Monstres en cavale

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Roman - Thriller

Monstres en cavale

Anticipation - Road Movie - Prison - Évasion MAJ jeudi 10 juillet 2014

Note accordée au livre: 2 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,9 €

Cloé Mehdi
Paris : Le Masque, avril 2014
616 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-4093-3
Coll. "Masque poche. Contemporain", 41

Mortelle randonnée

À treize ans, Damien a tué son père et sa sœur… Ayant grandi en prison, il s'est transformé en "caillou", ce qui le fait passer pour un débile léger. Mais Damien a tout un monde intérieur... et il est transféré au "Safari", un étrange établissement qui s'apparente à un zoo où l'on rentabilise les pires criminels en les exhibant au bon peuple en mal de sensations. Suite à une évasion, alors en cavale, il tombe sur Cab, une fillette délurée dont les parents sont des criminels eux aussi en fuite. Ils vont tenter de gagner le "Pays des neiges émeraudes", terre promise et de rêve où la police n'a pas droit de cité. Mais un tel pays existe-t-il vraiment ?
Le Prix du premier roman du Festival de Beaune a un palmarès bien inégal. D'une année à l'autre, il fait alterner bonnes surprises (comme Olivier Gay, bien connu de nos services) et ouvrages médiocres. Monstres en cavale, de Cloé Mehdi, se situe entre les deux, et séduit plus par les promesses qu'il contient que par le récit lui-même qui semble partir un peu dans toutes les directions. Avec un point de départ évoquant par certains aspects le romancier Serge Brussolo (ce zoo qui n'est qu'un tremplin), on se situe ensuite plutôt du côté de Karine Giébel (la violence en moins) en tentant de comprendre les motivations de ce monstre qui est également une victime d'abus particulièrement odieux. Si les rapports entre les différents protagonistes sont réussis, il faut bien remplir six cents pages et l'on se perd dans cette cavale à travers une Europe d'anticipation aux multiples personnages, aux enjeux parfois nébuleux, où des intrigues annexes sont évoquées (la façon dont on bourre les détenus de médicaments inadaptés par cynisme) et oubliées donnant l'impression que le tout a été écrit au fil de la plume jusqu'à, curieusement, une conclusion qui semble un brin expéditive, comme si l'auteur n'avait su comment terminer son récit. Il y a donc à boire et à manger dans ce texte qui, comme beaucoup de prix de Beaune, aurait eu besoin d'un sérieux travail éditorial. Mais il y a déjà beaucoup de promesses alors on s'empressera donc d'attendre le prochain roman pour affiner notre avis !

Citation

La prison crée des liens ; les émeutes, les fusillades et la clandestinité les resserrent jusqu'à l'étouffement.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 19 juin 2014
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