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Da Corani Code
On commence à savoir que le Coran, c'est le MAL, qu'il va détruire notre société occidentale tellement, forcément parfaite, bla bla bla... Il y en a même qui en ont fait un fonds de commerce extrêmement lucratif. Au vu des œuvres précédentes de Philip Le Roy, parfois proches des néocons ("américanoïasme" béat oblige) on pouvait craindre de la voir rejoindre les vociférations obsessionnelles d'un inquisiteur genre Dan Simmons comme quoi il faut MASSACRER, EXTERMINER, GÉNOCIDER les musulmans TOUS jusqu'au DERNIER homme (femme et enfant) parce qu'ils sont violents (et on présume qu'il faut être un enfoiré de mécréant pour y voir comme une chtite contradiction...), mais heureusement, on ne se situe pas dans les délires apocalyptiques si lucratifs. L'auteur condamne plutôt l'arsenal politique prompt à faire main basse sur les religions du livre par des fanatiques luttant contre d'autres fanatiques (enfin... les fanatiques, c'est les AUTRES, bien sûr....) — même si, rassurez-vous, au final, c'est quand même les Chrétiens qui sont les meilleurs. Mais une démonstration emmenée dans un roman égrenant comme des perles les clichés du thriller mystique post-Dan Brown, avec des méchants de service (des nazis... islamistes... enfin, des méchants, quoi...), des révélations pas toujours aussi fracassantes que le croit l'auteur (l'ânerie des "soixante-dix vierges au paradis" déjà bien dénoncée), quelques autres bien senties (les relations troubles entre nazis et islamistes), la femme fatale™ de service et une révélation finale virant dans l'apocalyptique. Le tout avec un héros à la Le Roy, surhomme vivant semble-t-il de l'air du temps, capable aussi bien de rosser un bataillon de skins que de citer des écritures avec tout l'apparat du bon droit, ce qui ne l'empêche pas de donner des leçons au passage, puisqu'il détient la VÉRITÉ. Le tout bouge bien avec une écriture fluide, mais c'est du déjà-lu, déjà-vu, déjà-bu qui appelle bien sûr à une suite. On en ressort avec l'impression désagréable qu'une poignée de comiques n'ont pas fini de s'étriper pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire, quels que soient les dommages collatéraux...
Citation
Je crois que l'inspiration divine est à l'œuvre dans la Bible et le Coran. Je crois aussi que ces livres sacrés furent écrits au fil de l'histoire par des auteurs s'inspirant aussi bien de Dieu que de textes antérieurs. Je ne remets pas en cause la foi des gens, ni les effets bénéfiques qu'elle peut avoir. Je remets en cause la portée maléfique d'une instrumentalisation politique.