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Quand Maggie rencontre Harry
Les services de police ont créé un nouvelle équipe, conviée à la responsabilité d'Anne Capestan. Dans cette équipe, Éva Rosière, une policière qui a entamé et réussi une deuxième carrière comme scénariste pour la télévision. C'est un clin d'œil puisque le roman lui même va emprunter aux ressorts de la série télévisée : création d'une nouvelle équipe, personnages hauts en couleur et qui vont se détester, enquêtes où il s'agit de rouvrir des dossiers en souffrance, des affaires que leur confient d'autres commissariats.
L'idée de cette création c'est un piège car il s'agit en fait de regrouper les pires flics de Paris, ceux dont aucun chef ne veut plus pour diverses raisons - ainsi cette unité cumulera les échecs et la moyenne de résolution des autres commissariats augmentera. Composée d'une quarantaine de personnes, ce qui permettra une rotation et d'introduire des nouveaux venus lorsque le besoin s'en fera sentir, la brigade doit se trouver des locaux, les aménager et faire son trou. Difficile pour Anne Capestan, qui traîne derrière elle une réputation de gâchette facile, de diriger une équipe de bras cassés - alcooliques, incompétents, je-m'en-foutistes. Elle choisit comme coéquipier Torrez, réputé pour porter malheur à tous ceux qui travaillent avec lui. Mais c'est plus simple que de travailler avec Lebreton, un ancien des bœufs-carottes qui a justement par le passé rendu un rapport incendiaire sur elle et sa façon de clore les affaires en tirant sur les suspects...
D'un côté, une vision humoristique, un humour léger, et de l'autre des affaires à la cold case revisitées avec soin et un sens du détail. Ne citons comme exemple que le responsable informatique, pirate de données, mais qui oublie ses missions et ne pirate pas toujours le suspect qu'il faudrait coincer mais un homonyme ; Éva, enrichie par ses activités de scénariste, qui passe son temps à chiner dans les boutiques des lustres dignes de Versailles pour améliorer les locaux du commissariat ou une autre inspectrice, mise sur la touche car elle est joueuse dans les casinos et autres cercles de jeu, et qui ne peut s'empêcher de parier sur la rapidité des uns à manger des petits Lu.
En ce qui concerne les enquêtes, la nouvelle brigade doit s'occuper de deux affaires de meurtres (qui bien évidemment se trouveront n'être qu'une seule et même affaire), et se pencher sur de petits détails troublants - pourquoi une femme qui passe son temps à découper des coupons pour obtenir des réductions interdirait-elle la publicité dans sa boite aux lettres ? Sous la houlette d'Anne Capestan, l'équipe veut prouver qu'elle est compétente, y compris en se livrant à de bien curieuses activités. Soupçonnant un policier ripou, les inspecteurs ne vont pas à hésiter à simuler une grève devant les locaux du quai des Orfèvres afin de surveiller les entrées et sorties de leur suspect !
Ce mélange de drôlerie bon enfant, de caractérisation des personnages et d'enquêtes menées sérieusement et avec rigueur, crée un ton primesautier très sympathique et effectivement l'on se dit que ce pourrait être justement la nouvelle série télévisée que prépare Éva Rosière. Ce n'est sans doute pas un hasard si, justement, ce livre a obtenu le Prix polar en série lors des derniers Quais du polar (et ce même s'il n'était déjà paru...).
Citation
Des flics qui avaient pris des balles, des heures de planque, des kilos de trop et des divorces au nom de la Maison, avant de venir s'échouer sur cette voie de garage.