Contenu
Sain-Tin aux pis de l'auroch noir
Poche
Inédit
Tout public
Nique ta mer Rouge
Si le titre ne vous dit rien et que l'image de couverture ne vous évoque rien non plus, c'est uniquement parce que depuis votre naissance vous avez dû vivre sur une autre planète - ou dans un congélateur. Depuis quelques années, Le Léopard démasqué développe une série qui revisite, avec gouaille, les aventures d'un célèbre héros de bande dessinée. Dans ce nouveau volet, Saint-Tin, notre brave héros, est chargé d'enquêter sur un dangereux trafic de lait. Un trafic qui l'entraine jusqu'aux bords de la mer Rouge, dans un pays pétrolifère où un cheik a relancé une race afin de commercialiser un breuvage lacté de grande qualité. Mais le dangereux docteur Molaire, ennemi intime du héros, a procédé à quelques modifications génétiques qui transforment l'innocent breuvage en liquide hautement addictif.
C'est d'ailleurs cette nouvelle drogue blanche qui a transformé le capitaine Aiglefin : il ne touche plus à l'alcool, mais devient méchant lorsqu'il manque sa dose de lait. En revanche, il s'est reconverti dans l'architecture paysagère et a décidé de métamorphoser les déserts de l'Arabie en jardins de Versailles.
Tout cela serait bien simple sans un passage vers la Hollande où se concentrent les trafiquants de lait, un passage par Israël (ce qui permet d'évoquer les relations ambigües qu'un célèbre Hergé, dessinateur de bande dessinée, a entretenu avec des personnages marqués par l'antisémitisme), et une belle terroriste palestinienne.
On a donc affaire à un récit nerveux et tressautant, où Gordon Zola fait feu de tout bois et ne néglige aucune digression qui lui permet un jeu de mots (laid ou non). Saint-Tin aux pis de l'auroch noir s'abreuve aux mêmes racines que les autres volumes de la série : humour, ironie, rapidité de l'intrigue qui rebondit en tout sens comme une balle magique dans la voiture de JFK, pour ne poursuivre qu'un but : s'amuser avec un mythe, le pasticher avec sérieux, et en même temps lui rendre l'hommage distant qu'il convient.
Citation
Cette pièce architecturale qui datait du début du XXe siècle cumulait la simplicité solognote, la patte 'nouille' 1900 et la tristesse russe prérévolutionnaire.