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Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Hubert Tézenas
Paris : Le Cherche midi, avril 2015
654 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-4076-6
Coll. "Thriller"
Actualités
- 25/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des GPLP
La liste officielle des GPLP vient tout juste d'être dévoilée. Fortes de onze romans francophones et de dix-sept étrangers, ces sélections sont marquées sous le sceau des éditions Rivages, Actes Sud, Le Seuil et Gallimard. On repère ci et là quelques perles venues d'ailleurs, et l'on se demande d'ailleurs si elle ne servent pas d'alibi. C'est ainsi que l'on peut joyeusement s'étonner de retrouver le romancier stylé suisse Joseph Incardona pour un petit ouvrage aux éditions Finitude. Étrangement, on ne voit pas comment la palme étrangère pourrait ne pas revenir au Perfidia de James Ellroy, mais quand on débusque le dernier mauvais opus de Don Winslow, on se dit aussi que tous les (dés)espoirs sont permis. Il est dommage que l'un des prix les plus ancestraux et respectés n'offre pas de choix plus osé et opte pour un classicisme forcené. Rendez-vous le 23 septembre afin de connaître les noms des deux lauréats.
Sélection 2014 du Grand prix de la littérature policière - roman français :
- Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal, "Polar") ;
- Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire") ;
- Les Initiés, de Thomas Bronnec (Gallimard, "Série Noire") ;
- Personne n'en saura rien, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense") ;
- Derrière les panneaux il y a des hommes, de Joseph Incardona (Finitude) ;
- Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Gallimard, "Série Noire")
- Au fer rouge, de Marin Ledun (Ombres noires) ;
- Trabadja, de Jean-Paul Nozière (Rivages, "Noir") ;
- L'Alignement des équinoxes, de Sébastien Raizer (Gallimard, "Série Noire") ;
- Adieu Lili Marleen, de Christian Roux (Rivages, "thriller") ;
- Des forêts et des âmes, de Éléna Piacentini (Au-delà du raisonnable).
Sélection 2014 du Grand prix de la littérature policière - roman étranger :
- La Vérité et autres mensonges, de Sascha Arango (Albin Michel, "Les Grandes traductions") ;
- Toutes les vagues de l'océan, de Victor del Árbol (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- À mains nues, de Paola Barbato (Denoël, "Sueurs froides") ;
- Trame de sang, de William Bayer (Rivages, "Thriller") ;
- Perfidia, de James Ellroy (Rivages, "Thriller") ;
- Jackpot, de George Dawes Green (Le Livre de poche) ;
- L'Enfer de Church Street, de Jake Hinkson (Gallmeister, "Neonoir") ;
- Ne reste que la violence, de Malcom MacKay (Liana Levi, "Policier") ;
- Le Moineau rouge, de Jason Matthews (Le Cherche midi, "Thriller") ;
- Les Assassins de la 5e B, de Kanae Minato (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Ratlines, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Linda, de Leif G. W. Persson (Rivages, "Thriller") ;
- Le Bourreau de Gaudí, de Aro Sáinz de la Maza (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Finsterau, d'Andrea Maria Schenkel (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Retour à Watersbridge, de James Scott (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Missing: New York, de Don Winslow (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Dernier meurtre avant la fin du monde, de Ben H. Winters (Super 8).
Liens : Trait bleu |Une valse pour rien |Trabadja |Adieu Lili Marleen |Toutes les vagues de l'océan |Perfidia |L'Enfer de Church Street |Finsterau |Missing : New York |Dernier meurtre avant la fin du monde |Des forêts et des âmes |L'Alignement des équinoxes |À mains nues |Jacques Bablon |Sylvie Granotier |Joseph Incardona |Marin Ledun |Jean-Paul Nozière |Sébastien Raizer |Christian Roux |Éléna Piacentini |James Ellroy |Stuart Neville |Leif GW Persson |Andrea Maria Schenkel |Don Winslow |Paola Barbato - 10/04 Édition: Parutions de la semaine - 10 avril
Espion épicurien
Nathaniel "Nate" Nash, jeune agent de la CIA, opère à Moscou où il est le contact direct de MARBRE, une taupe bien en place, mais ce même MARBRE se fait vieux et voudrait raccrocher. C'est alors que Nate comment une erreur qui met à mal sa couverture. Alors le SVR lui envoie Dominika, une espionne russe chargée de le retourner — jusqu'à ce qu'elle soit elle-même soupçonnée à tort d'avoir été recrutée par la CIA ! Puis il y a la découverte de CYGNE, une taupe implantée dans les plus hauts rangs du gouvernement américain...
Décidément, l'espionnage de papa n'en finit pas de tenter d'exister : le SVR sovié... pardon, russe, a remplacé le KGB, mais les ficelles restent plus ou moins les mêmes. Sauf que cet énorme pavé suit plutôt la tendance "grise" de l'espionnage tendance John Le Carré, avec ses espions bureaucrates ballottés entre fidélité, trahison, dont on se demande quelle est leur véritable utilité (chaque côté semblant surtout occupé à chercher les taupes de l'autre en un jeu sans fin), la ritournelle des trahisons et des retournements réels ou imaginaires créant ce sentiment de chaos d'où naît le vertige cher aux amateurs du genre, et où personne ne peut se vanter de détenir une quelconque supériorité morale (mais que l'on se rassure, c'est toujours le Russe le plus méchant). Évidemment, cet énorme roman de quelqu'un bien au fait est toujours sur le point de s'effondrer sur son poids et la conclusion "totalement imprévisible" est tout de même convenue, quoique raccord avec l'univers décrit. Rien de nouveau sous le soleil gris des espions ? Si, car l'auteur parsème son récit de plantureux repas dont les recettes sont données en fin de chapitre, ce qui est inhabituel pour le genre (et risque de faire "sortir" du récit une partie des lecteurs tout en ravissant les autres). Les amateurs d'espionnage seront contents, les autres resteront un peu sur leur faim.
Citation
La taupe CYGNE opérait donc à l'intérieur même du gouvernement des États-Unis. Un très gros poisson. Que ses informations soient considérées par les Russes comme les meilleures depuis des décennies indiquait qu'elles étaient de qualité et qu'elles circulaient en quantité ; pour Benford, c'était surtout la preuve qu'une hémorragie de secrets frappait les États-Unis.