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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Arnaud
Paris : Fleuve, novembre 2014
306 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09252-5
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Lettre et le néant
Huit mois après que Mickey Bolitar ait assisté à la mort de son père, il n'arrive toujours pas à croire en son décès, et le fait que le corps ait été incinéré n'arrange rien. Son entrée au lycée ne facilite guère les choses et son petit groupe d'amis semble se déliter. Jusqu'à ce qu'Emma lui annonce qu'elle a un petit ami, Jared, rencontré sur Internet. Un petit ami qui a disparu avant même qu'elle ne le rencontre...
Le premier tome de cette série destinée à la jeunesse ou à ce que les Américains appellent des "young adults" (mais publié en "adulte" chez nous) avait à peu près fait impression mais, là, difficile de ne pas croire ceux qui disent que Harlan Coben est sec, mort, lessivé, sans doute à cause de la pression sur les auteurs obligés de noircir de la page et de pondre plusieurs romans par an... Il nous offre certainement, avec ce roman à toute épreuve, l'œuf le plus creux de sa carrière. D'abord, multiplier les personnages au lieu d'un point de vue limité comme dans À découvert n'est pas une bonne idée : à moins d'avoir lu les trois romans, on ne sait plus vraiment qui est qui et, comme ces ados ne sont différentiés que par leurs prénoms, on s'en fiche très vite. Le style est toujours dégraissé, sans une seule description de lieu ou d'atmosphère, si fait qu'on a l'impression que tout se produit dans un espace désincarné, sans aucune physicalité, comme dans un sitcom sans décor où les personnages ne cessent de passer la porte, balancer leur dialogue et repartir vers nulle part. Enfin, à force d'étirer chaque sous-intrigue, Harlan Coben lasse vite, d'autant qu'on ne s'embarrasse guère de vraisemblance : on se demande pourquoi les protagonistes se donnent tant de mal pour quelqu'un que l'on n'a jamais rencontré (ce qui n'est jamais explicité). La grande révélation implique un personnage que l'on a oublié depuis longtemps, les apparitions de Lizzy Sobek (la "sorcière" du premier volet) pourraient être excisées sans problème, et le coup de théâtre final est particulièrement cousu de fil blanc. On espère qu'il s'agit juste d'un raté, ou peut-être faut-il être adolescent pour apprécier ce textre ? En ce cas, pourquoi sortir ces romans dans une collection adulte (d'autant que c'est Pocket jeunesse qui les reprend en poche) ? Le mystère reste commercial...
Citation
Vous vous demandez certainement pourquoi nous exhumions le cercueil de mon père. La réponse est simple : je voulais être sûr qu'il était dedans.