Les Chiens de guerre de l'Amérique

Dans le lit, Jeanne ne bouge pas. Jeanne ne bouge plus depuis quatre ans. Jeanne n'est plus qu'un corps inerte et allongé. Elle, la vraie Jeanne, celle qui animait cet organisme léthargique, celle qui donnait vie à ce corps désormais passif, s'est perdue quelque part dans les méandres de sa conscience. On ne sait pas très bien où. Loin en tout cas.
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Essai - Espionnage

Les Chiens de guerre de l'Amérique

Politique - Géopolitique MAJ mercredi 09 septembre 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Public connaisseur

Prix: 23 €

Jean-Jacques Cécile
Paris : Nouveau monde, octobre 2008
300 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-84736-372-2

Le crime salarié en eau noire

Un rapport du Congrès, en 2008, éclairait la situation : on comptait officiellement 190 000 "civils" américains engagés en Irak sur le terrain militaire, contre 160 000 soldats US ! N'offrant aucune visibilité médiatique, ces chiens de guerre accomplissaient toutes les tâches dévolues autant aux forces d'intervention que de répression policière. Beaucoup l'ont payé de leur vie, sans bien sûr que l'opinion ne s'en inquiète, et pour cause. Milices, commandos, hommes de main évoluant en toute impunité, ils sont aussi à l'origine du plus grand nombre de bavures accomplit lors d'engagements armés. Comment en est-on arrivé-là ? Extrêmement renseigné, l'ouvrage en détaille les raisons et les aboutissements. Pas une société de ce genre n'échappe au regard aiguisé de l'auteur. Le lecteur dispose ainsi des organigrammes, des spécialités, des lieux d'engagement de ces sociétés presque comme les autres. Et ce n'est pas le moindre des effarements que de découvrir les énormes marchés qu'elles se sont ouvertes en si peu de temps, avec la complicité des institutions fédérales. Car même si leur logique s'est amorcée dès l'Antiquité égyptienne, c'est au fond dans les années 1970, avec la guerre du Vietnam, que sont nées les plus modernes d'entre elles. Executives Outform par exemple, ou les Old Boys Network britanniques, passant directement des SAS au service de sa Majesté au mercenariat salarié, voire la plus puissante aujourd'hui : l'empire Blackwater, créé en 2004 et comptant quelques 14 000 spécialistes de l'action armée. Or il semblerait que les plus inquiétants développements de ces sociétés soient à venir. De nouveaux débouchés s'offrent à elles, dont ceux des catastrophes naturelles (à la Nouvelle Orléans, Blackwater assurait la sécurité des villes), ou ceux des guerres africaines dites "ethniques", voire du crime : l'éradication de la "criminalité" en zone urbaine... Proposant clef en main, indifféremment, coup d'État militaire, déstabilisation des États, guerres de conquêtes territoriales ou éliminations de personnalités, on le voit, il n'y a que le choix qui embarrasse, car pour le reste, il suffit de mettre le prix. Et même, dans un effort de démocratisation, ces sociétés se sont ouvertes récemment aux marchés domestiques : vous avez un voisin indélicat ? Parlez-en à Blackwater… Le plus "drôle", c'est qu'il est possible de leur proposer ses services par Internet, pour peu que l'on dispose d'une "spécialité" (les langues rares par exemple) susceptible de les intéresser. Essayez donc sur le site de l'enseigne la plus réputée, Blackwater : réponse assurée si vous savez vous montrer convaincant.

Citation

Who Dares Wins (Qui ose gagne - devise des SAS).

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 21 juillet 2009
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