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Juste une mauvaise action
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Chapman
Paris : Presses de la Cité, octobre 2014
700 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-258-08510-7
Coll. "Sang d'encre"
Opéra italien
Sommes-nous mus par autre chose que notre volonté ? Dans La Règle du jeu, un vieux film de Jean Renoir, un personnage disait que le problème du monde était que chacun avait raison d'agir ainsi qu'il le faisait. C'est en partant de ce constat amer et cynique que Elizabeth George aurait pu construire son intrigue. Tout d'abord, une sombre histoire d'enlèvement d'enfant en Italie. Qui est coupable ? Azhar, le père, qui voulait récupérer sa fille Hadiyyah partie avec Angelina, la mère divorcée, la mère elle-même qui veut cacher l'enfant, le nouveau compagnon qui entend avoir un amour exclusif ou bien alors le détective privé engagé pour retrouver la famille et qui veut tirer son épingle du jeu ?
Face à cette affaire, la police n'est pas en reste car, en Italie, le commissaire chargé de l'enquête est coincé entre son devoir et un chef tyrannique et stupide. En Angleterre (car la fille kidnappée est Anglaise), le sergent Barbara Havers ne sait comment faire car elle est prise entre son métier et son amitié pour le père de la kidnappée. De son côté, l'inspecteur Thomas Linley doit jongler entre les nécessités du service, son amitié pour Barbara et une nouvelle idylle amoureuse.
Si Hadiyyah est retrouvée, plus par hasard que pour des raisons strictement policières (à cause d'une nonne folle, engrossée par son cousin : eh oui nous sommes en Italie et ces gens là ne savent pas se tenir), l'affaire se complique lorsque c'est la mère qui meurt empoisonnée... et que le détective privé anglais pour éviter des ennuis sort ses dossiers. Comme, en plus, les tabloïds anglais s'en mêlent et que Barbara a eu la mauvaise idée de s'acoquiner avec l'un de leurs pires représentants, tout va mal.
Juste une mauvaise action poursuit la saga anglaise de l'auteur américaine avec ses deux personnages principaux. Pris dans leurs déboires sentimentaux, confrontés à une justice et une police italienne très exotique - les procureurs tapent violemment sur les policiers, l'on jette dans les culs de basse-fosse des drogués que l'on accuse de tous les maux, la mafia rôde, les amants sont d'une jalousie maladive et les amitiés passent avant l'éthique -, à une équipe de privés et de journalistes pires que des truands de bas étage, coincés dans des luttes de pouvoir et d'influence au sein même de la police, Havers et Linley se démènent en tous sens, tentent de concilier vie privée et vie professionnelle, chacune au détriment de l'autre et de la patience du lecteur, pour offrir un roman qui aurait pu sortir d'une collection Harlequin, ponctué de quelques miettes d'enquête. La relève de Mary Higgins Clark - mais on le savait déjà -, est assurée !
Citation
Quand elle ouvrit le tiroir du bas de son bureau, il eut un pincement au cœur. Isabelle était une alcoolique, et elle savait qu'il le savait.