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Roman - Thriller

Les Protecteurs

Politique - Anticipation - Terrorisme - Complot MAJ mercredi 22 octobre 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13,9 €

Emerson Thomas McMullen
The Revisionnists - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sébastien Guillot
Paris : J'ai lu, octobre 2014
442 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-290-06889-2

Le moins pire des mondes possibles

Dans un monde futuriste proche, l'État et un groupe d'opposants ont accès à des machines temporelles. Le gouvernement qui a instauré l'État parfait entend préserver l'histoire, telle qu'elle fut, y compris dans ses aspects les moins glorieux (génocides divers, attentats du 11-Septembre...) et bien entendu les "révisionnistes" veulent la changer. Zed, lui, est une sorte de policier du futur chargé de surveiller le monde de ce début du XXIe siècle afin d'empêcher leurs actions. Allusion ou Hommage à Jardoz ? Car Zed est également le surnom que porte le "barbare" chargé de protéger la société future dans le film prémonitoire de John Boorman, un rôle joué par Sean Connery pour un barbare qui, au fur et à mesure que sa mission progresse, se posera également des questions sur la vérité donnée par ses chefs.
Comme le thème le laisse entendre le roman traite de manipulation. Mais cette manipulation se décline sous toutes les formes : les personnes au cœur de ce récit manipulent ou sont manipulées, voire les deux à la fois. À un bout de la chaîne, une jeune femme asiatique devenue l'esclave volontaire de diplomates sud-coréens, et croit s'en sortir en rencontrant Léo, un homme qui parle sa langue mais dont on ne sait pas s'il souhaite réellement l'aider ou se servir d'elle pour infiltrer la maison du diplomate afin d'en déceler les secrets. Ce même Léo est un intermittent des services secrets chargé d'infiltrer des groupes islamistes et reconverti dans la surveillance des gauchistes de Washington. Parmi ces gauchistes, une jeune avocate qui surprend des secrets financiers, et qui se demande si elle doit les dévoiler ou bien les garder pour elle. À un moment du texte, les services secrets lui transmettront des faux documents pour qu'elle discrédite les gauchistes ; ceux-ci se serviront du piège pour le retourner contre ceux qui le forgèrent.
Du coup, on a l'impression d'assister à une sorte de version sadique du jeu de la barbichette : qui tient qui ?
Profondément désabusé, le roman montre combien les idéalismes sont des pièges qui ne reflètent que le profond machiavélisme des vrais pouvoirs : Léo a fourni, par exemple, des informations qui ont provoqué l'arrestation et la torture d'un jeune homme. Libéré, ce dernier a commis un attentat terroriste : était-il coupable depuis le début ou est-ce l'incarcération qui l'a poussé dans les bras dde nébuleuses terroristes ? Le thème du retournement carcéral étant tout sauf un mythe...
Ce jeu cynique est au cœur du livre et mené par une intrigue qui fait alterner les principaux protagonistes du roman se croisant régulièrement mais chacun avec ses propres problèmes. Toute l'habileté stylistique est sans aucun doute de dissimuler la véritable manipulation dans quelques réflexions sur les enjeux du capitalisme et son mépris de la vie humaine, symbolisé par la mort dérisoire, en Irak, d'un soldat américain. Cela fait de ce roman un très bon thriller d'anticipation sur fond politique biaisé.

Citation

Nous sommes tous entrelacés comme des brins d'ADN, distordant le futur, multipliant et déclinant les possibilités à l'infini.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 17 octobre 2014
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