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Le Massacre des faux-bourdons
Grand format
Inédit
Tout public
Polar piquant
On a tué Mohammed Sétif, un paisible Kabyle, retraité s'adonnant à l'apiculture. Cerise sur le gateau, on l'a retrouvé avec une ruche sur la tête ! Est-ce un coup des cultivateurs d'à-côté, grands utilisateurs de pesticides, avec qui tous les voisins étaient en bisbille plus ou moins ouverte ? Mais lorsqu'un deuxième apiculteur est piqué à mort par ses abeilles suite à une mise en scène macabre, le lieutenant Thierrey Sauvage envisage l'impossible : un tueur en série frappant cette catégorie de personnes bien particulière. Pour lui compliquer les choses, sa fidèle collaboratrice Joana la motarde, pourtant farouchement indépendante, va se marier. Une union qui, ignore-t-elle, cache un piège...
Il y a le roman noir social, engagé, impliqué, conscientisé, visant à proposer un instantané d'une société à un moment lambda. Et puis il y a le roman policier comme simple objet de distraction, que ce soit le sturm und drang du thriller industriel ou le roman d'enquête. Cette nouvelle enquête de Thierry Sauvage s'apparente bien plus à une récréation de son auteur, Élisa Vix, après le mordant (et excellent) L'Hexamètre de Quintilien. Épuré (une série de meurtre, une enquête, quoi de plus simple ?) et surtout qui ne recule pas à renouveler des clichés que l'on croirait éculé (le véhicule saboté, la conclusion faisant hommage à un classique du genre — mais dévoiler lequel serait déflorer !), Le Massacre des faux-bourdons est effectivement un divertissement de qualité qui n'insulte pas l'intelligence du lecteur. Le tout écrit dans une langue limpide qui, selon une tendance actuelle, se fait faussement simple pour cacher sa recherche, avec qui plus est quelques pointes d'humour subtil et des jeux de langage que n'eût point renié Nadine Monfils (en moins hénaurme tout de même), à commencer par ce titre tout sauf gratuit. Et comme tout les livres de la collection "Rouergue Noir", c'est aussi un bel objet avec une qualité de fabrication évidente que l'on est content de mettre dans sa bibliothèque — ou d'offrir. Un soin digne d'être remarqué...
Citation
Il n'appréciait pas particulièrement les insectes, mais les abeilles avaient bonne réputation : de gentilles petites travailleuses qui ne piquaient que pour se défendre. Il reposa l'hymnoptère desséché. Celle-ci ne butinerait plus jamais.