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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, février 2015
398 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-1626-6
Coll. "Suspense"
White Trash
Seize ans plus tôt, l'adolescente Tonie Murphy a été emprisonnée avec son ami Ryan pour le meurtre de sa sœur Nicole, dont ils avaient malheureusement découvert le cadavre. Si tout les accusait, ils étaient bien entendu innocents. Tobie, la fille rebelle, celle qui "allait mal tourner", faisait alors office de coupable idéale. À sa sortie en conditionnelle, Tonie retourne à Campbell River et, malgré les conditions drastiques de sa liberté surveillée, tente de débusquer la vérité. Faut-il creuser dans l'attitude de sa sœur, ses sautes d'humeur, ou la bande de filles plus âgées qu'elle fréquentait ? Que s'est-il passé cette nuit-là ? Lorsqu'un nouveau meurtre endeuille la petite communauté, Tonie va-t-elle servir une fois de plus de bouc émissaire ?
Plutôt que les meurtres à répétition et les coups de théâtre du thriller industriel, Chevy Stevens s'est spécialisée dans les drames feutrés, à peu de personnages, ancrés dans une réalité des plus prosaïques. Loin de ses héroïnes habituelles de la classe moyenne (protagonistes habituels de ce genre de littérature), elle s'intéresse cette fois-ci à ces ados plus ou moins en perdition, comme un roman de Christopher Pike façon "White trash" : serveuse à dix-huit ans, elle n'a rien de glamour, mais l'auteur évite le misérabilisme et nous fait croire en son personnage. Si le récit de son incarcération développe les clichés d'usage, n'est-ce pas parce qu'ils sont vrais ? La structure en trois époques évite le tirage à la ligne, et la conclusion est d'une cruelle simplicité sans excès qui aurait desservi le propos. Pour qui est sensible à cette petite musique, l'auteur offre peut-être là son meilleur roman. Rien d'extraordinaire, juste une histoire classique mais bien racontée. C'est déjà beaucoup...
Citation
J'évitais autant que possible de me dire à quel point Ryan et Nicole me manquaient, de penser à la chambre vide de ma sœur, à ses affaires auxquelles personne n'avait touché. Je n'avais jamais perdu de proche auparavant, pas même un animal domestique, et il me fallait affronter l'idée de la mort, son côté définitif, le sentiment vertigineux que je ne reverrais jamais ma sœur, que je n'entendrais plus jamais le son de sa voix. Qu'elle n'existait plus.