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Joblard : t'es le meilleur !
Grand format
Inédit
Tout public
160 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-37031-014-9
Coll. "Canaille"
Un petit pour la route ?
Quand le vin est tiré, il faut le boire, déclame un célèbre dicton. C'est sans doute parce qu'il n'a plus les moyens financiers de tirer son pichet de vin que Joblard va se jeter à l'eau, comble de l'horreur pour un alcoolique aux treize degrés comme lui. Mais pourquoi boit-il ? Pour oublier son chômage (cela lui apprendra à être intermittent du spectacle) et pour chasser de sa mémoire la Chose, une belle jeune qui l'a laissé tomber. En tout cas, la rencontre impromptue d'un ami lui offre de quoi boire un dernier verre avant de se suicider. En feuilletant le journal, il découvre Chose dans les pages people, serveuse lors d'une manifestation pince-fesses aux sports d'hiver. L'idée de la reconquérir lui vient, et le voilà parti à la recherche du photographe qui a immortalisé le cocktail. Sans le savoir Joblard vient de se placer dans une aventure qui le dépasse, car lorsqu'il rencontrera enfin le photographe, il n'obtiendra que peu d'informations et pour cause : ce dernier vient d'être abattu par des tueurs russes et c'est lui qui est désigné comme coupable...
Pour les vieux amateurs de romans policiers, la Chose va évoquer quelques souvenirs car c'était le surnom donné à un personnage d'une savoureuse et pittoresque série de Pierre Siniac, située d'ailleurs dans les milieux des SDF et largement arrosée par des liquides plus sérieux que l'eau de la Seine. Si chez, Pierre Siniac, c'était un être hybride dont beaucoup de données (y compris son genre sexuel) sont resté floues, ici, pour Jean-Marc Royon, c'est une belle femme, quasiment la Dame des récits chevaleresques. Le sous-titre du livre signale "Roman comique d'une vie ratée". Effectivement, le récit développe les péripéties drolatiques d'un alcoolique pour obtenir sa dose, pour vivoter dans Paris, pour reconquérir entre deux cuites sa belle. Évidemment, être pourchassé par la police, par des tueurs russes et tenter de récupérer des photos compromettantes permet de relancer l'histoire et de faire rire, même si une grande partie du roman se situe plus dans la description de la situation du personnage, ses états d'âme, ses ruses pour boire un verre ou téléphoner dans une capitale où il n'y a plus ni cabine, ni même les téléphones à jetons de nos si sympathiques bars de bougnats que dans un récit policier. Mais n'était-ce pas déjà le cas chez Pierre Siniac (chez qui il y avait une volonté stylistique plus affirmée) ou même chez Charles Exbrayat ? Mais après tout, parfois, lorsque l'on a soif, un petit beaujolais nouveau ne peut-il pas suppléer un morgon ? C'est le cas ici avec ce roublard de Joblard !
Citation
Je trouve que pour un type qui avait décidé de baisser les bras, je commence à avoir des journées chargées.