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Réédition
Tout public
Préface de Michael Connelly
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin
Paris : Calmann-Lévy, mai 2014
360 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7021-5536-3
Coll. "Robert Pépin présente"
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"Le bonheur, c'est simple comme un coup de fil." Ce vieux slogan qui fut pastiché par un groupe punk français, montrant un pendu, revient au premier plan avec ce roman atypique de Michael Connelly. Atypique car il ne met pas en scène un personnage récurrent, mais un "héros" anonyme. Atypique parce que pour une fois ce personnage n'est pas lié au monde judiciaire ou policier et pourtant, son métier même, sera au cœur de l'intrigue et de la narration. Tout commence lorsque Henry Pierce, un chercheur en informatique moléculaire sur le point de déposer les brevets qui vont propulser sa société dans les hautes sphères, déménage suite à une séparation conjugale. Dans son nouvel appartement, à peine installé, le téléphone sonne. C'est semble-t-il un faux numéro qui se répète régulièrement... Le numéro demandé correspond à celui de Lilly une ravissante jeune femme sur son site Internet et appelant à des ébats bien concrets et évidemment tarifés. Henry Pierce veut retrouver cette femme qui semble avoir disparu. On le menace...
À côté de ses séries mettant en scène un policier ou un avocat, Michael Connelly signe-là un roman qui présente un piège prenant, une intrigue à tiroirs où chacun n'est pas exactement ce qu'il est censé être : Henry Pierce est un savant impliqué par ses découvertes et son travail, mais qui voit dans cette aventure don quichottesque l'occasion de racheter une faute passée. Le fil téléphonique est surtout le lacet d'un piège qui peu à peu serre son propre cou.
Le style rend avec intelligence cette lente montée de la paranoïa, de l'inquiétude naissante, de ce téléphone sonnant dans le vide, de cette correspondante disparue, appuyant sur des détails pour créer un suspense qui se construit comme une lente spirale jusqu'à son dénouement, qui permet de tout expliquer de manière extrêmement classique.
Darling Lilly parle à la fois de communication, à travers des personnages qui ne peuvent pas communiquer (et la faute que Pierce veut expier c'est parce qu'il n'a rien dit il y a bien longtemps, provoquant la mort de sa sœur), qui restent coincés dans leur solitude affective et sociale, d'avancées scientifiques vues aussi comme des enjeux capitalistes, de relations amoureuses qui sont surtout tarifées, de crimes commis pour accroître son pouvoir, son prestige et sa richesse. Bref de la réalité qui se cache derrière les beautés glacées qui se vendent sur la toile et les balades le long des palmiers californiens.
Citation
Il est clair que ça ne fonctionne plus entre nous. Il faut qu'on parle, Henry, mais tu n'es jamais à la maison. Va-t-il falloir que j'aille à ton satané labo pour qu'on discute ? Ce serait vraiment triste.