Terrible jeudi : le jour de l'innocence perdue

C'est un lieu romantique. C'est paisible. La mer est bleue, le soleil brille. Mais vous oubliez, mademoiselle Brewster, que le mal est partout sous le soleil.
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Roman - Thriller

Terrible jeudi : le jour de l'innocence perdue

Énigme - Médical - Assassinat MAJ mercredi 17 juin 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

Nicci French
Thursday's Children - 2014
Traduit de l'anglais par Marianne Bertrand
Paris : Fleuve, avril 2015
426 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09892-3
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

Actualités

  • 28/04 Prix littéraire: Palmarès 2015 des Explorateurs du polar
    Les absents ont toujours tort. Cette affirmation est fortuite mais absolument pas gratuite à l'heure d'écrire cette dépêche sur un phénomène actuel qui débouche sur des énormités. Que chacun y aille de sa sélection des meilleurs ouvrages lus passe encore. Mais que ceux qui veulent mettre en avant des ouvrages pour leurs qualités (d'intrigue et/ou littéraire) songent à ce que eux-mêmes écrivent. Ce mardi a ainsi été dévoilée sur le site Lecteurs.com une liste qui présente "parmi les meilleurs polars du moment, celui à ne manquer sous aucun prétexte". C'est écrit en gras dès la deuxième ligne. Seulement voilà plus bas on découvre les maisons d'édition partenaires. Et là le bat blesse quand il ne tue pas. Parce que tout benoitement il n'y a pas - et ça saute aux yeux - les éditions Rivages. J'entends déjà les grognons et les grincheux pour vitupérer comme quoi il n'y a pas que Rivages dans la vie du polar. C'est vrai. C'est entièrement vrai. Seulement, c'est un acteur incontournable de l'édition policière si ce n'est le premier. Donc un palmarès sans prendre en compte les parutions de chez Rivages c'est absurde. Et Rivages n'est absolument pas le seul absent du lot. Des taquins auraient pu noter l'absence des éditions Mirobole. D'autres mentionner Actes Sud, Calmann-Lévy, Le Cherche midi, Jacqueline Chambon, Belfond, XO, Critic, Michel Lafon, Robert Laffont, Stock ou Denoël (autant d'éditeurs absents de ces éditeurs partenaires, ouch, là aussi il y aurait des questions à se poser). Nous nous contenterons de souligner malicieusement* l'absence d'Albin Michel. Bref, tout ça pour que vingt-huit enquêteurs littéraires tendance Madame Michu accouchent d'un palmarès étrange, hétéroclite et hétérogène (avec son lot de consolation histoire que la quasi totalité des ouvrages soient cités à part ceux de chez Gallmeister et du Seuil qui à notre sens étaient parmi les meilleurs ouvrages de cette liste de vingt-cinq titres). Le truc se rattrape aux branches puisqu'il a été fait à l'occasion de Quais du polar. L'absolution n'a pas de prix mais un palmarès.

    Palmarès des explorateurs du polar 2015 :
    1. Révélée, de Renee Knight (Fleuve, "Fleuve noir") ;
    2. Nid de vipères, de Edyr Augusto (Asphalte), Viscères, de Mo Hayder (Presses de la Cité, "Sang d'encre") & Le Dernier pape, de Luis Miguel Rocha (L'Aube) ;
    6. Leçons d'un tueur, de Saul Black (Presses de la Cité, "Sang d'encre"), La Mer d'innocence, de Kishwar Desaï (L'Aube, "Polar"), Deux gouttes d'eau, de Jacques Expert (Sonatine), Terrible jeudi : le jour de l'innocence perdue, de Nicci French (Fleuve, "Fleuve noir"), La Ville des morts, de Sara Gran (Le Masque, "Grand format"), L'Ombre de Gray Mountain, de John Grisham (Jean-Claude Lattès) & Bioy, de Diego Trelles Paz (Buchet Chastel).

    * Sont cités dans le corps de l'article Ian Manook et Maxime Chattam, deux auteurs de chez Albin Michel, qui sont mis en avant comme "des grands auteurs du polar et du thriller"...
    Liens : Viscères |Le Dernier pape |La Mer d'innocence |Leçons d'un tueur |L'Ombre de Gray Mountain |Révélée |Naïri Nahapetian | D.O.A. |John Grisham |Sara Gran |Nicci French |Kishwar Desai |Mo Hayder |Quais du Polar

  • 10/04 Édition: Parutions de la semaine - 10 avril

Autant en emporte le divan

La thérapeute Frida Klein reçoit une nouvelle cliente, Becky, une ado mal dans sa peau originaire de Braxton, tout comme elle. Becky prétend qu'on l'a violée, ce que sa mère refuse de croire. Un aveu qui débloque chez la thérapeute un souvenir vieux de vingt ans, lorsque elle-même se fit violer. Et lorsque Becky est retrouvée pendue, Frida est persuadée qu'il ne s'agit pas d'un suicide. La voilà obligée de retourner à Braxton, où sa mère vient de se découvrir une tumeur fatale, en quête de la vérité. Mais nul n'aime remuer les vieux secrets...
Un point de départ un peu facile pour ce roman de la série consacrée à la thérapeute londonienne Frida Klein : les souvenirs débloqués ont bon dos, surtout lorsqu'il l'amateur éclairé de la série découvre des faits qui n'ont jamais été dévoilés auparavant... Comme toujours dans cette série, l'action avance quasi exclusivement en dialogues, perdant la richesse d'atmosphère d'un Jusqu'au dernier, chef d'œuvre à ce jour des auteurs qui écrivent sous le pseudonyme de Nicci Frenc. Au fond, cette histoire de recherche dans le passé lié à un événement précis vingt ans plus tôt (ici un concert de rock), loin du sturm und drang du thriller industriel, évoquerait presque un téléfilm du samedi soir, s'il n'y avait la qualité première des auteurs : une véritable empathie pour leurs personnages toujours crédibles, et le don de disséquer de simples petits faits de la vie de tous les jours pour leur donner un relief presque élégiaque. Du coup, ce qui ne serait que cliché chez des auteurs de moindre stature prend une acuité étonnante — leur langue étant particulièrement servie par une traduction inspirée. Le duo Nicci French a sa petite musique bien à lui qu'il joue sur sa propre partition, et non celle des autres, et quiconque y est sensible ne devrait pas être déçu, même si ce n'est pas le meilleur des épisodes de la série.

Citation

À Londres, Frieda avait souvent le sentiment de marcher sur les traces de l'histoire, celle des autres. Elle avait toujours été sensible à la mystérieuse façon dont les secrets d'une grande ville pouvaient ressurgir dans les détails d'anciens édifices, dans les noms des rues, les cours d'eau cachés sous les pavés. Mais dans cette petite ville, elle marchait dans ses propres pas.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 01 juin 2015
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