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Roman - Policier

Ainsi fut-il

Médical - Assassinat MAJ mardi 24 juin 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9,95 €

Hervé Sard
Saint-Romain-de-Colbosc : Atelier Mosésu, février 2013
218 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 979-10-92100-01-3
Coll. "L'Embaumeur", 2

Repose en morceaux

Il est un pan du roman policier qui est insuffisamment exploré, celui où les auteurs essaient d'insuffler un peu de pastiche, d'humour et de décalage dans leur histoire. "L'Embaumeur", cette collection créée en 2013 qui décide de centrer ses intrigues autour d'un personnage récurrent (à l'instar du maintenant célèbre "Poulpe" et, plus proche dans la dérision des aventures de "Moulard"), joue sur cette possibilité car le héros s'il n'est pas un policier, un légiste, un avocat ni même un journaliste reste quand même quelqu'un qui a un rapport à la mort. En effet, il s'agit d'un thanatopracteur.
Cette enquête initiée par Hervé Sard commence sur les chapeaux de roue. Invité dans un château, Luc, l'embaumeur en question, découvre que le certificat médical qui annonce une mort naturelle a été un peu exagéré car le corps dont il a la charge a été écartelé ! Au gré d'une enquête qui oscille selon la volonté fluctuante du héros et les rebondissements variés se trouve un vieux noble propriétaire du château et milliardaire qui n'a que mépris pour ses héritiers dont la plupart sont des bâtard(e)s. Lorsque l'on pioche, on découvre quelques morts suspectes dans la famille souvent accidentelles en rapport avec des chevaux, et une artiste de cirque lesbienne qui est sans doute l'héritière préférée du vieil acariâtre qui d'ailleurs détestait son seul fils légitime, celui qui a eu le bon goût de se faire écarteler au début du roman.
Faut-il voir dans le titre Ainsi fut-il un double sens avec d'un côté une parabole biblique au passé et de l'autre un adjectif ? De toute façon la futilité, même si on a tendance à la voir négativement, reste le meilleur moyen de lutter efficacement contre la lourdeur d'un monde qui se prend au sérieux. Être futile, c'est savoir qu'il est inutile de hiérarchiser, que les vieux nobles peuvent avoir des enfants crétins, que les cérémonies funéraires sont là pour rassurer les vivants et non pour encenser les morts, que le travail d'embaumeur n'est qu'un ultime maquillage ou le dernier politiquement correct que l'on accorde au défunt, et qu'après tout les vieux médecins de famille ont bien raison de décréter que l'écartèlement est une mort naturelle et logique...
Servi par un style qui manie l'ironie et la litote, et une intrigue policière légère, "L'Embaumeur" continue agréablement sa carrière. Hervé Sard lui donne une touche personnelle, entre humour fin, pochade de carabin (logique aussi !) et description d'une famille atypique, coincée dans son château, comme une fin de race qui entend mourir, mourir avec noblesse et démesure, au galop !

Citation

Il y avait du boulot. Remettre en état convenable un homme démembré, ce n'est pas à proprement parler de la besogne ordinaire.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 24 juin 2014
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