Terrible jeudi : le jour de l'innocence perdue

La tête du joueur d'Arsenal tournait à droite, à gauche, avec les mouvements saccadés d'une poule.
Jo Nesbø - Fantôme
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Terrible jeudi : le jour de l'innocence perdue

Énigme - Médical - Assassinat MAJ mercredi 17 juin 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

Nicci French
Thursday's Children - 2014
Traduit de l'anglais par Marianne Bertrand
Paris : Fleuve, avril 2015
426 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09892-3
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

Autant en emporte le divan

La thérapeute Frida Klein reçoit une nouvelle cliente, Becky, une ado mal dans sa peau originaire de Braxton, tout comme elle. Becky prétend qu'on l'a violée, ce que sa mère refuse de croire. Un aveu qui débloque chez la thérapeute un souvenir vieux de vingt ans, lorsque elle-même se fit violer. Et lorsque Becky est retrouvée pendue, Frida est persuadée qu'il ne s'agit pas d'un suicide. La voilà obligée de retourner à Braxton, où sa mère vient de se découvrir une tumeur fatale, en quête de la vérité. Mais nul n'aime remuer les vieux secrets...
Un point de départ un peu facile pour ce roman de la série consacrée à la thérapeute londonienne Frida Klein : les souvenirs débloqués ont bon dos, surtout lorsqu'il l'amateur éclairé de la série découvre des faits qui n'ont jamais été dévoilés auparavant... Comme toujours dans cette série, l'action avance quasi exclusivement en dialogues, perdant la richesse d'atmosphère d'un Jusqu'au dernier, chef d'œuvre à ce jour des auteurs qui écrivent sous le pseudonyme de Nicci Frenc. Au fond, cette histoire de recherche dans le passé lié à un événement précis vingt ans plus tôt (ici un concert de rock), loin du sturm und drang du thriller industriel, évoquerait presque un téléfilm du samedi soir, s'il n'y avait la qualité première des auteurs : une véritable empathie pour leurs personnages toujours crédibles, et le don de disséquer de simples petits faits de la vie de tous les jours pour leur donner un relief presque élégiaque. Du coup, ce qui ne serait que cliché chez des auteurs de moindre stature prend une acuité étonnante — leur langue étant particulièrement servie par une traduction inspirée. Le duo Nicci French a sa petite musique bien à lui qu'il joue sur sa propre partition, et non celle des autres, et quiconque y est sensible ne devrait pas être déçu, même si ce n'est pas le meilleur des épisodes de la série.

Citation

À Londres, Frieda avait souvent le sentiment de marcher sur les traces de l'histoire, celle des autres. Elle avait toujours été sensible à la mystérieuse façon dont les secrets d'une grande ville pouvaient ressurgir dans les détails d'anciens édifices, dans les noms des rues, les cours d'eau cachés sous les pavés. Mais dans cette petite ville, elle marchait dans ses propres pas.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 01 juin 2015
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page