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Dans la tête des tueurs : portraits de profilers
Grand format
Inédit
Tout public
Murderabilia
Sans en renouveler le genre, Véronique Chalmet en renouvelle les objets, en s'attaquant ici aux profilers. Un récit donc, plus qu'une étude, certes documenté, mais qui plonge dans l'histoire d'un art qui fascine. Aux origines, James Brussel, psychiatre, père des profilers modernes. Mais il faudra attendre 1943 pour obtenir le profil le plus détaillé de cette histoire du profilage, effectué cette fois encore par un psychanalyste, Walter Lang qui, dans un rapport de cent pages, tenta de cerner la personnalité de... Hitler. Bien plus tard, un instructeur de l'Académie du FBI créera le premier cours de criminologie appliquée, rénovant le profilage contemporain.
En France, il faudra attendre 2009 pour que la Gendarmerie crée le GAC (Groupe d'Analyse Comportementale), fort de seulement trois inspecteurs spécialisés... Le profilage, on l'aura compris, est surtout resté une affaire américaine. Peut-être parce que profiler n'est pas un métier mais un talent et que les States y sont plus sensibles que la sacro-sainte rationalité française ?
Un art donc, voire un mode de vie nous dit l'auteure, une mentalité, une obsession plus ou moins placée au service de la justice, plaçant dangereusement l'empathie au centre d'une pratique souvent douteuse. L'idée la plus intéressante de l'ouvrage est peut-être là justement, dans cette ambivalence qui fait du profiler un être équivoque, et dans cette culture du crime qui se signale désormais par son ambiguïté, la pratique du profilage, en se répandant, ayant fini par créer des liens entre serial killers et profilers, qui partagent semble-t-il désormais la même pathologie. Les portraits de profilers que nous propose l'auteure en témoignent du reste, construits qu'ils sont sur le modèle de ces récits romanesques de vies de tueurs en série ouvrant à de curieuses jouissances...
Citation
Quand j'interroge un serial killer, je plonge dans les abysses de son âme.