Personne ne le croira

Les gars étaient comme des fous, ce n'étaient plus des hommes, des gosses, des ados, l'odeur du fric leur avait grillé le cerveau. Ils ne deviendraient jamais des hommes, c'était trop tard. Tard le soir, lorsqu'ils lisaient des histoires dans leur pieu, ils crachaient sur le Petit Poucet, violaient le Petit Chaperon Rouge et boulottaient le corbeau et ce putain de camembert. Le loup les avait bouffés, il avait bouffé leur âme. Le loup était plus grand, plus fort et plus dangereux.
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Contenu

Roman - Thriller

Personne ne le croira

Psychologique - Énigme MAJ mercredi 18 mars 2015

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Patricia McDonald
I See You - 2014
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nicole Hibert
Paris : Albin Michel, mars 2015
350 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-31469-7
Coll. "Spécial suspense"

Syndrome post-suspense

Lorsqu'un auteur commence à avoir du succès, il se doit d'être présent avec régularité sur les tables des librairies. Toute la fraîcheur et la force des premiers romans ont crée une atmosphère d'attente autour de lui, et les lecteurs attentent avec impatience la suite de ses écrits. Si nous prenons Mary Higgins Clark, par exemple, peu à peu, alors que les intrigues devenaient de plus en plus fluettes, le suspense de plus en plus mou, les romans continuaient à être publiés avec une précision métronomique - et à toujours être loués par la grande critique généraliste. Jusqu'à présent, la "nouvelle garde", représentée par Carlene Thompson ou Patricia MacDonald échappait à ce syndrome. Comme souvent chez Patricia MacDonald, ses romans comportent peu de personnages, peu de gangsters, mais sont bercés par l'atmosphère étouffante des familles, les liens pénibles qui attachent parfois les gens les uns aux autres. Ici, tout commence par un secret : pourquoi ce couple, déjà agé, parents d'une petite fille charmante, se cache-t-il sous un faux nom dans la grande ville ? Vivant dans un petit appartement, travaillant dur, ils semblent éviter de se faire remarquer, comme s'ils avaient laissé derrière eux des choses pénibles et illégales. Ils se sont reconstruits, tant bien que vaille, avec un groupe d'anciens soldats qui tentent également de remonter une certaine pente, malgré des traumatismes physiques ou psychologiques. Mais un événement soudain les propulse dans l'actualité, et le passé va pouvoir refaire surface. Cela donne lieu à un long retour en arrière, des deux tiers du livre, pour expliciter pourquoi ils sont en fuite. De fait, on apprend qu'ils n'ont pas fui avec leur fille mais leur petite-fille, et ce retour en arrière débute par l'arrestation de leur vraie fille, une surdouée, achevant ses études de médecine. A-t-elle tuée son fiancé ou bien est-il mort par accident ? Ce dernier était-il un pédophile ou une victime ? Très vite, les certitudes s'écroulent. Enfin, les cent dernières pages proposent une résolution contemporaine.
La question qui pourrait se poser est celle du suspense car le lecteur avance dans l'histoire de manière très balisée. Le début crée une question, certes, mais très vite la bascule dans le passé décale l'intrigue vers la description lente et méthodique d'une situation peu intéressante. MacDonald a dû se servir d'un cas réel ou d'un cas d'école de la psychiatrie pour construire le personnage de la filles surdouée, et elle déroule son histoire sans vraiment créer son suspense. Quant au final, il est extrêmement prévisible, les petits souliers de la couverture se transformant assez vite en gros sabots. Alors certes, il y a une idée, des personnages, mais sans intrigue, sans montée du suspense, sans que le lecteur n'arrive à entrer dans un récit qui ressemble à une suite de dessins que l'on regarde, comme, dans un musée, en observant les croquis préparatoires pour une toile. Dix-septième roman publié en France en une trentaine d'années, Personne ne le croira révèle une légère faiblesse de rythme, ce qui est compréhensible. Espérons que ce n'est qu'un souci passager et que Patricia MacDonald n'est pas en voie de mary-higgins-clarkisation lente.

Citation

Mlle Flores a fait l'Irak, elle a lourdement pâti de cette guerre. Je crois comprendre que la vie n'est pas rose pour elle.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 18 mars 2015
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