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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Marianne Bertrand
Paris : Fleuve, janvier 2015
490 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09881-7
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Cambridge noir
La psychiatre Evi Oliver, de l'université de Cambridge, contacte Scotland Yard car, selon elle, un nombre anormal d'étudiants de la vénérable université ont tendance à se suicider de façon spectaculaire. Lacey Flint, qui se remet mal de sa rencontre avec un émule de Jack L'Éventreur, est envoyée infiltrer ladite université. Pendant qu'elle tente de se faire à la vie estudiantine, Evi elle-même subit d'étranges visions toutes liées à des peurs qu'elle est pourtant la seule à connaître. Tout se passe comme si son tourmenteur lisait dans ses pensées... De son côté, Flint se persuade que les victimes, majoritairement de jeunes et jolies étudiantes, ont succombé à un complot. Mais dans quel but ? Et comment peut-on convaincre une jeune fille en (jolie) apparence "normale" de commettre l'irréparable ?
On est dans le prototype du roman dont il n'y a pas grand-chose à dire, sinon que dans le cadre encombré du polar "classique" british, il fait figure de réussite mineure, évoquant parfois le duo Nicci French. Une héroïne engageante, une énigme agréable et intrigante, un décor inhabituel... Certes, Sharon Bolton aurait pu donner dans la grosse farce en mettant son héroïne en décalage avec le système estudiantin, mais rien n'est forcé et, loin de la série TV prémâchée, on a droit à quelques notes d'atmosphère bien venues. Pas non plus de surenchère dans l'horreur, ni de longueurs excessives (bien que 480 pages et des vaches, c'est un peu long) et, au lieu de la traditionnelle course-poursuite finale, l'auteur préfère une scène plus intimiste et non dépourvue d'une certaine poésie. Pour un roman qui n'a pas d'autre d'ambition que celle, démesurée, de distraire sans insulter l'intelligence du lecteur, c'est une réussite, aidée par une traduction allègre.
Citation
Dans une ville de la taille de Cambridge, avec une population de près de cent dix mille personnes, on pouvait s'attendre à ce que seize à dix-huit d'entre elles mettent fin à leurs jours. Vu sous cet angle, le fait que quatre ou cinq étudiants aient trouvé la mort ne semblait pas trop inquiétant.