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Grand format
Inédit
Tout public
318 p. ; illustrations en noir & blanc ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-258-11292-6
Bref survol westernien
Les dictionnaires sur les films de genre ont souvent les défauts de leurs attraits. On souhaite y voir figurer les films que l'on a aimés. Aussi, Alexandre Raveleau prévient dès les premières pages de son Petit dictionnaire du western qu'il s'est fait une raison de cette réaction épidermique et qu'il s'attend fatalement à ce que le critique débusque les oublis dans un ouvrage qu'il veut, lui, modeste.
L'approche de cet ouvrage aux deux cents cinquante entrées est louable et intéressante. Si dans son avant-propos l'auteur nous parle d'un renouveau du western à partir de cinq films sortis en l'espace de dix ans (!), il propose surtout deux approches qui mettent particulièrement en relief le western : une approche chronologique et historique des États-Unis avec des titres de films côtoyant les événements cités, et les différents âges du western à Hollywood. Malheureusement, il ne s'agit que d'un survol volontaire de quelques pages. La suite est réservée aux deux cent cinquante entrées selon un ordre alphabétique qui mêle films, réalisateurs, acteurs et thèmes avec une identification claire et nette parsemée d'anecdotes sur les westerns américains et italiens (quid des autres européens ?).
Cependant, Alexandre Raveleau ne va pas au fond de son sujet et a parfois des regards contemplatifs. C'est notamment le cas quand il cite le critique André Bazin avec sa notion du surwestern. Une notion qui serait aujourd'hui bien mise à mal avec les redécouvertes de romans d'auteurs qui ne se posaient pas la question de savoir s'ils écrivaient des westerns ou tout simplement des romans. Et c'est là que le bât blesse. Alexandre Raveleau omet (volontairement ?) de citer scénaristes et inspirations romanesques. C'est ainsi qu'il n'évite pas un écueil d'importance sur Shane, l'homme des vallées perdues, de George Stevens. Certes les personnages qui sont campés sont dans leur approche très frontaux et peuvent se prêter inconsciemment à cette notion de surwestern (le western s'approprie d'autres thématiques pour dépasser les siennes), mais tout ce qui est dans le film l'est déjà dans le très bon roman de Jack Schaefer. Ce que l'on peut relativement pardonner à André Bazin, on ne peut l'admettre aujourd'hui. Et c'est un exemple parmi tant d'autres. Ensuite, pour expliquer quelque peu ce renouveau du western, il aurait été intéressant de parler de la série (puisque l'auteur parle un peu maladroitement des serials). Deadwood et Hell on wheels ont fait au moins autant que Django Unchained ! Sans compter que l'on assiste véritablement actuellement à un renouveau du genre... littéraire...
L'ouvrage n'est pas inintéressant, la vulgarisation est plutôt pas mal, il est cependant pauvrement illustré. Il peut même trouver sa place sur un rayon de bibliothèque (ne serait-ce que pour sa bibliographie). Quant aux films, réalisateurs et acteurs présents ou absents, c'est à chacun de se faire sa propre idée.
Citation
Citer le nom de John Wayne réveille immanquablement la même image de ce héros robuste et drois dans ses bottes, cette démarche si particulière, ce chapeau blanc, ces verres de whisky, cette voix familière et une morale à tout casser.