Contenu
Poche
Réédition
Tout public
160 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-040801-9
Coll. "Policier", 52
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C'est avec tristesse et émotion que nous apprenons la disparition de Thierry Jonquet ce dimanche 10 août, une des plumes noires les plus stylisées des trente dernières années.
Romancier talentueux, l'homme à la pipe de traviole, avait commis de nombreux bienfaits que nous vous encourageons à (re)lire.
Liens : Thierry Jonquet
Les toiles de Thierry Jonquet
Richard Lafargue est un chirurgien esthétique qui promène ici et là Ève, une femme qu'il embastille tous les soirs, tirant scrupuleusement les trois verrous de sa porte. Viviane, est la fille de Richard Lafargue, internée dans une institution psychiatrique, sujette à des crises au cours desquelles elle se lacère le visage à l'aide de ses ongles qu'elle n'a pourtant pas. Alex Barny est un être frustre. Videur de boîtes de nuit, il vient de commettre un hold-up, et a tué un flic. Il se cache en attendant de partir en Amérique du Sud avec un magot pour l'instant de quatre millions. Vincent Moreau, l'ami d'Alex Barny, a disparu il y a quatre ans. Seule sa moto a été retrouvée.
Tel est le point de départ du roman que Thierry Jonquet décompose en trois parties : "l'araignée", "le venin" et "le poison". L'on devine très vite que toutes ces personnes ont un point commun. Patiemment, Thierry Jonquet tisse une toile aux fils collants, spongieux, élastiques où alternent souvenirs en italique et présents plombés.
Ève n'est pas seulement cloitrée. Car Richard est un pervers qui la jette dans les bras d'autres hommes, l'humilie, l'observe derrière un miroir sans teint, est témoin d'une violence qu'elle-même semble subir sans aucune révolte. L'on devine le poids de ses pêchers. L'on devine également les affres qui submergent Richard Lafargue. Mais que vient faire Alex Barny dans cette tragédie grecque aux non-dits mauriacesques ? Qui est "Mygale", cet autre être maléfique qui, il y a quatre ans, a enlevé Vincent, l'a modelé de toutes parts, le maitrise tel le Maître des marionnettes ? La réponse se trouve en un Thierry Jonquet qui incise à la manière d'un chirurgien l'âme humaine pour mieux en faire resurgir un poison noir et virulent : la vengeance ! Ce roman époustouflant, qu'on lit sans aucune respiration apparait libre de toute fioriture. Chaque mot, chaque phrase, est juste à sa place dans un texte court mais dont la teneur et la qualité s'installe pour longtemps dans une parcelle de notre mémoire.
On en parle : 813 n°107 |813 n°108 |L'Indic n°23
Citation
Tu l'appelais "Mygale", en souvenir de tes terreurs passées. Mygale, un nom à consonance féminine, un nom d'animal répugnant qui ne cadrait pas avec son sexe ni au raffinement extrême qu'il savait montrer dans le choix de tes cadeaux...