Une putain d'histoire

Tout tenait au fait que depuis toujours, l'Amérique est une nation qui a peur. Peur de la monarchie. Peur des élites. Peur de perdre ses biens, par le fait du gouvernement ou d'une invasion. Peur qu'un voyou stupide ou un petit malin de la ville trouve un moyen légal ou non de voler ce qu'on a durement gagné à la sueur de son front. Voilà ce qui faisait battre le cœur de l'Amérique : non le sens civique, non l'amour de son pays ou de ses semblables, non le respect de la Convention, mais la peur. Et là où il y avait peur, il y avait des armes à feu
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Roman - Thriller

Une putain d'histoire

Chantage MAJ jeudi 30 avril 2015

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,9 €

Bernard Minier
Paris : XO, avril 2015
524 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-84563-756-6

King lite

Sur la petite île de Glass Island... Lorsque Naomi, seize ans, est retrouvée assassinée, tous les soupçons se portent sur son ami Henry : ne se sont-ils pas disputés le jour de sa mort ? Sauf que Henry vit avec deux mamans qui l'ont adopté, et que suite au battage médiatique de l'affaire, un sénateur décide qu'il pourrait bien être son fils perdu. Pour se disculper, Henry va découvrir une sombre affaire de chantage suite à un réseau de partie fines impliquant bien des notables de l'île. Qui plus est, ses deux mères sont peut-être tout sauf innocentes...
Il serait facile d'ironiser en disant qu'il s'agit peut-être d'une putain d'histoire, mais que ça ne serait pas plus mal d'avoir des connards de personnages, un enfoiré de scénario logique et des salopards de rebondissements tenant debout. Car après le très agréable N'éteins pas la lumière, Bernard Minier déçoit dans les grandes largeurs. Son "hommage au roman américain" est surtout un hommage à Stephen King, rejoignant les zillions d'auteurs plus ou moins serviles qui s'en sont inspiré/l'ont pompé en près de quarante ans - alors que Stephen King lui-même, après sa période d'auto-parodie, est passée à autre chose... Avec un point de départ banal, le tout évoque une mini-série télévisuelle où l'on multiplie les péripéties inutiles et les clichés (un chantage suite à des parties fines, vraiment ?) pour parvenir au métrage réglementaire. Le pire est encore la fin qui, sans déflorer, est non seulement pas très vraisemblable, mais relève de la rétention d'information la plus basse. Un coup pour rien donc.

Nominations :
Prix Landerneau Polar 2015

Citation

L'orque nomade est le plus cruel des mammifères marins mais l'homme nomade est le plus cruel des mammifères tout court.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 29 avril 2015
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