Contenu
Blanche et le vampire de Paris
Poche
Réédition
À partir de 12 ans
Trompeuses apparences
Blanche est maintenant mariée. Elle a su concrétiser son amour pour Alphonse, pour le plus grand bonheur de celui-ci. En cette année 1873, après les graves événements qui ont endeuillé Paris, tout semble revenir à la normale. Pourtant, la jeune femme a bien du mal à se couler dans cette nouvelle vie de femme au foyer : ses enquêtes lui manquent terriblement, et elle n'est décidément pas un cordon-bleu. C'est pour cela que lorsque le hasard et les circonstances la mettent sur les traces d'un criminel aux méthodes rappelant celles d'un vampire, Blanche n'hésite pas une minute : mariée ou pas, elle reste une enquêtrice dans l'âme. Et elle entend bien cette fois encore débarrasser Paris de ce dangereux meurtrier, qui ne sait pas encore qu'il devrait trembler devant cette frêle jeune femme !
Cette enquête est pourtant bien étrange : des hommes sont retrouvés dans Paris, entièrement vidés de leur sang par deux poinçons dans le cou. Un procédé qui, rapidement, va être connu par toute la population et générer une immense angoisse. Et si la capitale abritait un vampire ? Après les années noires auxquelles les Parisiens ont dû faire face, cette menace résonne dans l'inconscient collectif. Pour Blanche, qui ne sait pas bien si elle doit croire ou non en l'existence de ces créatures, il n'en reste pas moins que cette épineuse affaire se révèle périlleuse ; puisqu'elle ne veut inquiéter ni son oncle commissaire, ni son nouvel époux, c'est seule qu'elle se lance dans une minutieuse enquête qui la mènera dans divers hauts lieux de Paris : salons, fumoirs, cabarets, salles de jeux clandestines, alcôves de restaurants... Autant d'endroits où une jeune femme ne devrait pas mettre les pieds. Ce qu'elle apprendra dépassera alors de bien loin son expérience de la méchanceté et de la noirceur des hommes... à moins qu'il ne s'agisse bien d'une créature maléfique.
Si l'avancée en âge de Blanche, inévitable, la sépare quelque peu d'une partie de ses lecteurs (les plus jeunes notamment, pour lesquels le mariage est une étape tardive), cette évolution du personnage permet à Hervé Jubert de donner une très bonne suite aux deux premiers tomes des aventures de la jeune enquêtrice. Une nouvelle et large part est donnée à la responsabilité de tenir un foyer (qu'il s'agisse d'indépendance financière ou de liberté d'action) et aux conséquences de cet envol loin du foyer familial. Blanche doit retrouver ses repères, se donner elle-même une direction dans sa vie domestique... Et l'on ne peut que sourire en l'observant se creuser la tête pour savoir comment préparer un petit plat à son mari alors même qu'elle semble si à l'aise pour combattre le crime et affronter le danger. Elle va être confrontée bien malgré elle aux pires manipulations, réalisant avec stupeur que certaines personnes sont prêtes, pour atteindre leurs noirs desseins, aux pires manœuvres et bassesses, et que chaque acte peut se payer au prix fort. Nous plongeons à nouveau avec délectation dans les bas-fonds de Paris sur les pas d'une héroïne sans peur... sauf face à une marmite !
Blanche et le vampire de Paris est moins rythmé que les deux précédents romans, mais il semble être celui de la maturité : le ton est plus posé, la place donnée aux réflexions (de Blanche ou des autres personnages) est plus importante, les préoccupations des uns et des autres tournent autour de la famille, de l'argent, de l'avenir : des considérations plus "adultes", pour peut-être toucher un public plus large. Les escapades dans les rues de la Capitale sont toujours aussi passionnantes, l'humour distillé notamment par l'oncle de Blanche est omniprésent et efficace, les personnages sont toujours aussi denses et authentiques, et Hervé Jubert dépoussière une nouvelle fois le roman historique. Troisième pari réussi... À quand le quatrième ?
Citation
Je suis désolé de vous l'apprendre, mais les vampires existent, mon petit Léo, répliqua Loiseau. Quelques uns sont même enregistrés dans nos fichiers. Claude a raison. Il est temps de leur faire un brin de causette.