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Grand format
Réédition
Tout public
472 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-11308-4
Coll. "Domaine français"
Faust ce qu’il faust
1944. Avant le grand casse-pipe de Dunkerque, à l'insu du commandement, les soldats tirent au sort l'ordre de leur arrivée sur la plage fatidique où ils doivent faire sauter les défenses ennemies. Oscar, le gosse de riches, tire le numéro 4... Autant dire que ça équivaut à une condamnation à mort. C'est alors qu'il propose de racheter la place d'un autre avec à la clé une somme d'argent calculée sur le nombre de points qui les séparent. Et c'est Lucky le chien fou, le veinard, qui accepte : s'il y reste, la somme reviendra à Alice, sa fiancée adorée, conformément aux termes de leur contrat. Sans le savoir, les deux jeunes hommes mettent en branle une machination du destin qui durera plus de cinquante ans...
Au moins, les Presses de la Cité ont l'honnêteté de ne pas chercher à tromper le chaland : il est bien indiqué qu'il s'agit là d'une réédition du deuxième roman de Michel Bussi Omaha Crimes légèrement remaniée, comme l'auteur l'explique dans la préface. On se demande s'il y eut effectivement des professionnels de la profession pour snober ce manuscrit finalement publié chez PTC, un éditeur dit "régionaliste", et qui fût multiprimé à l'occasion de festivals... Car malgré quelques défauts - dont est conscient Michel Bussi - et quelques scories stylistiques, on trouve déjà là tout ce qui fait le talent de l'auteur du magistral N'oublier jamais : un don pour des intrigues complexes et limpides à la fois, une science de la narration sans failles, une affinité pour créer des personnages auxquels on croit du début à la fin, sans véritable "méchant", et surtout un souffle extraordinaire imprégnant un récit se déroulant tout de même sur quatre époques et hanté de personnage maginifiques de réalisme. C'est ainsi que Michel Bussi parvient à faire partager tant l'horreur de ces jeunes vies envoyées à un casse-pipe absurde que l'obsession de la justice, la mélancolie du temps qui passe et la lente érosion de la vieillesse jusqu'à une conclusion bouleversante. Bref, ce qui fait que l'on n'a moins l'impression de lire un roman que de le vivre en partageant les surprises et les émotions de ses protagonistes. Face à un tel talent, il serait bien vain de pointer quelques naïvetés, longueurs ou maladresse tant le bilan est éblouissant. Du grand art, quoi...
Citation
Tout le monde croit bien faire pendant la guerre. C'est ça le plus con...