La Mer d'innocence

Oscar partageait la fascination de Rollinat pour les déviances et se délectait du mépris qu'affichait ce dernier pour la morale conventionnelle.
Gyles Brandreth - Oscar Wilde et le cadavre souriant
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

La Mer d'innocence

Social - Disparition - Drogue MAJ vendredi 20 février 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Kishwar Desai
The Sea of Innocence - 2013
Traduit de l'anglais (Inde) par Benoîte Dauvergne
La Tour-d'Aigue : L'Aube, janvier 2015
334 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-1087-3
Coll. "Noire"

Sea, sex and sun

L'innocence, c'est un état d'esprit qui, en Inde, s'applique depuis des années à la région de Goa où la beauté des plages et le calme de la région en ont fait un havre de paix. Une paix renforcée par l'Occident qui a vu dans ce coin de paradis une version zen et un lieu d'exil pour les hippies. D'ailleurs, l'une des figures locales est un Anglais, réfugié ici depuis des années et qui incarne ces "êtres" zen venus trouver là une religion de paix, un endroit calme et de quoi subvenir à leurs besoins en drogues diverses. Ce brave Anglais a eu deux filles. Et, justement, l'une d'entre elles commence à agiter le Landerneau local car sa sœur a disparu. Comme cette sœur était jeune, liée aux groupes qui fournissent en drogue ce petit paradis et liée à un homme politique influent, cela provoque des remous. Lorsque des vidéos arrivent à la police montrant que la jeune femme a sans doute été enlevée et violée, que l'homme politique, qui pourrait être le pivot central d'une nouvelle combinazione gouvernementale, est en position d'être accusé, tout le monde est sur les dents. Un policier se dit que l'on pourrait utiliser Simran Singh, une travailleuse sociale qui s'y trouve en vacances. Entre deux cocktails, deux rendez-vous galants et de longs développements sur la violence sexuelle "normale" en Inde, elle trouvera la solution.
Comme pour son précédent roman, Kishwar Desai montre qu'elle est une auteur de faits de société. Avec la violence endémique à l'égard des femmes, elle s'empare d'un fort sujet d'actualité, et accumule une documentation touffue puis met le tout en scène comme dans un film à thèses. Les femmes sont exploitées : petits boulots mal payés, prostituées officielles ou légales (épouses ou maîtresses), utilisées pour transporter la drogue, forcément consentantes à toutes les obsessions des hommes. Du coup, l'intrigue, le soin apporté aux personnages et les descriptions sont un peu délaissés, le roman se concentrant sur les actions et les pensées de son personnage central accumulant les informations sur le cas concret développé. Elle se rend dans les bars, rencontre des femmes, des violeurs, des hommes politiques. De la suite de ces dialogues, émaillée par des éléments sur sa vie privée, ponctuée par les détails sur d'autres cas réels arrivés en Inde, naît un texte étrange, ressemblant plus à une suite documentaire reliée par un fil narratif vague qu'à une véritable construction policière.

Citation

Le corps de Marian avait pu être emporté vers le large, après tout. J'espérais simplement que son cadavre n'avait pas été utilisé comme celui de sa sœur.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 20 février 2015
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page