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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Lena Tanant
Paris : Delpierre, juin 2014
408 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-37072-005-4
Abus de confiance
Sarah Durant assiste à l'exécution de Damian Wright, l'assassin de son mari et son fils, sans que celui-ci n'ait avoué où il a caché les cadavres. Peu après, alors qu'elle fouille la forêt, Sarah tombe sur un autre corps... En parallèle, l'agent du FBI Caitlyn Tierney examine l'affaire et découvre que l'ADN découvert, qui a incriminé le condamné, n'était pas celui de Wright. Était-il innocent ? C'est alors que Sarah commence à se demander si son mari et son fils ne seraient pas en vie...
Ce troisième roman écrit par une spécialiste du thriller sentimental (si, si) est un véritable thriller industriel. On ne lit pas un de ces hou-fait-moi-peur pour sa crédibilité, mais là, la barre est placée haut... On se demande comment on a pu envoyer quelqu'un à la mort sur des preuves aussi faibles, mais également pourquoi il suffit qu'une agent du FBI fouine pendant deux minutes pour découvrir le pot au rose ! Et, bien sûr, le fait d'avoir exécuté un innocent ne choque personne... La trame continue à la va-comme-je-te-pousse avec une narration heurtée à travers un style lisse comme un téléfilm du samedi après-midi ou rien n'est mis en exergue, si bien qu'il est difficile de s'intéresser à ce qui se déroule selon une intrigue complexe impliquant bien des personnages-clichés aux réactions souvent peu crédibles dont un méchant Russe de caricature - le méchant est toujours un étranger pas d'chez nous, n'est-ce pas ? Le style n'aide guère : il est purement factuel comme une novélisation, n'entrant quasiment jamais dans la tête des personnages, si bien qu'il est difficile de dire qui est qui entre ces silhouettes uniquement différenciées par leurs noms et des lieux sans présence physique, faute de descriptions ou de notes d'ambiance. Le tout se termine sur une course-poursuite à peine digne d'une série B en direct-vidéo des années 1980, où le méchant veut tout péter parce que, ben, il est MÉCHANT. La traduction n'est nullement en compte (au contraire, certains défauts et redondances du texte original édité à la truelle semblent avoir été corrigés), uniquement le manque de renouvellement du genre outre-Atlantique, livré aux marchands de papier au kilo et où tout travail éditorial est considéré comme une charge inutile... Si un machin pareil en vient à devenir best-seller, cela n'augure rien de bon pour notre genre de prédilection...
Citation
Hal Waverly creusait son chemin à travers une montagne de frites quand Caitlyn revint au Rockslide. Il mangeait comme un homme qui faisait le plein, pas comme un homme qui savoure son plat.