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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Irlande) par Cécile Leclère
Paris : Presses de la Cité, septembre 2014
490 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-10562-1
Coll. "Sang d'encre"
Routine, routine
L'inspectrice d'origine irlandaise Maeve Kerrigan ne compartimentalise pas les victimes. Pour elle, celui qui assassine des pédophiles plus ou moins avoués est un assassin à arrêter, d'autant que les accusations n'étaient pas toujours justifiée aux dires de témoins et les instructions bâclées. Mais lorsque la fille d'un caïd de la pègre est enlevée et assassinée à son tour alors l'enquête va prendre un nouvel essor...
Les thrillers industriels se suivent et... se ressemblent, d'autant qu'il n'y a rien dans ce roman qu'on n'ait lu ailleurs, souvent en mieux. Kerrigan est le genre de narratrice qui peuple ce type de romans, ses collègues sont tous nuls parce que c'est des mecs et ne font rien qu'à être méchant, et tout est mis sur le même plan, comme dans un téléfilm lissé : l'idée que les "pédophiles" n'étaient peut-être pas coupables ou que le jugement puisse être nuancé, qui change un peu de la doxa habituelle, ne débouche sur rien, pas plus que la façon très factuelle dont l'héroïne débute une relation avec une femme et un homme est vite évacuée, et la fin assez capillotractée introduit un mobile qui semble soudain tiré d'un chapeau. Et, bien sûr, reste l'éternel besoin de noircir du papier, qui fait que chaque scène est étirée, étirée, et que l'on se perd dans les méandres de la vie intime de l'héroïne tant chaque personnage semble ne faire que passer. Le tout dans un style qui commence de façon très heurtée avant de se lisser, comme si une partie seulement du texte avait été relu... Ce n'est même pas mauvais, juste profondément médiocre au sens premier du terme avec il est vrai une ou deux petites idées pour pimenter le tout. Pas de doutes, si on cherche "quelque chose de pas prise de tête pour lire dans les transports en commun", on peut y aller en étant sûr de sortir du roman comme on y est entré. Pour le reste...
Citation
Les fourgons mortuaires me filaient toujours les jetons. Je passai devant à pas vifs, en retenant ma respiration, au cas où me parviendrait un relent de décomposition. Je savais qu'ils étaient méticuleusement nettoyés, mais je ne pouvais pas oublier leur cargaison habituelle, ni ce qui nous nous apprêtions à découvrir à l'intérieur de la maison. Il aurait été judicieux de me débarrasser de cette répugnance, vu que j'étais à peu près autant impliquée dans le business de la mort que n'importe quel entrepreneur de pompes funèbres. Mais au moins je n'étais pas forcée de toucher les cadavres.