Le Label N

Alors elle se met à lui raconter, d'une voix d'abord tremblante, puis colérique au fur et à mesure de son récit. L'abus qu'un cousin plus âgé a commis sur sa sœur Sandra, et comment celle-ci s'est éteinte petit à petit et a fini par se suicider. Elle parle de son incompréhension, de sa stupeur puis de son besoin de prendre de la distance avec sa famille.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Policier

Le Label N

Secte MAJ mardi 25 novembre 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9,95 €

Jess Kaan
Préface de Virginia Valmain
Saint-Romain-de-Colbosc : Atelier Mosésu, juillet 2013
248 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 979-10-92100-07-5
Coll. "L'Embaumeur", 6

Luc Marteau ?

Lorsqu'il est appelé dans le Nord-Pas-de-Calais pour exercer ses talents, Luc Mandoline, autrement dit L'Embaumeur, ignore qu'il va entrer à son insu dans le monde pervers d'un maître auto-proclamé pervers et diabolique qui vient d'accrocher une victime à son tableau de chasse. Or il n'est que la partie émergente d'eaux troubles où se baigne une société secrète de fins de race se prétendant supérieure. Mais face à ses pseudos-surhommes, L'Embaumeur n'est pas du genre à se laisser faire. Ça va swinguer chez les Ch'tis !
À ses débuts, Luc Mandoline avait un peu souffert de sa filiation évidente avec un certain Gabriel Lecouvreur bien connu de nos services, mais un Gabriel Lecouvreur débarrassé de ses aspects politiques (souvent plus folkloriques qu'autre chose). Cependant, de titre en titre (notamment le gouleyant Deadline à Ouessant) il s'émancipe peu à peu de cette paternité encombrante plutôt due à la disparition presque totale des vraies séries populaires. Jess Kaan en grand habitué des littératures de l'imaginaire met sans peine les deux pieds dans la mare du polar dont il se réapproprie les codes avec aisance, preuve que les frontières sont plus poreuses que ne le prétendent les ayatollahs de la pureté des genres - s'il en reste encore... Et même, dirait-on, de cette branche du polar qu'est le dur-à-cuire ! Inutile de dire que dans cette histoire, L'Embaumeur n'est pas un tendre, et qu'il passerait facilement pour un émule de Mike Hammer sans les a priori douteux de Mickey Spillane. Et pourquoi pas ? Le sous-genre a été bien trop longtemps en sommeil alors qu'il a parfaitement le droit d'exister et même de se réinventer (voir l'œuvre captivante de Jacques Olivier Bosco). Ce roman nous offre également l'essence même de la littérature populaire : un méchant convaincant que l'on croirait sorti d'un giallo, et une société secrète qui n'a heureusement rien à voir avec Dan Brown. Cerise sur le gâteau, dans cette toile à grand spectacle digne d'un film de Bruce Willis, l'écriture est soignée et maîtrisée, avec une économie de moyens remarquable et un vrai souffle épique. Du coup, ce roman s'apparente à un tour de train fantôme parfaitement réussi et qui se dévore en apnée. Pas de doutes, Luc Mandoline a bien mérité sa place au comptoir, à la Sainte-Scolasse ou ailleurs...

Citation

De ses bourlinguages à répétition, de ses clash parfois destructeurs, souvent salvateurs, il avait tiré un enseignement : la réalité n'est ni blanche ni noire, juste une somme de grisailles personnelles. L'individu le plus sain recèle tant de fissures qu'accorder sa confiance à autrui s'avère le don ultime d'un siècle qui se cherche.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 25 novembre 2014
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