Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Postface de Raymond Khoury
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Martinache, Éric Moreau
Paris : Presses de la Cité, novembre 2014
522 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-258-11477-7
Saga sous influence ?
C'est une très sale affaire pour l'agent Sean Reilly, toujours sur la trace du mystérieux Corrigan, qui ne s'arrange pas lorsqu'il découvre d'anciennes opérations où revient sans cesse le mot "Azorian". Un terme qu'a employé Reilly père peu avant son suicide — et les documents associent ce même père à Corrigan ! Parallèlement, un docteur se mourant à petit feu d'un cancer décide de révéler certains secrets qui dérangent pas mal de monde, y compris son employeur, un certain Roos. Et la recherche d'un pirate d'Internet émule de Silk Road va amener Reilly à coopérer avec des hackers assez pittoresques. Mais lorsqu'un tueur nommé Sandman entreprend de faire la ménage dans ce qui ressemble de plus en plus à un réseau, Sean Reilly lui-même se retrouve dans la ligne de mire... Voire, accusé de meurtre ! Que cache le prétendu suicide de son père ?
On le sait, le succès de l'usine Patterson engendre bien des convoitises, tant chez les auteurs que les éditeurs amateurs de produits formatés. Le Libanais d'origine Raymond Khoury, qui donnait plutôt dans le thriller ésotérique (Le Dernier templier) — où il réussissait déjà mieux que les innombrables tâcherons qui s'étaient engouffrés dans la brèche — suit parfaitement le cahier des charges : narrateur as du FBI, mélange première et troisième personne, découpage par jours, structure de saga dont les volumes se suivent directement, nombreux personnages souvent pittoresques (les hackers amateurs de Cosplay) et, bien sûr, action à gogo, quitte à sacrifier quelque peu la vraisemblance. On peut même dire que l'élève dépasse le maître et ses imitateurs serviles (qui a dit Robert Crais ?) : on a là un véritable roman populaire moderne où la complexité de l'intrigue (ou des intrigues) garantit qu'il soit difficile de s'ennuyer au long de ces cinq cent vingt pages, et le but, distraire sans insulter l'intelligence du lecteur, est parfaitement rempli. Raymond Khoury se distingue en parsemant le tout de petites notations humoristiques, comme pour montrer qu'il ne faut pas prendre tout ça au sérieux, et des notes d'ambiance bien vues qui font que mine de rien, ce roman devient plus attachant qu'il ne devrait l'être. Peut-être à cause de ce petit détail impalpable qui ne s'apprend pas en cours de creative writing, ce machin qui s'appelle le talent... Comme le dit l'auteur en postface, le roman est sorti chez nous avant tout autre pays, ce qui, pour les puristes, en fait l'édition originale !
Citation
Je n'avais pas tué souvent — mon métier consistait à enfermer les gens, pas à m'ériger en juge et jury — et ceux à qui j'avais pris leur vie, généralement en légitime défense, je les avais liquidés avec une arme quelconque. Je n'avais jamais tué à mains nues, bien qu'en cet instant précis, il n'y eût rien au monde que je désirais davantage.