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Tempête blanche
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, mai 2014
450 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-1469-9
Coll. "Suspense"
Holmes sweet Holmes
Le 30 août 1889, Arthur Conan Doyle et Oscar Wilde - ce dernier de retour d'Amérique -, déjeunent ensemble. C'est alors que Wilde raconte au créateur de Sherlock Holmes une histoire qui l'épouvante... De nos jours, Corrie Swanson se retrouve à Roaring Forke, une station de sports d'hiver huppée, afin d'enquêter pour sa thèse de criminologie sur un fait divers local : la mort de mineurs tués par un ours en 1876. Elle découvre que le coupable n'est peut-être pas un plantigrade... Dans le même temps, un pyromane menace l'économie locale en incendiant les maisons des riches — parfois avec leurs propriétaires à l'intérieur... Soupçonnée en tant qu'étrangère à la communauté, Corrie Swanson est innocentée par Pendergast en personne, et les forfaits persévèrent. Si Oscar Wilde détenait sans le savoir la solution du mystère ? Pendergast se convainc que la solution est peut-être à trouver dans la seule nouvelle inédite de Sherlock Holmes, refusée par le fameux The Strand en raison de son contenu. Mais quel rapport entre un fait divers abominable relevant du cannibalisme et une croisade vengeresse plusieurs siècles plus tard ?
Osez dire que cet intitulé ne vous met pas l'eau à la bouche... Décidément, on dirait que Preston & Child, contrairement à certains auteurs frappés d'essoufflement (qui a dit Harlan Coben ?), ne cessent de s'améliorer avec le temps, comme un bon vin. On reconnaît ici leur patte, celle d'amateurs de fiction populaire bien dignes de l'éminent Club des Savanturiers, connaissant parfaitement toutes les recettes de la fiction à l'ancienne et lui rendant hommage avec une jubilation palpable, mais aussi une humilité loin du cynisme prétendûment post-moderne. En ce contexte, il est aussi logique que les auteurs bouclent la boucle en offrant un pastiche holmésien honorable qui, de plus, est partie intégrante de l'intrigue ! De même, le fait que le coupable se devine dès sa première apparition relève plus du clin d'œil rigolard aux conventions du genre que de l'aveu d'impuissance ! Toujours fidèles au principe de saga, les auteurs donnent la part belle à Corrie Swanson, apparue dans Les Murmures de la nuit, et introduisent un nouveau personnage intéressant qu'on imagine appelé à revenir. Non seulement ces diables d'hommes réussissent à donner une conclusion satisfaisante à leur intrigue, mais la révélation offre une dimension douce-amère au récit. On en sort hors d'haleine, le sourire aux lèvres, avec une seule envie : se précipiter sur le prochain roman des auteurs... Un des meilleurs romans du duo, un pur régal, servi par une tradition irréprochable de leur traducteur quasi-officiel.
Citation
Une main posée sur son front moite, Doyle fit tomber sa chaise et traversa la salle d'une démarche mal assurée en direction des toilettes, manquant renverser au passage un chariot à dessert. Sur son visage livide se lisait une expression d'horreur et de dégoût indescriptible.