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Grand format
Inédit
Tout public
256 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-1108-5
Coll. "Noire"
Actualités
- 25/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des GPLP
La liste officielle des GPLP vient tout juste d'être dévoilée. Fortes de onze romans francophones et de dix-sept étrangers, ces sélections sont marquées sous le sceau des éditions Rivages, Actes Sud, Le Seuil et Gallimard. On repère ci et là quelques perles venues d'ailleurs, et l'on se demande d'ailleurs si elle ne servent pas d'alibi. C'est ainsi que l'on peut joyeusement s'étonner de retrouver le romancier stylé suisse Joseph Incardona pour un petit ouvrage aux éditions Finitude. Étrangement, on ne voit pas comment la palme étrangère pourrait ne pas revenir au Perfidia de James Ellroy, mais quand on débusque le dernier mauvais opus de Don Winslow, on se dit aussi que tous les (dés)espoirs sont permis. Il est dommage que l'un des prix les plus ancestraux et respectés n'offre pas de choix plus osé et opte pour un classicisme forcené. Rendez-vous le 23 septembre afin de connaître les noms des deux lauréats.
Sélection 2014 du Grand prix de la littérature policière - roman français :
- Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal, "Polar") ;
- Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire") ;
- Les Initiés, de Thomas Bronnec (Gallimard, "Série Noire") ;
- Personne n'en saura rien, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense") ;
- Derrière les panneaux il y a des hommes, de Joseph Incardona (Finitude) ;
- Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Gallimard, "Série Noire")
- Au fer rouge, de Marin Ledun (Ombres noires) ;
- Trabadja, de Jean-Paul Nozière (Rivages, "Noir") ;
- L'Alignement des équinoxes, de Sébastien Raizer (Gallimard, "Série Noire") ;
- Adieu Lili Marleen, de Christian Roux (Rivages, "thriller") ;
- Des forêts et des âmes, de Éléna Piacentini (Au-delà du raisonnable).
Sélection 2014 du Grand prix de la littérature policière - roman étranger :
- La Vérité et autres mensonges, de Sascha Arango (Albin Michel, "Les Grandes traductions") ;
- Toutes les vagues de l'océan, de Victor del Árbol (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- À mains nues, de Paola Barbato (Denoël, "Sueurs froides") ;
- Trame de sang, de William Bayer (Rivages, "Thriller") ;
- Perfidia, de James Ellroy (Rivages, "Thriller") ;
- Jackpot, de George Dawes Green (Le Livre de poche) ;
- L'Enfer de Church Street, de Jake Hinkson (Gallmeister, "Neonoir") ;
- Ne reste que la violence, de Malcom MacKay (Liana Levi, "Policier") ;
- Le Moineau rouge, de Jason Matthews (Le Cherche midi, "Thriller") ;
- Les Assassins de la 5e B, de Kanae Minato (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Ratlines, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Linda, de Leif G. W. Persson (Rivages, "Thriller") ;
- Le Bourreau de Gaudí, de Aro Sáinz de la Maza (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Finsterau, d'Andrea Maria Schenkel (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Retour à Watersbridge, de James Scott (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Missing: New York, de Don Winslow (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Dernier meurtre avant la fin du monde, de Ben H. Winters (Super 8).
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- 27/02 Édition: Parutions de la semaine - 27 février
Gay, gay, tuons-nous
Une valse pour rien, troisième roman de Catherine Bessonart publié à L'Aube, est l'occasion terrible d'aborder le bilan de l'auteur. Un bilan plus que positif pour celle de Et si Notre-Dame la nuit..., débarrassée de ses influences vargasiennes pour voler de ses propres ailes. L'enquête est des plus classiques, digne d'un "Masque jaune" de la grande époque, menée principalement par des dialogues entre deux introspections du personnage central Chrétien Bompard : une série de meurtres ensanglante la communauté homosexuelle parisienne et fait ressortir les vieux démons de la haine recuite au moment où la loi sur le mariage pour tous avive d'inutiles tensions. D'autant que les assassinats, a priori sans aucun lien entre eux, ont un point en commun qui a rapport avec l'art de la danse... Bompart, "réparateur de destin" comme l'était le commissaire Jules Maigret (à l'exception du sien) va rencontrer une fois de plus une galerie de personnages souvent touchants. Si la résolution douce-amère de l'énigme sur fond de conflit social et d'éthique démocratique est parfaitement satisfaisante, et donne lieu à une scène finale hallucinée digne du meilleur Argento, la vérité est ailleurs. D'abord dans ce personnage de Chrétien Bompard, Pierrot lunaire cherchant fugace Colombine, en l'occurrence la belle Mathilde, son amour perdu, seule remède contre ses angoisses existentialistes. Ensuite, dans cette langue faussement neutre, surréaliste, désormais ponctuée de passages évoquant certains auteurs de littérature dite "Blanche" (Marie Darrieusecq, par exemple), qui donne à tout le roman l'allure d'un rêve éveillé. C'est là que Catherine Bessonart trouve sa voix personnelle, qui désormais ne se compare vraiment à aucune autre, à travers une fausse simplicité cachant une économie de moyens remarquable. L'auteur va-t-elle abandonner son personnage fétiche de Chrétien Bompard ? La fin reste ouverte, mais quel que soit le chemin emprunté, on la suivra avec plaisir...
Citation
Mario Lévi était toujours dans le coma. Bompard, s'il n'allait pas jusqu'à regretter qu'il fût vivant, ne pouvait s'empêcher de penser que mort, il aurait parlé davantage.