celle que les pseudos récits scientifiques du XIXe siècle ont consignée sans vergogne autour de l'hystérie féminine... Un vieux topos qui perdure, sous la forme de l'explosion soudaine de la violence quand elle arme le bras des femmes, comme si elles tuaient contre leur volonté, et sans préméditation. Mais en réalité, force est tout d'abord de réaliser que les études sur la question sont très peu nombreuses et que ce déficit est en soi un élément de réponse : il traduit la paternelle réticence de la société à envisager que les mères puissent être des tueuses, puisqu'elles sont "programmées" pour créer... Cependant, quand on creuse un peu, les femmes semblent tuer pour les mêmes raisons que les hommes. Même si nos sociétés contemporaines, à travers les mouvements féministes ont voulu voir dans le surgissement des femmes serial killers l'expression d'une certaine rébellion contre l'ordre phallocratique. Ce que démentait l'analyse criminologique de leurs victimes : des femmes ou des enfants, à savoir des proies plus à leur portée. Le peu d'études publiées invitent ainsi surtout à beaucoup de circonspection : elles ne forment pas un tout statistique suffisant pour en tirer des conséquences acceptables. Oubliant cette prudence qui ouvrait sa réflexion, Peter Vronsky essaie néanmoins de récapituler quelques éléments comptables pour en tirer des conclusions plus ou moins acceptables. Comme de penser que les femmes, plus discrètes non par nature mais du fait du poids social, gagnent en efficacité du fait même de cette discrétion. Le meurtre est leur objet central, non sa communication ou son exhibition. Elles tuent donc vite, sans se soucier des feux de la rampe, pour retourner vivre leur vie d'épouse discrète... Et pour les mêmes raisons, elles tueraient sans guère de préliminaire, leur jouissance s'affirmant moins compliquée, tandis que l'homme, plus soucieux de ses fantasmes, finirait même parfois par oublier de tuer, son fantasme provisoirement assouvi. L'échantillonnage est toutefois bien mince pour valider une pareille théorie...
Citation
Alors que le serial killer moyen tue sur une période de quatre ans environ avant d'être arrêté, la femme tue deux fois plus longtemps avant d'être stoppée.