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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet
Paris : Presses de la Cité, mars 2015
496 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-11485-2
Coll. "Sang d'encre"
Mâle alphabet
L'inspectrice Valerie Hart est confrontée à un casse-tête avec une série de meurtres s'étendant sur trois ans et comptant sept victimes. Xander et Paulie, les meurtriers, viennent cependant de commettre leur première erreur car sur la scène de leur dernier crime, la jeune Nell a pu s'échapper dans la tempête et se réfugier chez Angelo, un ancien écrivain miné par la mort de sa femme. Pendant que Xander, furieux de cette erreur qu'il attribue à Paulie, veut se débarrasser de son complice, il enlève une nouvelle jeune femme. Hart, elle, tombe sur la photo d'une victime devant certaine maison où, vingt ans plus tôt, on a découvert qu'un enfant était martyrisé par sa grand-mère. Un jeune homme qui peut avoir grandi pour devenir un tueur, mû par le tableau alphabétique de sa grand-mère dont les objets ressemblent à ceux qu'il abandonne sur les cadavres...
Il faut croire que le succès immérité de la romancière américaine Lisa Gardner donne des idées à certains... Ce thriller industriel présente exactement le même genre de protagoniste typique des séries téloche, sans personnalité si ce n'est son penchant pour la boisson, le même style factuel ronronnant où tout est décrit sur le même plan, sans crescendo, ni point d'orgue. Quant au coupable, il semble sorti du Tueur en série pour les nuls (comme le cite un personnage), tuant parce qu'apparemment c'est ce que fait tout enfant martyrisé digne de ce nom avec un fétichisme alphabétique démodé un demi-siècle après le film La Fille qui en savait trop du réalisateur italien Mario Bava ; inutile de dire qu'il se fait prendre en commettant une erreur de débutant... De plus, sa relation avec Paulie, potentiellement intéressante, est à peine développée à part quelques platitudes sur le "mâle alpha" si bien que l'on ne voit guère quel ascendant il a sur lui. Et le tout se termine arbitrairement une fois le nombre de pages requis atteint. Comme Lisa Gardner, Saul Black laisse passer quelques jolies pages (une faute d'inattention, sans doute), notamment le portrait d'Angelo l'écrivain miné par le deuil ou les visions délirantes de son tueur, prouvant qu'il pourrait parfaitement faire mieux. Il faut croire que l'attrait des sirènes de la facilité, ouvrant la voie des têtes de gondole, était plus forte. Nous ne sommes pas au niveau d'un Top class killer de sinistre mémoire, mais c'est tout de même bien léger...
Citation
L'envie de lire avait disparu en même temps que celle d'écrire. La lecture et l'écriture sont les preuves qu'on s'intéresse encore au monde, qu'on éprouve encore de la curiosité, qu'on a encore envie de s'impliquer.