Contenu
William A. Wellman
Biographie William A. Wellman
Naissance à Brookline le 01 mars 1896.
Mort à Los Angeles le 09 décembre 1975.
Avec des origines anglaise, galloise, écossaise et irlandaise, William A. Wellman est un Anglo-Saxon pure souche. Il faut y ajouter une descendance directe avec Francis Lewis, l'un des signataires de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis. Mais tout cela ne l'empêche pas de se faire exclure de la Newton High School lorsqu'il fait exploser une boule puante à la tête du principal. Ironiquement, sa mère, d'origine irlandaise et officier de probation, est dans le même temps chargée par le Congrès d'établir un rapport sur la délinquance juvénile.
William A. Wellman travaille alors dans la vente, puis dans un dépôt de bois avant de devenir joueur de hockey sur glace professionnel, et de croiser Douglas Fairbanks qui lui assure qu'il a une gueule d'acteur.
Pendant la Première Guerre mondiale, il s'engage dans un corps d'ambulanciers en qualité de chauffeur. De passage à Paris, il rejoint la Légion étrangère, et devient pilote de chasse dans l'escadrille Lafayette où on le surnomme "Wild Bill" ("Bill le Sauvage"). Il reçoit la Croix de Guerre. Il est stationné à Lunéville. On lui accorde à son tableau de chasse trois victoires certaines et deux autres hypothétiques, mais il est abattu le 21 mars 1918 par une batterie allemande anti-aérienne.
Ayant survécu avec une boiterie qui lui durera la vie entière (et qui lui servira lorsqu'il s'agira de séduire de jolies femmes), celui qui est devenu maréchal des logis est libéré par la Légion étrangère et peut retourner aux États-Unis. Il publie Go Get'Em, un ouvrage sur l'école française de pilotage et sur son expérience du front. Il rejoint l'US Army Air Service et, sur la base de San Diego, apprend aux jeunes pilotes les tactiques de combat.
Il passe ses week-ends à Hollywood en compagnie d'un Douglas Fairbanks subjugué par cet aventurier qui arrive à bord de son avion et atterrit sur un terrain de polo à Bel Air. Il lui permet alors d'obtenir un rôle dans The Knickerbocker Buckaroo (1919), puis de jouer un officier, la même année, dans Evangeline, mais il est viré pour avoir frappé l'actrice principale, Miriam Cooper, la femme du réalisateur Raoul Walsh. Cela ne le dérange pas car de son point de vue être un acteur est un obstacle à sa masculinité, et il n'aime pas ça. Il se tourne alors derrière la caméra. Il est tout d'abord garçon de courses, puis assistant-monteur, assistant-accessoiriste, accessoiriste, réalisateur adjoint, second réalisateur puis finalement réalisateur.
Assistant-réalisateur au côté de Bernie Durning, il apprend une règle simple et qu'il ne doit pas contourner : ne pas fraterniser avec celles qui seront les femmes fatales à l'écran. Bien entendu, William A. Wellman, s'empresse de transgresser cette règle, ce qui n'empêchera pas une grande amitié entre les deux hommes. Il débute la réalisation en 1920 pour la Fox avec The Twins of Suffering Creek. Non crédité, il doit attendre 1923 et The Man Who Won et Second Hand Love, qui paraissent le même jour, pour voir son nom au générique. Enrôlé par la Paramount en 1927 après une douzaine de films à petit budget, il dirige un film de guerre aérien pendant la Première Guerre mondiale avant de réaliser des comédies et des films de gangsters dont L'Ennemi public avec James Cagney. Connu pour son dédain des acteurs, en général, et des actrices, en particulier, William A. Wellman n'attirait pas leur sympathie, aimant tirer le meilleur d'eux-mêmes en un minimum de temps.
Au cours d'une carrière riche de quatre-vingts films réalisés entre 1919 et 1958, il a reçu un Academy Award (l'ancêtre des Oscar) pour le scénario d'Une étoile est née (1937), et a été nommé dans la catégorie "Meilleur réalisateur" à trois reprises. Récompensé d'un Lifetime Achievement Award, il a également son étoile au Hollywood Walk of Flame (6125 Hollywood Boulevard).
Marié quatre fois à Helene Chadwick, Margery Chapin, Marjorie Crawford et finalement à Dorothy Coonan avec qui il aura eu sept enfants, William A. Wellman meurt en 1975 d'une leucémie. Incinéré, ses cendres ont été dispersées en mer.
Actualité
- 29/04 Cinéma: Michael Henry Wilson et William A. Wellman
- 01/04 Cinéma: Polars en 35 mm
- 11/02 Cinéma: Bo Widerberg et les réalisateurs méconnus (II)
- 04/02 Cinéma: Bo Widerberg et les réalisateurs méconnus
- 31/07 Cinéma: Film noir, Gene Wider & Jerry Lewis
En cette période estivale L'Action Christine* réinstaure le film noir à l'honneur à travers un festival propice à mettre la lumière sur certains films méconnus comme Racket, de John Cromwell ou encore Feux croisés du controversé Edward Dmytryk. Ceux qui ne l'ont pas vu pourront se précipiter lors de la projection de La Femme à abattre, de Raoul Walsh, l'un des plus intéressants et beaux films noirs à l'instar des Tueurs, de Robert Siodmak, d'après une nouvelle d'Ernest Hemingway. Ce dernier est souvent montré en exemple à la fois pour sa réalisation, la prestation fantastique de ses acteurs mais aussi (et peut-être surtout) parce que le film est complémentaire de la nouvelle. L'humour, qui s'il n'est pas noir n'en est pas pour autant éloigné ni caustique, est toujours sur le devant de l'écran. C'est ainsi que pour la quatrième semaine une salle reste dédiée à la rétrospective Jerry Lewis avec les quatre mêmes films que les trois semaines précédentes, tandis que la seconde se dévoue à un unique film qui met à l'honneur pour, là, la troisième semaine Gene Wilder dans un film comique et satyrique dans un univers que le polar aime, le train. Et ça tombe plutôt bien puisque dans Transamerica Express, vont se retrouver des gens guère catholiques, qui vont servir d'exutoire social au réalisateur Arthur Hiller, à l'instar de ce qu'a pu faire Agatha Christie avec Le Crime de l'Orient-Express... Le tout avec une galerie de seconds couteaux sortis des films de James Bond (certes avec Roger Moore). Comme vous pouvez le constater, l'été cinématographique parisien n'est guère ennuyeux.
Festival 1 : le polar
Le polar est un genre majeur qui ne se démode pas. Même si dans le cinéma d'aujourd'hui, il y a une tendance à fabriquer des films bourrés d'énormes effets pyrotechniques ou autres (facilement réalisés par informatique) dans lesquels les acteurs agissent comme des robots humanoïdes. Pourtant, des histoires d'hommes ou de femmes poussés à s'engager dans une voie criminelle, par un mauvais choix d'existence, par un contexte social dur ou injuste ou par faiblesse psychologique, les sujets ne manquent pas pour créer des œuvres passionnantes qui nous fascinent par la violence exposée, et par la vision sans concession qu'elles offrent de la société. Car beaucoup de réalisateurs ne faisaient pas de leurs personnages des héros positifs, montrant plutôt des individus inadaptés, souvent médiocres, tentant de survivre dans un monde sans pitié, et parfois de vrais déments, brutes sadiques ou psychopathes charmeurs et machiavéliques. Voici un programme qui en fait la démonstration.
Mercredi 31 juillet :
L'Ennemi public (The Public Ennemy), de William A. Wellman (20 heures & 22 heures).
Jeudi 1er août :
L'Affaire Al Capone (The St. Valentine's Day Massacre), de Roger Corman (20 heures & 22 heures).
Vendredi 2 août :
Les Tueurs (The Killers), de Robert Siodmak (20 heures & 22 heures).
Samedi 3 août :
La Femme à abattre (The Enforcers), de Raoul Walsh sous le pseudonyme de Bretaigne Windust (16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Dimanche 4 août :
Les Amants traqués (Kiss The Blood Off My Hands), de Norman Foster (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Lundi 5 août :
Feux croisés (Crossfire), de Edward Dmytryk (20 heures & 22 heures).
Mardi 6 août :
Racket (Racket), de John Cromwell (20 heures & 22 heures).
Festival 2 : quatre Jerry Lewis
"Quel est le personnage de Lewis ? C'est un allergique, un dépaysé, un inadapté, un être sans proportion. Un garçon hypersensible, très excitable, névropathe. Il semblerait complètement stupide, sot, hors du monde, s'il n'avait parfois des résonances douloureusement humaines."
Glauco Viazzi Jerry Lewis (cinema nuovo n°21)
"Jerry Lewis, personnage asocial, personnage en marge, est pourtant un être libre. Ses gestes ne doivent rien à la caricature, ni à l'imitation ; ils sont une continuelle invention, la manifestation extérieure d'un caractère qui ne connaît pas, du fait de sa puérilité, les interdiction de la société qui l'entoure."
Adriano Aprà Il maraviglioso mondo di Jerry Lewis (Filmcritica n°141)
Mercredi 31 juillet :
Le Tombeur de ces dames (The Lady's Man), de Jerry Lewis (18 heures, 20 heures & 22 heures).
Jeudi 1er août :
Artistes et modèles (Artists and Models), de Frank Tashlin (18 heures, 20 heures & 22 heures).
Vendredi 2 août :
Un galop du diable (Money From Home), de George Marshall (18 heures, 20 heures & 22 heures).
Samedi 3 août :
Docteur Jerry & Mister Love (Dr Jerry & Mr Love), de Jerry Lewis (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures). Dimanche 4 août :
Le Tombeur de ces dames (The Lady's Man), de Jerry Lewis (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Lundi 5 août :
Artistes et modèles (Artists and Models), de Frank Tashlin (18 heures, 20 heures & 22 heures).
Mardi 6 août :
Un galop du diable (Money From Home), de George Marshall (18 heures, 20 heures & 22 heures).
Exclusivité : Transamerica Express, de Arthur Hiller
"Un film qui vise à distraire de bout en bout sans se prendre au sérieux tout en accumulant les gags, les quiproquos, les dangers de l'aventure et les gares brûlées dans un fracas d'enfer puisque le film se déroule quasi-intégralement dans l'un de ces express américains au luxe impensable chez nous qui relie Los Angeles à Chicago. Nombre de personnages se rencontrent, se catapultent hors du train, se lient ou s'affrontent au gré des circonstances. L'intrigue : des malfaiteurs veulent s'emparer des preuves mettant en évidence le caractère de faux présentés par des Rembrandt. Ajoutons à cette trame divers personnages mêlés contre leur gré aux rebondissements et, surtout, un anti-héros par excellence qui ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe, ni à ce qui lui arrive. Un rôle joué à la perfection par un Gene Wilder dont on a oublié ni l'interprétation de Frankenstein Jr ni celle du Frère le plus fûté de Sherlock Holmes. Le tout aboutit à un excellent spectacle mené tambour battant par un train d'enfer... Ce cinéma-là, dépourvu pourtant de toute prétention et ambition intellectuelle, présente pas mal de connotations sociales visant la société présente dans ce train mais il le fait comme par hasard ce qui, peut-être, est le fin du fin."
Jacques Belmans (Les Amis du film)
Mercredi 31 juillet :
Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
Jeudi 1er août :
Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
Vendredi 2 août :
Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
Samedi 3 août :
Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (14 heures).
Dimanche 4 août :
Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (14 heures).
Lundi 5 août :
Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
Mardi 6 août :
Transamerica Express (Silver Streak), de Arthur Hiller (18 heures).
* L'Action Christine
4, rue Christine
75006 Paris
Tél. : 01.43.25.85.78
contact@actioncinemas.com
Liens : La Femme à abattre |Transamerica Express |Feux croisés |L'Ennemi public |Arthur Hiller |Raoul Walsh |Norman Foster |Edward Dmytryk |George Marshall |Roger Corman - 01/01 Cinéma: La Passion et ses travers
- 26/12 Cinéma: Loretta Young et Natalie Wood
- 05/11 Cinéma: Marlene Dietrich et Michael Curtiz
- 11/09 Cinéma: Film noir et Ernst Lubitsch
- 03/07 Cinéma: Western et Kirk Douglas - acte II
- 27/03 Cinéma: Le retour des "Bad Guys"
- 19/03 Cinéma: Les mauvais garçons
- 31/01 Cinéma: 2e semaine de la quinzaine des réalisateurs et films oubliés à l'Action Christine
- 16/01 Cinéma: La Ville abandonnée acte II à L'Action Christine
- 11/01 Cinéma: La Ville abandonnée à L'Action Christine