Permis de tuer : chronique de l'impunité policière

Son homme était aussi un guerrier, exécrant les injustices. Il incarnait le flic de choc, camé à l'adrénaline et aux enquêtes sordides. Cette nature conquérante se retournait à présent contre lui. Il lui fallait un os à ronger, pour ne pas se dévorer lui-même.
Laurent Philipparie - Reikiller
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jeudi 21 novembre

Contenu

Essai - Policier

Permis de tuer : chronique de l'impunité policière

Politique - Assassinat - Révolution MAJ lundi 17 novembre 2014

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Collectif
Avec la collaboration de Collectif Angles Morts, Saamir Baaloudj, Amal Bentousi, Marwan Brahmiya, Celik Ilter, Collectif Vérité et Justice pour Lamine Dieng, Comité Justice pour Abdelhakim Ajimi, Farid El-Yamni, Nordine Iznasni & Mathieu Rigouste
Préface de Collectif Angles Morts
Paris : Syllepse, août 2014
190 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-84950-427-7
Coll. "Arguments et mouvements"

Actualités

  • 01/12 Société: En marge de Permis de tuer
    En marge de la publication de l'ouvrage Permis de tuer, nous recevons régulièrement des nouvelles des collectifs contre les violences policières. Nous nous en faisons ici l'écho sans aucune modification ni censure ce qui ne veut aucunement dire que nous cautionnons le ton. Il y a de l'engagement, et cet engagement mérite une visibilité...

    2 août 2019 : Bonjour, nous relayons l'appel des gilets jaunes du Puy-de-Dôme à un rassemblement samedi 3 août à 14 heures place Delille à Clermont-Ferrand pour Steve, pour Wissam et tous ceux à qui on a enlevé la vie injustement. Merci aux gilets jaunes de ne pas oublier, de nous inclure et de ne rien lâcher. Tant qu'il n'y aura pas de justice, jamais, ils n'auront la paix !
    Cordialement,
    Justice et Vérité pour Wissam

    5 juin 2019 : Bonjour, veuillez trouver en pièce jointe l'affiche d'un appel à une rencontre, ce samedi 8 juin, salle Victor Hugo à Croix Neyrat sur Clermont-Ferrand, "de toutes les forces en lutte sur le plan social, climatique et des droits fondamentaux" organisée par les gilets jaunes du Puy-De-Dôme.
    Cordialement,
    Justice et Vérité pour Wissam

    19 avril 2019 : Rencontre nationale contre la criminalisation des luttes. Samedi 11 mai 2019 de 9 h 30 à 17 h 30 à la Bourse du travail de Paris.
    Programme indicatif :
    Matinée : prendre acte de l'autoritarisme
    - 9 h 30 : Accueil
    - 10 heures-11 h 30 : Témoignages de l'autoritarisme et de la criminalisation
    - 11 h 30-12 h 30 : Violences policières et militarisation du maintien de l'ordre
    - 12 h 30-13 h 30 : État d'exception permanent, violences judiciaires, et criminalisation de la contestation
    Après-midi : riposter à l'autoritarisme
    - 14 h 30-16 h 45 : Plénière - Ripostons à l'autoritarisme !
    - 16 h 45-17 h 30 : Conclusion et perspectives
    Cordialement,
    Justice et Vérité pour Wissam

    9 avril 2019 : "La loi votée par le Parlement soit disant au nom du peuple français porte atteinte à la libre expression du peuple. La loi adoptée par l'Assemblée nationale qui prétend encadrer le droit de manifester reste, malgré la censure partielle du Conseil constitutionnel, une atteinte grave aux libertés publiques et à l'équilibre des pouvoirs. Dans un contexte de répression policière et judiciaire exceptionnel, l'exécutif s'arroge des pouvoirs exorbitants. Participer à une manifestation ne saurait signifier le risque pour chacun et chacune d'entre nous d'être poursuivi, d'être gravement blessé, fiché et condamné pénalement comme financièrement. Soumettre les participants et les participantes à une manifestation à une fouille systématique, faire d'un visage en partie couvert un délit, persister dans l'usage d'armes qui mutilent, voici l'esprit et la lettre de mesures qui sont autant d'entraves à l'exercice d'un droit essentiel en démocratie : celui de manifester publiquement, collectivement et pacifiquement son opinion. Cette loi de circonstance est un lourd risque d'arbitraire des gouvernements d'aujourd'hui comme de demain, nous en exigeons l'abrogation. C'est pourquoi nous appelons à manifester partout en France et à Clermont-Ferrand le samedi 13 avril 2019 à 14 heures, départ place de Jaude !"
    Justice et Vérité pour Wissam

    22 mars 2019 : Bonjour, deux évènements auront prochainement lieu :
    À l'invitation du Festival Étudiant Contre le Racisme et les Discriminations nous assisterons à un débat sur le thème "Violences policières - une lutte pour la justice et la vérité" avec Omar Slaouti et un membre du Comité Justice et Vérité pour Wissam le mercredi 27 Mars à 20 heures, à la faculté de lettres de Clermont-Ferrand.
    À une demi-heure de Clermont-Ferrand, à la maison des associations de Saint-Genès-Champanelle, sera projeté au Festival Cinéma Social et Engagé 63 le film Les Coups de leurs privilèges le samedi 27 avril.
    Bon week-end et à bientôt !
    Justice et Vérité pour Wissam

    7 mars 2019 : "Les Nations unies, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) ou encore la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) imposent que des enquêtes effectives soient menées dès qu'il existe un motif raisonnable de croire que des actes de torture ou des mauvais traitements ont été commis. Pour être effectives, ces enquêtes doivent être indépendantes, rapides, complètes et approfondies. Elles doivent permettre de déterminer si le recours à la force était justifié, de réunir des preuves, d'interroger les victimes présumées, les suspects et témoins oculaires, d'identifier et de sanctionner les personnes responsables. Les enquêtes doivent enfin associer la victime ou ses proches à toute la procédure et être transparentes vis-à-vis du public. Pour l'ACAT, l'affaire de Wissam El Yamni est emblématique des (trop) nombreuses difficultés que rencontrent les victimes de violences policières et leurs familles pour obtenir des enquêtes effectives, en témoigne le combat que mène sa famille depuis plus de sept ans..."
    Article de l'ACAT.
    Justice et Vérité pour Wissam

    3 mars 2019 : Bonjour, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences policières, il y aura une manifestation à 13 heures place Guichard sur Lyon.
    Cordialement,
    Justice et Vérité pour Wissam

    13 février 2019 : Bonjour à tous, la deuxième édition du challenge Wissam aura lieu le dimanche 24 février au gymnase André Autun de Clermont-Ferrand. Toute aide de différentes natures pour apporter toujours plus de joie aux enfants est toujours la bienvenue.
    À dimanche !
    P.-S. : voici un récapitulatif de la première édition.

    4 février 2019 : La famille de Wissam El Yamni et ses soutiens ont tenu une conférence de presse à 10 h 30 ce matin dans les locaux de la Ligue des Droits de l'Homme 63 en présence de Maitres Borie et Canis. Cette conférence intervient deux jours après la remise à la famille des conclusions d'un rapport d'un collège d'experts médicaux mandatés par la Cour d'Appel de Riom (63) pour faire la lumière sur les causes du décès de Wissam le 9 janvier 2012 suite à une arrestation policière le 1er janvier 2012.
    Le rapport rédigé le 9 janvier 2019 vient balayer les précédentes thèses affirmant que la mort de Wissam résultait de la consommation d'un mélange de drogue et d'alcool. Ce nouveau rapport démontre scientifiquement que l'influence de la cocaïne était nulle, inexistante. Pour la famille et notamment la mère, que la justice reconnaisse enfin ses erreurs déshonorants ainsi que l'évidence que l'intervention d'un tiers peut être retenue comme élément déclenchant le coma puis le décès de Wissam est un énorme soulagement.
    Ce rapport rigoureux et sérieux représente une avancée vers la vérité et la justice, et nous confirme qu'il existe des experts judiciaires honnêtes. Cependant, il n'en demeure pas moins qu'il n'est qu'un pas complet en raison de l'absence de tout un épisode (ce qu'il s'est passé dans le couloir du commissariat) que les experts à la différence des autorités ne pouvaient qu'ignorer de par les éléments qu'on leur a donné.
    La famille El Yamni attend que la juge d'instruction mette en examen le policier qui aurait sa part de responsabilité selon les experts médicaux dans la mort de Wissam et qu'elle fasse elle aussi preuve de responsabilité et de proactivité en acceptant nos demandes d'audition par elle-même des témoins du couloir du commissariat, de préférence en compagnie des avocats.
    Justice et Vérité pour Wissam

    3 février 2019 : Des éléments nouveaux et importants concernant le décès de Wissam El Yamni suite à une arrestation policière le 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand nous amènent à organiser une conférence de presse. Nos avocats maitres Jean-François Canis et Jean-Louis Borie y participeront.Celle-ci aura lieu le lundi 4 février à 10 h 30 au local de la Ligue de Droits de l'Homme à Clermont-Ferrand, 21 rue Jean Richepin, Salle B26. Nous espérons avoir le plaisir de vous rencontrer à cette occasion.
    Cordialement,
    Justice et Vérité pour Wissam

    5 janvier 2019 : À l'invitation du CGA, le Comité Justice et Vérité pour Wissam participera à une réflexion collective ouverte à tous le lundi 7 janvier à l'Université populaire et citoyenne du Puy-de-Dôme (au 3 rue Gaultier de Biauzat, 63000 Clermont-Ferrand) à 20 heures.
    À l'invitation de l'Association des Amis du Temps des Crises, le Comité Justice et Vérité pour Wissam participera également le jeudi 10 janvier, à Clermont-Ferrand à l'espace Georges-Conchon au 3 rue Léo Lagrange, à la projection du documentaire Illégitime violence en compagnie du réalisateur Marc Ball. Projection ouverte également à tous, également à 20 heures.
    Nous tenons à remercier toutes les personnes pour l'aide et le soutien précieux qu'elles apportent pour le rassemblement du samedi 5 janvier à Paris.
    Nous vous souhaitons, à vous ainsi qu'à vos proches, une heureuse année !

    30 avril 2016 : Le même capitaine de police de Clermont-Ferrand encore impliqué dans des violences policières
    Parmi les vingt-cinq policiers présents lors de l'arrestation de Wissam El Yamni le Jour de l'an, le plus gradé était un capitaine de police qui a certainement donné des ordres aux policiers qui ont transporté Wissam El Yamni au commissariat avant qu'il ne tombe dans le coma. Alors qu'il devait lui-même se prêter au test d'alcoolémie, le capitaine s'auto-administrera la supervision des faux tests et il mentionnera par un procès verbal dont il sera l'auteur, et qui ne sera que la seule preuve, que les policiers sont négatifs au test d'alcoolémie. On retrouve le capitaine de police dans cette vidéo donnant l'ordre de charger des manifestants alors qu'ils lèvent pourtant les bras et qu'ils sont inoffensifs et sur la voie publique. Il avait pourtant été également rappelé, lors de la commission d'enquête parlementaire ayant suivi la mort de Rémi Fraisse à Sivens, que les TASERS sont interdits dans les missions de maintien de l'ordre. Admirez également le coup de poing à la 36e seconde sur un individu à terre.

    18 avril 2016 :
    Veuillez trouver un reportage de Lundi Matin sur l'affaire Wissam El Yamni.

    17 mars 2016 :
    Une expertise toxicologique affirme que Wissam El Yamni n'était pas drogué au moment de l'interpellation mortelle du 1er janvier 2012. Le jour de l'an 2012, Wissam El Yamni tombe dans le coma suite à une arrestation policière. Des traces de drogues auraient suffi pour beaucoup à justifier le décès et son état malgré les témoins, les constations médicales, les évidences, les preuves disparues. Trois médecins légistes vont avancer trois causes différentes :
    - mort par pliage ;
    - mort par allongement de temps de QT ;
    - mort subite causée par la drogue.
    Chacune de ces thèses ne reposant que sur le statut de "l'expert" et non sur sa science. La dernière thèse étant une mort d'origine provoquée par la drogue. La chambre d'instruction de Riom profite de cet imbroglio dont elle est pourtant responsable pour annuler la mise en examen des deux policiers directement impliquées en 2015. Une expertise cardiologique indépendante démontrait déjà en 2013 par un argumentaire purement scientifique que le coma ne pouvait pas être causé par un problème d'origine cardiaque. Une autre expertise toxicologique a été mise dans le dossier judiciaire. Pascal Kintz, reconnu comme étant l'un des plus grands toxicologues au monde démontre par un argument purement scientifique que Wissam El Yamni n'était pas sous l'emprise de drogues au moment de l'interpellation. On n'est pas sous l'influence de la drogue à 4 ng/ml dans le sang. L'expertise toxicologique démontre que la mort causée par la drogue n'est pas non plus concevable. Il s'agit du deuxième rapport d'expertise indépendant réalisé honnêtement par une sommité dans son domaine qui exclue une mort à la fois d'origine cardiaque et à la fois d'origine toxique. La partie civile attend de la justice et notamment de la chambre d'instruction qu'elle agisse enfin pour rétablir la justice et la vérité sur les causes réelles de la mort.

    18 janvier 2016 : Le jour de l'an 2012, Wissam El Yamni retrouve des amis d'enfance sur le parking de son quartier d'enfance. Des videos filmées à ce moment-là permettent de connaître les personnes présentes et surtout de voir que Wissam portait une ceinture. À une dizaine de mètres où des vidéos du jour de l'an le montrent filmé, Wissam El Yamni jette une pierre sur un véhicule de police. Il est 3 h 20 du matin. Wissam El Yamni est interpellé rapidement selon les témoins à l'entrée parking de l'école Jean de la Fontaine à Clermont-Ferrand. Selon la version policière, Wissam El Yamni aurait appelé la police de son téléphone avant de jeter une pierre. La partie civile est catégorique, la voix enregistrée avec un accent bien marqué ne correspond pas à celle de Wissam El Yamni (qui est né à Clermont-Ferrand), ni même à celles des personnes présentes qui l'entouraient. Arrêté par surprise, par Arnaud P., le policier qui ne le quittera plus avant qu'il tombe dans le coma, il est menotté face contre terre. Des policiers qui arriveront sur les lieux diront qu'il était calme. Étonnamment, il n'est pas emmené directement au commissariat. Certains témoins parlent pendant cet intervalle de temps d'un premier passage à tabac dans les dix minutes qui suivent.
    Beaucoup pensaient que c'était ce passage à tabac qui avait entrainé la mort. Version aujourd'hui peu plausible aux vues de l'ensemble des éléments judiciaires. Il y avait vingt-cinq policiers. Deux policiers l'emmènent au commissariat, ce qui est la preuve qu'il était calme. Le policier qui l'a interpellé reste avec lui sur la banquette arrière. Arnaud P. n'aura pas la moindre égratignure. Une autre voiture accompagne la voiture canine qui transporte Wissam El Yamni. Dans une seconde version, en raison de la disparition de la ceinture, beaucoup pensaient que la mort avait été pu provoquée par un étranglement ou par un étouffement dans la voiture. Version aujourd'hui également peu plausible. Arrivé au commissariat, plusieurs policiers affirment qu'il était encore conscient. Un policier affirmera même qu'il parlait encore. Selon la version policière simplement deux policiers le déposeront dans le couloir du commissariat où ils constateront qu'il est par magie tombé en arrêt cardiaque.
    Selon une autre version, la version aujourd'hui la plus plausible, un autre passage à tabac avec les policiers de la voiture qui accompagnaient la voiture canine aurait eut lieu dans le couloir du commissariat entrainant le coma. C'est souvent à l'endroit où la victime meurt que le crime a lieu. Arnaud P. apparaitra le visage jouissif dans une vidéo filmée dans la salle des geôles qui n'étaient pas pleines comme il était dit pour justifier qu'on l'avait laissé dans le couloir du commissariat (le pantalon au niveau des chevilles et sans ceinture). Wissam El Yamni est plongé dans le coma, en soins intensifs, par des policiers qui étaient ce soir-là, nuit de la Saint-Sylvestre, censés le protéger des autres et surtout de lui-même.
    Une analyse toxicologique est effectuée. Elle montre des traces de cocaïne. Ces traces suffisent à justifier selon la version policière qu'il était sous emprise de drogues au moment de l'interpellation. Les parties civiles soulignant dès le début que les taux sont très faibles et ne peuvent pas expliquer son traitement, ni même son état. La force strictement nécessaire ne peut pas tenir. Pendant qu'il est toujours dans le coma, le capitaine de la police judiciaire vient prendre des photos qu'il mettra, lui ou un autre, dans un procès verbal daté du 1er janvier. Ces photos seront remplacées par d'autres dans les jours qui suivent, toujours dans le procès verbal du 1er janvier. L'équipe médicale prend également des photos le 2 janvier. La famille prend des photos les jours suivants. Pendant que Wissam El Yamni est dans le coma, la police revient prendre de nouvelles photos avant qu'il ne décède. Wissam El Yamni décèdera neuf jours plus tard, le 9 janvier. Une autopsie est effectuée dans la foulé à Saint-Étienne, sans le dossier médical, sans les photos du 1er janvier. Wissam El Yamni est autopsié comme s'il venait de mourir.
    Entretemps, nous faisons connaissance du dossier judiciaire. La police des polices conclue, qu'il n'y a pas de violences dans le parking du commissariat malgré les nombreux témoins et alors que c'est une évidence. Il n'est peut être pas mort dans le parking mais il est peu probable qu'il n'est pas subi de violences. La police des polices cherche à imposer une mort par pliage dans la voiture préférant croire à la version d'un seul policier. Préférant surtout croire une version qui a le mérite d'éviter une cause de la mort beaucoup moins acceptable par l'opinion publique. Il n'y avait dans le dossier que des photos en noir et blanc très mal photocopiées d'un visage dont on ne voit rien. À ce moment-là nous ne pouvons pas douter de la sincérité du capitaine de la police judiciaire. La police n'effleure pas la possibilité d'un autre passage à tabac dans le couloir du commissariat alors que cette version nous apparaît comme celle qui doit être privilégiée.
    Mi-janvier 2012, le médecin légiste rend un pré-rapport d'autopsie. Celui-ci ne mentionne aucune fracture alors qu'elles étaient rendues publiques. S'il réfute la mort d'origine cardiaque en raison d'absence de lésion cardiaque et du faible taux de drogues trouvé, il affirme qu'une excroissance osseuse aurait pu accélérer une mort par pliage. La version du pliage ne repose que sur la version d'un policier, elle sera contredite par les autres médecins légistes. Pendant ce temps, Wissam El Yamni est en attente d'inhumation. Son corps n'est pas conservé dans le froid. La justice joue depuis le départ la montre. La version du pliage est retenue jusqu'au rapport final en mars 2012. Les parties civiles demandent dans le bureau de la juge une contre-autopsie. L'autopsie n'a pas été réalisé avec le dossier médical (radios, scanners, constations médicales du 1er janvier). Lors de cette rencontre nous voyons les originaux en couleur des photos placées dans un procès verbal du 1er janvier. On comprend alors qu'il s'agissait en réalité des secondes photos prises lors de leur deuxième venue alors qu'il était dans le coma et remplacées dans les quelques jours d'après dans le procès verbal du 1er janvier. On donne directement instantanément les photos que l'on a pris après le 3 janvier par la famille où Wissam El Yamni est plus marqué que sur les photos censées être prises le 1er janvier. Tout le monde comprend alors à ce moment-là que le dossier a été ficelé et que les photos ont clairement été antidatées.
    Toujours en mai 2012, la justice refuse de réaliser une contre-autopsie. Depuis le 1er janvier, le corps de Wissam El Yamni n'est toujours pas inhumé. Elle demande un complément d'expertise avant une contre-autopsie avec cette fois le dossier médical. Le but est clairement de donner au médecin légiste de Saint-Étienne une chance de se rattraper. La juge qui n'est pas malhonnête pourtant est clairement le dindon de la farce. En juin 2012, à la suite du complément d'expertise du médecin légiste de Saint-Étienne, le corps de Wissam El Yamni en putréfaction est envoyé pour une contre-autopsie à Poitiers. L'état du corps rend impossible une contre-autopsie réelle, elle est faite sur dossier. Il est ensuite enterré six mois après sa mort. Le médecin légiste de Saint-Étienne change de version. Trois fractures réapparaissent comme par magie. Pas toutes. Il s'agit désormais d'une mort d'origine toxique et un allongement du temps de QT dans les tracés cardiologiques, prises pendant qu'il était en soins intensifs, en serait la preuve. Il ne croit pas plus en la version du pliage qu'il a pourtant avancé le premier.
    Le médecin légiste de Saint-Étienne n'est pas connu comme étant malhonnête. Il n'y a pas lieu de douter de sa honnêteté. Il a bâclé son autopsie ou a été influencé. Le fait qu'il dise qu'il n'y a aucune lésion cardiaque semblerait prouver son honnêteté. Il lui aurait suffi de dire qu'il y avaut des lésions cardiaques, et la thèse d'une mort subite aurait pu être légitime. Entretemps, nous apprenons par l'hôpital l'existence des photos prises par les médecins le 2 janvier. Photos que la police des polices n'a pas récupéré avec le dossier médical. Elles sont jointes au dossier et confirment ce que nous disions au juge, c'est-à-dire que les photos annexées le 1er janvier dans le procès verbal du capitaine judiciaire ne peuvent pas être du 1er janvier. Où sont donc passées les premières photos du 1er janvier ? Aujourd'hui encore nous ne le savons pas.
    Nous demandons alors un acte judiciaire : que l'on date les photos numériques. Cet acte nous est refusé par le premier juge d'instruction qui accorde une confiance aveugle au capitaine judiciaire qui pourtant lui ment. En septembre 2012, vu le refus de la juge d'instruction de dater ces photos, et face aux évidences, nous saisissons la chambre d'instruction. Celle-ci, alors honnête, demande une expertise technique sur l'appareil photo et l'ordinateur du capitaine judiciaire. Le policier de la police des polices qui a dédouané les policiers avant toute autopsie s'auto-administrera la commission rogatoire qui doit mener à l'expertise technique. Alors qu'il n'a rien d'un expert, il fera lui-même cette expertise et il dira dans un verbiage extraordinaire que les photos du 1er janvier sont bien du 1er janvier. La troisième juge d'instruction, beaucoup moins naïve, beaucoup plus intelligente et beaucoup plus honnête, relèvera qu'il n'avait pas à faire cette expertise n'étant pas un expert technique, et étant surtout juge et partie. Une autre expertise technique sera ordonnée. Celle-ci révélera que l'ordinateur et l'appareil photos ont été formaté en février 2013, c'est-à-dire après la demande de les analyser et avant son expertise technique.
    En avril 2013, les résultats de la contre-autopsie tombent. Nous connaitrons le rapport une semaine après que les conclusions (qui s'avéront erronées) soient rendues public. Il reprend la version d'une mort toxique donnée dans la seconde version du rapport du médecin légiste de Saint-Étienne. Les fractures seraient toutes anciennes. Les marques au cou causées par des frottements de vêtements. Il aurait été en plus, au moment de l'interpellation, sous l'emprise de la cocaïne. Un cocktail dangereux de coca-éthylène, mélange explosif d'alcool et de cocaïne, ça fait peur... (Sauf que les policiers n'ont pas la moindre égratignure et que celui qui est tombé dans le coma c'est Wissam El Yamni). Là aussi, selon le médecin légiste de Poitiers, l'allongement du temps de QT dans les électrocardiogrammes en serait la preuve. Le nombre de mensonges dans ce rapport est impressionnant. Le médecin légiste va jusqu'à justifier de prendre les photos les plus proches des événements pour analyser les blessures et faire deux lignes plus loin de contraire, analyser les photos à partir des photos les plus éloignées de ces événements. Il est clairement malhonnête. Il triche sans vergogne dans son argumentation à plusieurs reprises.
    Une expertise de cardiologie indépendante réalisée en quinze jours seulement prouvera qu'il n'y a aucune anomalie cardiaque. Beaucoup de médicaments administrés peuvent influer sur l'espace QT et notamment l'ÉRYTROMYCINE. Cette influence de l'hypothermie explique parfaitement le début des troubles électriques sur le premier électrocardiogramme à 9 h 32. Deux heures seulement après sa mise en place, sa majoration à 21 h 08 au maximum de l'effet hypothermique, et sa normalisation le 3 janvier alors que l'hypothermie est suspendue depuis vingt-quatre heures. La concordance entre allongement du QT et l'onde J d'Osborn, leur présence, leur majoration et leur disparition renforcent le lien entre l'allongement entre le QT et le traitement thérapeutique et non pas avec la drogue. Le médecin légiste de Poitiers avait préféré prendre comme expert cardiologue, un gériatre qui avait dit publiquement en décembre 2003 dans le magasine du CHU Poitiers : "Si le patient est en bonne santé intellectuelle et physique et ne présente qu'une pathologie, par exemple un infarctus, il relève de la cardiologie et non de notre filière."
    Suite à ces observations, une autre expertise est demandée. Cette fois, trois experts judiciaires doivent rendre un rapport. Ce rapport tombera non pas quinze jours après comme systématiquement dans nos expertises indépendantes, mais près de deux ans après la précédente. Ce rapport contredit la version du temps de QT avec les mêmes arguments que l'expertise indépendante de cardiologie. Les fractures qui étaient inexistantes pour un premier médecin légiste, puis réapparues comme par magie dans un second rapport, puis antérieures aux événements pour un deuxième médecin légiste, sont pour le troisième médecin légiste, accidentelles : la conséquence de chutes. Les scanners, les radios, les constations médicales du 1er janvier ne sont pas utilisées pour décrire les blessures alors qu'elles permettraient de savoir beaucoup plus de choses. Les fractures aux côtes, certifiées par les premiers médecins et le procureur à l'époque des faits, n'existent plus. La mort par coup n'est même pas envisagée alors que l'on sait qu'une fracture du plancher orbital peut provoquer un coma, et alors que la conclusion de nombreux médias sera que "les experts excluent une mort par des coups" (rien ne permet d'affirmer que la fracture du plancher orbital ne soit pas arrivée lors de l'interpellation). On nous dit que les marques au cou, qui étaient des frottements de vêtements dans les précédentes autopsies (les photos n'étaient pas alors rendues publiques), sont compatibles désormais avec des prises digitales lors de l'interpellation alors que les policiers affirment qu'à aucun moment ils ne lui ont touché le cou. Les versions des témoins de l'arrestation et des autres policiers ne valident pas cette hypothèse. Elles l'infirment. Les experts concluent ensuite sans démonstration que la drogue a pu provoquer un arrêt cardiaque alors que l'ensemble des éléments de l'autopsie ainsi que les analyses prouvent le contraire. Ce rapport d'expertise affirme sans démontrer ni justifier. Il faut croire des experts parce qu'il s'agit d'experts. Force est de constater qu'il n'y a aucun argument scientifique, aucune source scientifique qui permettrait d'appuyer cet argumentaire dans le rapport d'expertise.
    Quelqu'un disait : "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément."
    Il suffirait alors d'avoir des traces de drogues pour mourir de drogues. Qui peut le croire ?

    10 novembre 2015 : Le comité informel présente "De Ferguson à Wissam El Yamni ..."
    Vendredi 27 novembre 2015 à l'Hôtel de Ville - 55 avenue de l'Union Soviétique - 63000 Clermont-Ferrand :
    20 heures: Débat international "Mais que se passe-t-il aujourd'hui dans ce monde ?" avec Matthieu Burnel (mis en examen dans l'affaire Tarnac), Youssouf Madiba (comité Ferguson in Paris), Saïd Bouamama (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires).
    Samedi 28 novembre 2015 au Cinéma le Rio - 178 rue Sous les vignes - 63100 Clermont-Ferrand :
    13 heures : Cantine de soutien + débat libre.
    20 h 30 : Diffusion du film Qui a tué Ali Ziri suivi d'un débat en présence du réalisateur et de familles de victimes.

    29 avril 2015 : La famille d'un jeune mort lors d'une interpellation policière dans le désarroi face à un nouveau revers.
    Alors que le monde entier porte son attention les crimes policiers aux États-Unis et s'accorde pour dénoncer les dysfonctionnements systémiques au sein de la police américaine, les familles de victimes au cours d'interpellations en France essuient un nouveau revers.
    Mardi 28 avril 2015, la famille El Yamni, dont le fils Wissam décédait après être tombé dans le coma au cours d'une interpellation à Clermont-Ferrand dans les premières heures du 1er janvier 2012, a reçu les conclusions du collège d'experts nommés dans leur affaire.
    Tant attendu pour rétablir les faits constatés par le Chef du Service de Cardiologie et le Chef du Service Anesthésie et Réanimation du CHU de Clermont-Ferrand, le rapport se contente au contraire de réaffirmer la thèse d'un médecin légiste de Poitiers, ville où exerçait par ailleurs le Procureur de Clermont-Ferrand auparavant. Selon le rapport, Wissam El Yamni, trente ans, serait donc mort d'un arrêt cardiaque dû à une consommation de drogues, "toute autre hypothèse" - notamment celle, avancée par les experts du CHU, de la strangulation par la ceinture qu'il portait ce soir-là et qui n'a jamais été retrouvée, – "étant écartée", sans plus d'explication.
    ` L'affaire pourrait ainsi être classée.
    Cette nouvelle tombe comme un couperet pour la famille, qui, face aux émeutes suivant la mort de Wissam, avait appelé au calme, et à faire confiance à la Justice. Les contradictions entre l'enquête de l'Inspection Générale de la Police Nationale et celle du médecin de Poitiers avaient mené la famille El Yamni à commander l'expertise indépendante auprès du CHU de Clermont-Ferrand. Celle-ci démontrait l'impossibilité d'une corrélation entre une infime trace de drogue dans le sang et un arrêt cardiaque, réaffirmant en revanche les traces évidentes d'une strangulation. C'est suite aux conclusions de cette expertise que le Procureur Général de Clermont-Ferrand avait annoncé, le 10 janvier 2014, qu'un Collège d'Experts entamerait une nouvelle enquête, dont les résultats seraient rendus dans les six mois.
    Cette première victoire qui avait donné aux proches de Wissam le sentiment d'une justice possible a un goût amer aujourd'hui. Pour Farid El Yamni, frère de la victime, "un an et demi plus tard, ces conclusions nous donnent tort. Pas dans les faits, mais dans notre appel à faire confiance à la Justice. Lorsque nous voyons la famille de Freddie Gray appeler au calme et à laisser la Justice faire son travail, cela nous prend aux tripes. Nous avons envie de hurler 'non, laissez faire ces émeutes qui émeuvent le monde entier, et ne comptez que sur vous-mêmes pour faire condamner ses meurtriers !' Parce que nous savons désormais que la Justice ne protège pas les gens comme nous. Elle protège ceux qui les tuent."
    Article sur les détails de l'affaire

    5 mars 2015 : "Dans le cadre des prochaines semaines de mobilisation contre les violences policières, nous souhaitons lancer une deuxième campagne de communication nationale de sensibilisation du grand public.
    Nous invitons ceux qui le souhaitent à afficher dans leurs villes ou leurs villages les affiches créées par nos amis du collectif "Résistons ensemble contre les violences policières" évoquant par un dessin, l'histoire d'une personne assassinée par la police.
    Voici le lien pour les télécharger.
    Si vous préférez coller des stickers "Urgence notre police assassine", faites-le-nous savoir directement à travers les mobilisations à venir ou bien contactez-nous par mail en nous précisant le nombre et l'adresse afin que l'on puisse vous les faire parvenir.
    À tous ceux qui résistent parfois illégalement pour le respect de la dignité humaine, à tous ceux qui nous apportent un coup de main, merci.
    Urgence notre police assassine"

    29 janvier 2015 : "Interrogations suite aux explications sur l'annulation de la mise en examen d'un des deux policiers de la brigade canine par la chambre d'instruction.
    La chambre d'instruction présente la version de l'arrestation comme étant une réalité. Ce n'est pas la version relatée par les témoins. Pourquoi présenter cette version comme une vérité alors qu'elle n'en est qu'une version ? La version des policiers a évolué. D'abord il s'agissait de dire que se sont les chiens qui l'ont arrêté puis se sont les policiers et finalement la dernière version c'est un mix des deux : un double arrêt coup de poing, coup de chiens...
    La chambre d'instruction relate une version d'un policier qui affirme que Wissam El Yamni faisait mine de mourir à l'arrivée au commissariat, elle ne révélera pas que cette version a évolué, ce même policier affirmait dans d'autres déclarations qu'il était parfaitement conscient puisqu'il parlait. Ce qu'un autre policier dans le couloir confirme. Les témoins du commissariat l'ont bien entendu crier pour savoir qu'il était encore vivant à l'arrivée du commissariat. Témoins que l'on demande expressément à ce qu'ils soient entendus par les juges d'instruction et non par les collègues de la police des polices qui ont mené de fausses commissions rogatoires.
    La chambre d'instruction affirme que les policiers se sont rendu immédiatement compte qu'il faisait un malaise, ce qui contredit la chronologie des événements. Il y a eu de longues minutes avant l'appel alors que les policiers ne se sont pas écartés de Wissam El Yamni de quelques mètres comme le montrent les vidéos des geôles. Vidéos qui montrent un Arnaud P. aux anges, le sourire aux lèvres, et pas du tout inquiet de la situation, mais bien au contraire jouissif sans ses équipements (bâton télescopique entre autres). Loin de la version qui soulignerait une bienveillance des policiers, cette nuit de la Saint-Sylvestre par des fonctionnaires, professionnels, payés par le contribuable (dont nous-mêmes) pour nous protéger des autres et de nous-mêmes !
    La chambre d'instruction affirme que l'appel a été émis à partir du téléphone de Wissam El Yamni. Nous avons écouté cet appel. Il ne correspond ni à la voix de Wissam El Yamni, ni à la voix des personnes présentes ce soir-là avec lui et qui ont été identifiées et dont aucun n'a un accent du sud (comme l'auteur de l'appel). Les mêmes personnes qui ont fait cette enquête sont liées à d'autres mensonges dans l'enquête. Il serait intéressant de vérifier les horaires de cet appel. Vérifications qui ne peuvent être que réalisées par des agents du ministre de l'intérieur...
    La chambre d'instruction affirme que Wissam El Yamni était excité alors que les policiers n'ont pas la moindre égratignure, alors qu'il venait d'être aspergé par deux fois à la gazeuse, alors que même des policiers affirment qu'il était calme, alors qu'il venait de se faire taper une première fois, alors qu'il était entouré de vingt-cinq policiers et de chiens, alors que l'on nous cache l'enregistrement radio au niveau du parking qui montrerait le contexte, alors que les policiers écoutaient de la musique et fumaient. C'est un non-sens et c'est contradictoire avec la version des nombreux témoins qui sont tous des menteurs, et s'ils relèvent la marque des voitures et les horaires avant même qu'elles soient connues, c'est un hasard.
    La chambre d'instruction révèle que l'alcoolémie était négative pour six policiers alors qu'il y en avait beaucoup plus que ça. Pourquoi ? Parce que dans la première version des faits ce nombre est dissimulé. Dans la première version des faits, le capitaine de police n'est pas présent sur les lieux. C'est le capitaine de la police nationale qui contrôle à l'éthylotest le taux d'alcoolémie alors qu'il est directement concerné en tant que hiérarchique direct, en tant que personne qui aurait dû elle-même y participer parce qu'il s'avère qu'il était présent. Si les policiers n'avaient rien à se reprocher pour avoir menti ?
    La chambre d'instruction relate qu'un conseiller technique affirme que les gestes des policiers sont conformes aux gestes à partir du contexte.
    La version de cette personne, interrogée par deux fois par la police des polices, à l'initiative de la police des polices (tellement c'était un bon client), n'est pas objective, et ne se base que sur une version narrative des d'une personne directement concernée. Cette version est en contradiction avec les violences subies. Pourquoi valider une version des événements alors que rien ne prouve que le transport s'est déroulé comme l'affirme Arnaud P. ? Il ne s'agit pas d'investigation d'ordre technique, mais de simples jugements à partir de faits non avérés et hautement improbables par des personnes liées au ministère de l'intérieur et donc collègues.
    La chambre d'instruction évoque une cause d'origine toxique alors que la dernière expertise l'exclue. Pourquoi l'évoquer s'il est avéré que la cause ne peut pas être d'origine toxique ?
    La chambre d'instruction revient sur l'autopsie de Saint-Étienne. Elle ne révélera pas qu'il a été autopsié sans le dossier médical, sans les photos du 1er janvier, et avec une version des faits présentée comme vérité (comme pour la chambre d'instruction). Elle ne révélera pas que le médecin légiste devient expert de sa propre autopsie, qu'il se contredit lui-même, et qu'il affirme une cause de mort dont les expertises prouvent qu'elle est fausse.
    La chambre d'instruction ne s'étonne pas que l'expertise radiologique lors de la contre-autopsie est réalisée par quelqu'un qui n'est pas reconnu comme étant expert radiologue par la cour d'appel. Elle va même chercher à le justifier en soulignant qu'elle est souvent appelée. Cette pseudo radiologue, bien choisie, ira jusqu'à dire que l'ensemble des fractures étaient antérieur à l'arrestation. Mais bien sûr !
    La chambre d'instruction ne s'étonne pas que l'expertise cardiologique de la contre-autopsie est réalisée par un gériatre qui n'est pas reconnu comme étant un expert radiologue par la cour d'appel. Elle va même chercher à le justifier en signalant qu'il a un diplôme en cardiologie.
    Peut être mais il ne pratique pas la cardiologie et il en connait moins que le moindre cardiologue en fonction et encore moins que les experts en cardiologie. Et si le procureur de Clermont vient de Poitiers c'est certainement un hasard.
    La chambre d'instruction ne s'étonne pas que le médecin légiste de Poitiers n'a à aucun moment cherché à évoquer d'autres formes de strangulation que celle d'une ceinture. Elle utilise des mails envoyés comme l'a si bien fait le médecin légiste de Poitiers pour ne pas évoquer une strangulation manuelle (sur la partie droite du cou).
    La chambre d'instruction ne s'étonne pas que les marques sont analysées non pas à partir des photos les plus proches des événements, mais celles dont les côtes du dossier rapportent au 10 janvier.
    La chambre d'instruction relève des divergences sur la version des témoins sans s'étonner par ailleurs des contradictions dans la version des policiers dans le parking et au commissariat. Mais ça, ça ne compte pas. Elle va même dire que la version des policiers est globalement confirmée devant le juge alors que la version a évolué au court du temps notamment sur l'état de conscience et sur le dé-menottage, et qu'elle est incompatible avec d'autres versions et à la video des geôles. Ĉa ne compte pas. Pas plus d'ailleurs que les policiers de la police judiciaire de leur propre initiative alors qu'ils sont directement concernés ont pratiqué une pression sur les témoins, en les interrogeant à maintes reprises. C'est sûr que mettre la pression sur des témoins est un gage de vérité. La chambre d'instruction va même par minimiser les violences subies sous prétexte qu'elles n'auraient pas beaucoup duré. Elles seraient donc acceptables ?
    La chambre d'instruction souligne que Pascal F. n'a pas pu se défendre dans le dossier car il a été mis en examen deux ans après les faits. Il va jusqu'à en appeler aux droits de l'homme. C'est l'église qui se moque de la charité. Comme si le procureur, les enquêteurs, les juges d'instruction, les médecins légistes et consorts ne les avaient pas défendus.
    Les droits de l'homme, oui les droits de l'homme...
    La chambre d'instruction ne révélera pas d'ailleurs que des ordinateurs et des appareils photo ont été formatés après qu'il avait été décidé de les analyser, après une énième tentative du même enquêteur à l'origine de l'enquête de la police des polices de noyer le poisson dans un simulacre de commission rogatoire les plus indécents.
    La chambre d'instruction ne s'étonnera pas que les enregistrements ont été perdus avant d'être miraculeusement retrouvés, et si les enregistrements ont été hachés et censurés c'est un hasard. Toujours un hasard.
    La chambre d'instruction révèle bien que le 13 janvier 2014 un collège d'experts étaient nommés pour faire la vérité sur la mort de Wissam El Yamni. Par contre, elle ne souligne pas que ce collège devait se prononcer dans les cinq mois. Plus d'un an après les faits, il n'y a toujours rien. C'est toujours un hasard si les délais sont explosés.
    La chambre d'instruction était la seule institution sur laquelle on avait encore confiance. On pensait sincèrement jusqu'à lors qu'elle souhaitait faire la vérité sur la mort de Wissam El Yamni. Le ministère de la justice doit savoir que nous ne sommes pas les seuls à être étonnés, et que seul le changement de certaines personnes peut expliquer ce changement de comportements.
    La justice ne juge pas des assassins, elle se juge et se condamne elle-même en plus de nous faire souffrir.
    La souffrance que l'on nous inflige par ceux qui sont censés nous protéger est cruelle. Nos vies ne sont pas inutiles.
    La famille El Yamni

    21 janvier 2015 : "Annulation de la mise en examen d'un des deux policiers de la brigade canine impliqué dans la mort de Wissam El Yamni à Clermont-Ferrand.
    Le 1er janvier 2012, deux policiers menottent Wissam El Yamni et ne le quittent plus des yeux. Dix minutes plus tard, alors qu'aucun de ces policiers n'a la moindre égratignure, il tombe dans le coma.
    Avant même les résultats de l'autopsie, la police des polices s'empresse de dédouaner les policiers impliqués directement dans la mise à mort.
    Faire des conclusions avant même les éléments de l'enquête ne choque pas puisque les éléments de l'enquête seront ensuite cherchés, controlés, validés par ces mêmes personnes qui ont pris dès le départ parti. Ce n'est que le début du festival de l'hypocrisie.
    Après une série de mensonges d'experts les plus indécents les uns des autres, le procureur général de Riom annonce en janvier 2013 devant la presse qu'un collège d'experts va donner au maximum dans les cinq mois suivants les raisons pour lesquelles Wissam El Yamni est mort.
    Le Parquet aurait-il retrouvé la raison ?
    Que nenni ! Un an après cet énième mensonge, soit trois ans après les faits, nous sommes toujours dans l'attente de la vérité, juste de la vérité.
    Parallèlement, nous apprenons le 20 janvier 2015 que la mafia policiaro-judiciaire annule la mise en examen d'un des policiers, plus intéressée par une mise hors de cause sans condition que par la vérité.
    Le festival de l'hypocrisie continue, le combat aussi.
    Urgence notre police assassine"

    12 janvier 2014 : "Journée contre les violences policières à Montpellier le 24 janvier.
    - 14 heures : manifestation au départ du tram C3 Plan Cabanes.
    - 17 heures : débat au 14 rue Aristide Ollivier en compagnie de Farid El Yamni (Urgence Notre Police Assassine), Jonathan (Angle Mort), Milan (Manifestant puni pour l'exemple).
    - 21 heures : concert au 14 rue Ariside Ollivier.
    Cordialement
    P.S. : Réaction suite aux attentats et à l'injonction de manifester.
    Que les choses soient claires. En tant qu'humains nous ne pouvons nous réjouir de la mort d'un homme caricaturiste ou policier. Nous avons même beaucoup de respect pour ces policiers morts, qui font honneur à leurs métiers là où d'autres en font le déshonneur. Nous compatissons la douleur des proches des victimes.
    Nous aurions voulu marcher au nom de la liberté des expressions, en solidarité des journalistes, contre le racisme et l'antisémitisme. À cette marche, est associée un hommage aux victimes policiers. Les policiers assassinés ne sont pas bien sûr les mêmes que ceux qui ont assassinés nos frères. Mais ils appartiennent à une institution policière qui nous veut du mal, nous fait du mal et qui ne se remet jamais en cause. Le monde change, pas elle. Elle s'y refuse, et nous en sommes les premières victimes.
    Ne pas se faire justice soi-même est déjà tendre la main à l'institution. Que l'on nous demande pas d'en faire plus, n'en déplaise aux injonctions dont on nous assaille. Nous tendrons la main le jour où l'institution fera preuve de bienveillance.
    Le jour de l'attentat de Charlie Hebdo, nous étions en conférence de presse avec le CRAN pour souligner les incohérences sur la mort de Bertrand à Joué lès Tours.
    L'information aurait dû créer un Watergate hexagonal : un mensonge d'État était révélé couvert par le procureur de la République, le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre. On apprenait qu'il y avait bien des caméras sur le commissariat, l'État a fermé les yeux sur des vidéos qui auraient validé ou invalidé une version. L'information est passée à la trappe, oubliée comme les assassinats se déroulant dans nos banlieues depuis quarante ans et les mensonges d'État liés. Il y a des mensonges d'État, des centaines de morts et une profusion d'injustices acceptables par les médias, par les institutions et par l'opinion publique.
    Si nous avons une injonction à marcher, ce sera aux côtés de la sœur de Bertrand, mise en garde à vue alors que son frère était assassiné par des policiers multirécidivistes, sali à tort par les médias et les gouvernants, et oublié à l'heure où la vérité commençait à faire surface.
    À force de pointer du doigt le musulman, le noir, l'Arabe comme un monstre, telle une prophétie auto-réalisatrice on le façonne : '... Inconsciente république, qui oublie que l'on récolte ce que l'on sème, et ne connaît pas encore le prix des conséquences à payer..." (18 décembre 2014).
    Urgence notre police assassine'

    6 janvier 2015 : "À l'invitation du CRAN1 nous interviendrons lors de la conférence de presse organisée le mercredi 7 janvier à 10 h 30 à la Maison du Barreau (Paris).
    Nous reviendrons sur l'affaire de Joué-les-Tours et nous montrerons à quel point elle est symptomatique d'une urgence d'une réforme du système judiciaire concernant les enquêtes sur les crimes policiers.
    Nous reviendrons plus précisément sur l'indépendance, sur les orientations, sur la communication, sur le rôle du parquet, de la police des polices et des experts à travers plusieurs affaires."

    1. Affaire de Joué-les-Tours : le CRAN organise une conférence de presse le mercredi 7 janvier à 10 h 30, à la Maison du Barreau, 2 rue de Harlay, 75001 Paris

    31 décembre 2014 : Joué-les-Tours. Le collectif encourage les journalistes à poursuivre leur travail auprès des membres de la société civile
    "Suite à la conférence de presse du Procureur de Tours sur la mort Bilâl Nzohabonayo à Joué-les-Tours mercredi 31 décembre, les associations du Collectif Stop Le Contrôle au Faciès, dont, en premier lieu le Collectif Urgence notre Police Assassine regroupant les familles de victimes de morts dans le cadre d'interpellation policières et le Collectif Brigade Antinégrophobie, encouragent les journalistes à continuer leurs investigations au cours des semaines à venir, alors que s'organisent des contre-enquêtes menées par les témoins de la scène et proches de la victime.
    En l'absence forte étonnante de caméras de vidéosurveillance, à la fois à l'extérieur et à l'intérieur du commissariat, et au vu des éléments apportés par les nombreux témoins, les associations perçoivent l'insistance du Procureur à "couper court à" toute piste divergeant de la piste antiterroriste comme une simple tentative d'intimidation de tous ceux qui chercheraient à poursuivre leurs recherche sur la base d'autres éléments. Elles s'interrogent par ailleurs sur le positionnement ferme et immédiat de deux Ministres de la République, dont le Premier Ministre, aux côtés du Procureur pour appuyer la version policière du drame en moins de vingt-quatre heures, sans attendre que l'enquête suivre son cours, prenant en compte chaque élément de l'enquête.
    Elles notent également le silence de Christiane Taubira, garde des Sceaux, pourtant habituellement loquace en ce qui concerne l'indépendance de la Justice.
    Ayant alerté les médias sur les versions divergeant de celles des policiers dès les premières quarante-huit heures après le drame grâce à une contre-enquête sur place, Urgence Notre Police Assassine tient à rappeler le rôle essentiel des journalistes dans ces affaires, à l'instar de celle de Rémi Fraisse, dans laquelle ces derniers ont permis de faire la lumière sur des faits cachés par le Ministère de l'Intérieur. Elle salue les journalistes ayant suivi cette même rigueur journalistique en approfondissant leur enquête du drame de Joué-les-Tours.
    Au vu des indications croissantes de l'absence de fiabilité des versions policières ou de l'indépendance du Procureur au fil des affaires, elles encouragent les rédactions à faire des appels à témoin directs, se donnant ainsi les moyens de mener des enquêtes indépendantes des communiqués de presse officiels. Elles les invitent également à se tourner plus systématiquement vers les membres de la société civile travaillant sur ces questions, lanceurs d'alerte trop peu pris au sérieux dans les jours suivant ces drames alors qu'ils sont les premiers à se rendre auprès des familles et témoins, et donc à pouvoir fournir des éléments confirmant ou infirmant les sources policières.
    Si les associations saluent la récente création de la commission d'enquête parlementaire sur le maintien de l'ordre au cours de manifestations présidée par Noël Mamère, elles rappellent qu'il y a aujourd'hui, en France, plus d'un mort par mois dans le cadre ou des suites d'une intervention policière1.
    Elles appellent donc les parlementaires de tous bords à se pencher plus sérieusement sur les processus d'enquête dans le cadre de morts au cours ou des suites d'interventions policières en général, et notamment sur les experts balistiques ou autres, dont il n'est pas rare qu'ils soient pris en flagrant délit de mensonges2.
    Enfin, les associations du Collectif étudient les possibilités pour se constituer partie civile dans une plainte contre les forces de l'ordre, en soutien aux collectifs locaux."

    1. Homicides, accidents, malaises, légitime défense : 50 ans de morts par la police
    2. Flash-ball : en plein dans le mille

    21 décembre 2014 : "Le Collectif Urgence Notre Police Assassine, composé de familles de personnes décédées au cours ou des suites d'une intervention policière, a décidé de mener une contre-enquête dans le cadre de la mort d'un jeune homme décédé au commissariat de Joué-les-Tours le 20 décembre 2014.
    La police des polices ayant à nos yeux démontré, dans de nombreuses affaires, qu'elle n'était pas digne de confiance et suivait des ordres plutôt que la vérité, nous lançons un appel à témoins et à contacts à Joué-les-Tours afin de discerner le vrai du faux sur ce qu'il s'est passé, et de conseiller la famille sur les démarches à suivre dès les premiers jours.
    Nous questionnons la hâte systématique à relayer la version policière lors qu'il y a un mort, sans interroger des témoins ou habitants qui pourraient apporter un contexte ou des éléments différents concernant l'événement.
    Nous notons notamment l'absence de l'usage du conditionnel à la fois par les forces de l'ordre, les journalistes et les responsables politiques, en premier lieu le Ministre de l'Intérieur et le Premier Ministre, dont l'absence de retenue pose question, l'enquête n'étant qu'à ses débuts, et ne se basant visiblement, que sur une version des faits."
    Collectif Urgence Notre Police Assassine

    14 décembre 2014 : "Samedi 20 décembre 15 heures, Place Stalingrad à Paris : Non lieu pour les assassins d'Ali Ziri (le 12 décembre 2014) et huit mois de prison ferme pour un manifestant qui manifestait contre les violences policières.
    'Confirmation du non-lieu par la cour d'appel de Rennes dans l'affaire d'Ali Ziri, cette nouvelle sonne comme un coup de marteau dans ma tête, me glace le sang.
    Comment recevoir cette nouvelle ? Je ne sais pas, je ne sais plus, ce que je sais c'est que ça me fait mal à moi et à d'autres familles, gronde en moi un sentiment d'injustice une colère obscure qui me fait mal et pourrait faire mal à d'autres.
    Est-ce que nos vies n'ont pas plus de valeur que ça ?
    Est-ce que l'État de droit existe bien en France ?
    Vos mensonges, votre hypocrisie, vous tueront un jour.
    La France a tué une partie de moi, une partie de nous, la France sous l'étendard donneuse de leçons, ne se les applique pas.
    La vérité et que la France est menteuse, hypocrite, vote des lois pour ceux qui ne peuvent pas se défendre et protège des assassins, des voyous en col blanc, des politiques.
    La France le pays des Droits de l'Homme, républicaine..., des belles paroles qui sonnent faux. Il arrivera un jour où cette France créera le chaos dans la tête des gens. Vous récolterez ce que vous avez semé et en payerez les conséquences.
    Pour toutes ces raisons nous serons là samedi 20 décembre à 15 heures, place Stalingrad, pour dénoncer les deux poids deux mesures, huit mois de prison pour un manifestant qui manifeste contre les violences policières et un non-lieu pour des policiers qui tuent.
    Amal Bentounsi au nom du Collectif urgence notre police assassine"

    12 décembre 2014 : Le bâtonnier de l'ordre des avocats Claude Savary prend position
    "Suite au placement en garde à vue de quatre avocats clermontois, mardi 9 décembre, le bâtonnier de l'ordre des avocats Claude Savary vient de prendre position.
    Comme nous l'avions indiqué mercredi 10 décembre, Claude Savary, bâtonnier de Clermont-Ferrand, n'avait pu répondre à nos sollicitations sur cette affaire.
    'Très pris à l'occasion de la manifestation contre le projet de loi Macron', il assure 's'être tenu régulièrement informé de l'évolution de la situation'.
    Il entend aujourd'hui 's'exprimer sur sa position et celle du barreau de Clermont-Ferrand', via 'un communiqué, après s'être entretenu avec les avocats mis en cause'.
    'Il est bien évident que ceux-ci ont l'intention de déposer une plainte pour violation du secret de l'instruction dans les prochaines semaines, sauf bien entendu si Monsieur le Procureur de la République prenait l'initiative d'ouvrir une enquête préliminaire sur des faits qui sont avérés.
    Il serait en effet tout à fait extraordinaire et incompréhensible de reprocher à des avocats le non-respect du secret professionnel alors même que le secret de l'instruction est violé par d'autres, et le serait en tout impunité.
    Il est de plus regrettable de constater que les cabinets d'avocats sont trop souvent la cible de mesures de perquisition ou autres de façon infondée, le bâtonnier Delarue de l'ordre des avocats près la cour d'appel d'Amiens en ayant récemment fait les frais.
    Les avocats dans leur ensemble et ceux de Clermont-Ferrand dans ce cas précis restent et resteront vigilants et réagiront vigoureusement et énergiquement autant de fois qu'il sera nécessaire dans de telles situation.' Claude Savary a indiqué que 'les avocats du barreau de Clermont-Ferrand apportent leur soutien aux confrères concernés' (ceux ayant été placés en garde à vue puis laissés libres mardi dernier NDLR)."

    3 décembre 2014 : "Comme il a été dit dans l'émission : on ne radicalise pas, on s'adapte à ceux qui se radicalisent et qui ne nous laissent pas le choix.
    À bon entendeur. Écoutez le podcast".

    24 novembre 2014 : "En attendant la prochaine carotte de la mafia policière.
    En attendant la prochaine pirouette de la justice.
    En attendant que l'on sorte enfin des tennis relationnels que l'État nous offre et qui nous destinent aux abîmes.
    En attendant que l'on réconcilie chaque portion du peuple par la vérité et par de la bienveillance.
    En attendant que toutes les voix, tous les regards timides cessent d'être attentifs, mais commencent à espérer, commencent à oser et surtout commencent à agir.
    Dans le cadre du Lyon Antifa Fest 2014 :
    Discussion autour de Permis de tuer samedi 13 décembre à 15 heures. Librairie La Gryffe (5 rue Sebastien Gryphe - 69007 Lyon).
    Avec Amal Bentounsi, Farid El Yamni et le Collectif Angles Morts".

    19 novembre 2014 : Journée d'action contre les violences policières à Nantes, Paris, Partout samedi 22 novembre.
    - Samedi 22 novembre à partir de 14 h : journée nationale et internationale contre les violences policières, Picnic la police, Place de la Réunion à midi, Paris.
    Aussi :
    - Jeudi 20 novembre à 12 heures sur le parvis de l'université Paris 8 (Saint-Denis Université) : manifestation contre l'occupation et les violences policières.
    - Assemblée générale jeudi 20 novembre 12 h 30 – Amphi C2 - Paris.
    - Paris 1 : 9e étage devant la cafeteria, jeudi 20 novembre à 9 heures.
    - Paris 3 : devant le Parvis, mercredi 19 novembre à 11 heures.
    - Paris 7 : en bas de la passerelle, vendredi 21 novembre à 11 heures.
    - Paris 8 : devant le parvis, jeudi 20 novembre à 12 heures.
    'Si vous ne faites pas attention, les journaux vont vous faire haïr les oppressés et aimer les gens qui les oppressent.' Malcom X"

    31 octobre 2014 : "Pour les parisiens un appel à une grande manifestation dimanche 2 novembre à 15 heures métro Stalingrad est lancé.
    Pour faire suite à la manifestation de ce mercredi nous vous invitons à venir avec vos casques de moto, de vélo ou de trottinette (voir le texte pourquoi nous sommes casqué.e.s).
    Dans les quartiers, aux frontières et dans les luttes, la police réprime, mutile, et assassine. Nous n'appellerons pas au calme, nous ne laisserons pas le silence retomber, nous n'oublierons rien !
    P.-S. : Pour nos amis toulousains 'Samedi 1er novembre à 15 heures au Capitole - manifestation casquée'.
    Pour nos amis lillois 'Ni oubli ni pardon, m

Danger : la police tue !

L'ouvrage est saisissant et implacable. En trente années, cent jeunes sont morts sous les coups de la police dans les cités, la plupart du temps oubliés car pas assez blancs pour retenir l'attention. Des meurtres commis dans le plus grand silence judiciaire. Mises bout à bout, les peines cumulées par leurs auteurs ne passeraient pas les cinq ans de prison... Pour cent jeunes tués, qui plus est le plus souvent lâchement : à dix contre un, par balle, étranglement, étouffement... Des meurtres, sinon des assassinats (prémédités cette fois), dont nul n'a voulu entendre parler. Et cela continue, et s'accélère même sous le gouvernement de Manuel Valls. On recense désormais plus de dix morts suspectes par an dans les quartiers dits sensibles. Des meurtres racistes de ce racisme d'État qui file chaque jour sa raison fétide.

Six de ces meurtres font l'objet d'une enquête dans cet ouvrage portée essentiellement par le MIB (Mouvement de l'Immigration des Banlieues), les premiers à avoir initié un travail de fond sur cette situation intolérable auprès des Pouvoirs Publics tout comme des familles. Des familles qui n'ont cessé de demander justice sans jamais l'obtenir. Six enquêtes qui nous livrent des dossiers parfaitement ficelés qui soulèvent l'indignation. Celle de découvrir par exemple cette violence institutionnelle faite aux familles des victimes, sans parler du harcèlement policier pour les faire taire, tout comme des pressions judiciaires, médicales, psychiatriques, sociales... C'est tout l'arsenal de l'État français déployé pour salir et faire taire les causes réelles de ces morts. Six enquêtes qui dévoilent l'état au plus bas de la démocratie en France. Six enquêtes donnant à rencontrer des familles exemplaires qui expliquent avec une rare intelligence les raisons pour lesquelles elles ont décidé de transformer leur douleur en combat politique. Des raisons civiques avec le Bien Commun pour horizon. Six enquêtes fouillées, qui dévoilent la collusion entre la justice et la police, et la nature politique de cette violence, qui s'est substituée au dialogue démocratique comme manière de gouverner une nation. Une violence dont on voit bien combien elle s'exerce ethniquement sur les jeunes Maghrébins issus des quartiers populaires. Un racisme structurel, ordonné, organisé, qu'un énorme et quotidien mensonge politico-médiatique tente de plus en plus désespérément de recouvrir. Et c'est ainsi tout le fonctionnement de la machine policière, de la machine judiciaire, de la machine médiatique, de la machine politique qui est mis à nu dans ces enquêtes. Une seule machine à vrai dire, faite pour maintenir l'ordre social inégalitaire et raciste de la République des riches. Une République orchestrant jour après jour l'affrontement, et le meurtre de ceux qu'elle a décrété sacrifiables.

Six enquêtes qui établissent la carte précise des pratiques d'occupation de la police et montrent combien elles sont fermement ancrées dans le passé colonial de la France. Six enquêtes qui pointent la vérité la plus crue de notre société, où la police est devenue le bras armé des classes dominantes, assurant la ségrégation sans laquelle leurs beaux quartiers voleraient en éclat. D'une police qui a recyclé les méthodes de répression issues de la guerre et de la colonisation, de l'esclavage aussi bien, organisant le tout en un système destiné à soumettre les moins privilégiés. D'une police dont le geste fondateur fut celui du 17 octobre 1961, jour où des centaines d'Algériens sans défense périrent en plein Paris sous ses coups. Et dans lequel on peut en effet voir le crime fondateur de cette Ve République qui n'en finit pas de fossoyer nos espérances et la démocratie.

NdR - L'anthologie comporte des textes de : Saamir Baaloudj, Amal Bentousi, Marwan Brahmiya, Celik Ilter, Collectif Angles Morts, Collectif Vérité et Justice pour Lamine Dieng, Comité Justice pour Abdelhakim Ajimi, Farid El-Yamni, Nordine Iznasni & Mathieu Rigouste.

Citation

Si la France acceptait de reconnaître ses crimes, tous ses fondements s'écrouleraient.

Rédacteur: Joël Jégouzo jeudi 13 novembre 2014
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