Laidlaw

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Roman - Noir

Laidlaw

Social - Assassinat - Gang - Urbain MAJ jeudi 20 avril 2023

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,2 €

William McIlvanney
Laidlaw - 1977
Traduit de l'anglais (Écosse) par Jan Dusay
Paris : Rivages, avril 2022
314 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-5589-1
Coll. "Noir", 24

Les bas-fonds de Glasgow

L'auteur écossais William McIlvanney fait paraître en 1977 Laidlaw, premier volet d'une trilogie violente, amère et nostalgique sur Glasgow. Dans ce roman, nous découvrons le personnage de Jack Laidlaw, un inspecteur de police peu conventionnel de la Brigade criminelle, qui aime humer l'atmosphère des rues, des rades et des bouges afin de tenter de résoudre les crimes. Lui se découvre peu à peu surtout par ses discussions avec un ancien de la Division centrale (dans laquelle œuvre un certain Milligan, obstacle à la bonne santé mentale de notre inspecteur qui le considère comme un Mal absolument pas nécessaire), Harkness, qui le seconde dans ses enquêtes. Marié à Ena, père de trois enfants (quatre si l'on compte celui qui lui a été enlevé par son premier amour), il est flic, donc a un emploi du temps chaotique qui ne pouvait que laminer son mariage. Celui-ci est en pleine déliquescence. Une déliquescence amplifiée par sa rencontre avec Jan, qui travaille de nuit dans l'hôtel d'où il mène ses enquêtes. Tout ceci est le filigrane d'un roman noir et urbain plutôt classique sauf que Jack Laidlaw a une violence en lui qu'il met au service de sa quête et de ses enquêtes. Sans être novateur, cet aspect est très bien mis en avant par un auteur à la plume très aiguisée qui connait parfaitement la ville, sait rendre ses bas-fonds crédibles et propose une galerie de personnages qu'il met au service du Drame humain. Dans ce premier roman, il y a le meurtre d'une adolescente de seize ans retrouvée morte après avoir été sodomisée. Sa petite culotte a disparu. Alors que Milligan opte pour un crime sadique assez traditionnel, Laidlaw est convaincu qu'il y a quelque chose d'autre derrière. William McIlvanney le promène à droite et à gauche. Le fait bousculer les acteurs de ce drame surtout s'ils sont victimes. Il cherche les non-dits et les mensonges. Il faut dire que dans cette Écosse traditionnelle, les pères protestants ne veulent écouter les récriminations d'une jeunesse sans avenir. Et puis il est question d'honneur bafoué dans la bouche de personnages au déshonneur permanent. Il est question de vies ordinaires brisées. Enfin, il est longuement question de l'honneur de la pègre et de sa mort annoncée. N'empêche que le roman déroule devant nos yeux un vrai et bon page turner. Plus on lit, plus on aime et on déteste à la fois Laidlaw (à l'instar de Harkness). Son expérience, son flair, son exploration de l'âme font que son enquête avance à mesure que lui s'enlise et s'embourbe dans de mauvais alcools. L'épilogue n'est que le reflet de ses cauchemars même s'il trouve du crédit auprès de quelques personnages intéressants. C'est joliment écrit et ça se lit d'une traite. Le roman a été écrit depuis près de quarante ans, et il reste cruellement d'une modernité évidente. Magistral !

Citation

Qu'est-ce que le meurtre, sinon un absolu désiré, une certitude inventée ? Un manque existentiel de sang-froid. Ce que nous ne devons pas faire, c'est composer avec le crime dans la façon que nous avons d'y réagir. Et c'est ce que tout le monde fait.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 09 juin 2015
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