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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Arrêtez-moi

Social - Tueur en série - Vengeance MAJ lundi 17 novembre 2014

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Lisa Gardner
Catch Me - 2012
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard
Paris : Albin Michel, octobre 2014
470 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-25989-9
Coll. "Spécial suspense"

Télénovela désespérante

Quelqu'un a assassiné les deux meilleures amies de Charlene Grant un 21 janvier à 8 heures. Persuadée qu'elle est la prochaine sur la liste, Charlene demande son aide à l'inspectrice D. D. Warren. Celle-ci accepte, bien qu'elle soit sur une affaire de justicier traquant les pédophiles recrutant sur Internet. Mais Charlene recèle bien des zones d'ombre : elle a occulté une partie de son passé. De plus, les deux victimes ne se sont pas débattues, ce qui donne à penser qu'elles connaissaient leur bourreau. Lorsque le tueur s'avère être une femme se faisant nommer Abigail qui s'invite au rendez-vous entre un pédophile et sa future victime, D. D. se demande si Charlene elle-même n'est pas celle qu'elle traque...
Au moins, en se plongeant dans un roman de Lisa Gardner, on n'est pas dans de la littérature. Plutôt un de ces téléfilms comateux du samedi après-midi uniquement conçus pour occuper un créneau de quatre-vingt-dix minutes moins les publicités (même un personnage admet à moment donné "on est en plein mélodrame télévisuel", ce qui ressemble fort à un éclair de lucidité). Sauf que les quatre-vingt-dix minutes syndicales s'étirent sur quatre cent soixante-dix pages bien tassées, avec ce qu'il faut de redondances et de passages inutiles et répétitifs (combien sont consacrée à l'entraînement de Charlene, détaillé jusqu'à la moindre goutte de sueur ?), et on a même le droit au zentil toutou de service pour la dose de bouldhum cher aux téléastes. Comme souvent, même si on ne peut la soupçonner de complaisance, l'auteur emploie des thèmes peu reluisants : on reproche aux séries TV d'être de petits manuels du criminel soucieux de ne pas se faire prendre, là, on a le vade-mecum de l'apprenti-pédophile doté d'un accès Internet (source de tous les maux, bien sûr) et la résolution implique tout de même (sans déflorer) un infanticide assez sordide. Le tout avec des personnages si génériques qu'on finit par avoir du mal à les différencier, d'autant que selon la doxa actuelle, l'action progresse surtout en dialogues. Le pire est encore que dans ce brouet faussement consensuel émergent de bons passages noyés dans la routine du thriller industriel bas de gamme, comme si l'auteur pouvait faire beaucoup mieux. Mais il faut croire qu'on recherche plus la routine, comme ces réalisateurs hollywoodiens simples yes-men faisant la drouille que les studios leur disent de faire. Et ça marche, avec assez d'investissement des éditeurs pour avoir sa petite place sur la liste de best-sellers (vous ne croyez tout de même pas que ces listes reflètent effectivement les chiffres de vente ? Hein ? Mais non, je n'ai rien dit...). On en arrive à faire croire aux gens que le polar, c'est effectivement ça, comme on fait passer la bouillasse en boîte pour du cinq étoiles à un public transi d'effroi à l'idée de ne pas faire comme tout le monde. Désespérant...

Citation

Je crois que dans quatre jours, quelqu'un va essayer de me tuer. Mais il faudra d'abord que ce salaud m'attrape.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 17 novembre 2014
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