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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédéric Grellier
Paris : Le Seuil, avril 2014
368 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-106132-1
Coll. "Policiers"
L'habit fait la pute
À Los Angeles, tout n'est qu'apparence. Un hôtel, autrefois grand lieu de la vie nocturne, va fermer ses portes. Alex et sa compagne vont y effectuer un ultime pèlerinage, et sont alors estomaqués par la vue d'une belle plante, comme sortie d'un vieux film avec femme fatale, qui quitte une soirée escortée par un garde du corps. Quelques heures plus tard, son corps est découvert. Les apparences sont trompeuses car il s'avère très vite que c'était une prostituée, et son garde du corps son proxénète. Alex se met au service de son ami policier pour continuer à essayer de voir au delà des apparences : l'intrigue tourne autour d'un vieux monsieur qui croit retrouver sa jeunesse en ayant de jeunes maîtresses, d'une épouse ancienne actrice, sex-symbole des séries Z et à l'esprit ouvert, des suspects potentiels qui cachent bien leur jeu.
À un moment, l'histoire pousse les enquêteurs à s'intéresser à deux frères aux épouses charmantes à qui tout réussi. Mais derrière cette vie de façade, ils ont aussi deux maîtresses qu'ils entretiennent ensemble... Lors d'un interrogatoire, les deux maîtresses - pourtant amies - s'offusquent lorsqu'elles apprennent, qu'à tour de rôle, l'une d'elle a couché avec leurs deux amants respectifs, comme si la fidélité existait encore au milieu de ses duos amoureux.
Les apparences ne sont qu'une question d'hypocrisie, le sommet tournant autour d'un club de rencontres sur Internet, solution intelligente pour transformer un simple "réseau social" en entreprise de proxénétisme, avec des phrases creuses pour se dédouaner. La jeune morte du début se faisant appeler Mystery, comme pour signaler que souvent les mystères et les masques ne sont que les cache-misères de corps tristes, de vénalité déguisée sous les oripeaux d'une sexualité libérée, comme les turpitudes sexuelles hors du mariage ne sont souvent que des secrets de famille lourds, misérables et mesquins.
Jonathan Kellerman écrit ici le vingt-sixième volume consacré aux personnages d'Alex, le psychologue, de Robin, sa compagne et de Milo, le policier homosexuel. Il construit son intrigue sans précipitation, appuie sur les éléments du glamour de la côte Ouest - piscines privées, corps dénudés, sexualité assumée, grandes fortunes et entreprises montantes - avec, en contrepoint, les petits et grands requins qui essaient de profiter des miettes de cette insolence. Le tout dans un style classique, efficace, rôdé par la routine. Un roman qu'on lit sans surprise, ni bonne ni mauvaise.
Citation
Soit le mec prend la formule de base et là, il doit se débrouiller seul, soit il crache plus d'argent, pour être assisté dans sa quête amoureuse.